1. En quoi consista la transgression d'Adam ?
Au Paradis, Adam, le tout premier homme, succomba à l'orgueil, à l'instigation du Serpent. Rêvant de devenir l'égal de Dieu, comme le diable le lui avait promis, il goûta à l'arbre dont Dieu lui avait interdit de manger. C'est la raison pour laquelle, il fut voué à de grands châtiments, à la corruption et à la mort, en punition de son orgueil. Cependant, lorsque Dieu condamne pour quelque raison, Il assortit sa condamnation d'une sentence; cette sentence alors se concrétise en châtiment éternel, sans appel, sans la moindre possibilité d'abrogation, pour la simple raison que ce châtiment émane du Décret divin.
Alors, réfléchissez : Adam a péché, grandement péché, parce qu'il a préféré croire à la parole du Serpent, plutôt qu'à Celle de Dieu. Comparez Dieu et le Serpent ! et vous verrez alors l'incommensurable gravité du péché d'Adam le très sage. En effet, précédemment, il avait bien usé de sa grande sagesse en donnant des noms appropriés à tous les animaux (Gén. II : 19-20).
Mais, quand, de toute son âme, il a préféré donner foi au Serpent plutôt qu'à Dieu, alors la grâce divine qui reposait sur lui l'a abandonné et, à l'instant même, il est devenu ennemi de Dieu par ce seul refus de croire la Parole de Dieu.
Adam pensait que Dieu le jalousait et qu'il ne voulait pas le voir accéder à la connaissance du Bien et du Mal. Il pensait qu'il lui avait interdit de goûter au fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal, pour qu'il ne devienne pas, lui, Adam, un dieu, à l'égal de Dieu son Créateur. Alors, il goûta, et comprit instantanément sa nudité et au lieu de devenir dieu, il devint corruptible, c'est-à-dire mortel.
2. Comment, en raison de sa transgression tous les hommes sont devenus corruptibles et mortels.
Vous le voyez, la sentence de Dieu demeure à jamais, châtiment éternel. Et nous tous humains, en sommes devenus corruptibles et mortels, sans aucune dérogation possible à cette grande et terrible malédiction. Mais alors, dorénavant, à quoi bon, la sagesse, la richesse, le pouvoir, le monde entier ? De quel profit sont-ils ?
C'est ici qu'intervient le Fils Tout-Puissant de Dieu, le Seigneur Jésus Christ : Il vint S'humilier Lui-même, à la place d'Adam. Il le fit vraiment, et jusqu'à la mort sur la Croix. Cette Croix dont l'écriture dit : "Maudit quiconque est pendu au bois " (Galates III : 13).
Sans la moindre raison pour cela, Adam avait goûté au fruit de cet arbre dont Dieu lui avait ordonné de ne pas manger, le prévenant que s'il y goûtait, il mourrait : il goûta et mourut.
On doit comprendre que l'homme, doué d'un corps et d'une âme, est voué à deux morts : l'une, celle de l'âme, l'autre, celle du corps. Pareillement, il y a deux immortalités : celle de l'âme, et celle du corps, affectant tour à tour, la même personne constituée d'un corps et d'une âme.
Donc, en son âme, Adam, mourut dès qu'il eut goûté; et, 930 ans plus tard, il mourut en son corps. En effet, de même que la mort du corps est sa séparation d'avec l'âme, de même la mort de l'âme est sa séparation d'avec le Saint Esprit. En créant l'homme, Dieu S'est plu à le revêtir de Son Esprit pour qu'il vive sous Son ombre comme les anges. Illuminés par le Saint Esprit, les anges sont, en effet, inaccessibles au péché, au mal.
Et c'est ainsi que toute la race humaine, issue d'Adam notre ancêtre, en conséquence de sa chute, est devenue mortelle, en corps et en âme.
L'homme, tel que Dieu l'avait créé, n'existait plus au monde, et plus personne n'avait la possibilité de devenir tel qu'Adam avant la transgression de l'Ordre divin.
Néanmoins, il faudrait de toute nécessité, qu'un jour, il y ait à nouveau un tel homme.
3. Comment le Dieu miséricordieux et ami de l'homme, par la Dispensation de l'Incarnation, a délivré la race humaine de la corruption et de la mort.
Désireux d'avoir un homme identique à Adam, tel qu'il l'avait créé, Dieu, en ces temps qui sont les derniers, envoya à la terre, Son Fils Unique.
Il vint, s'incarna, acceptant d'assumer une humanité parfaite, afin d'être Dieu parfait, homme parfait, offrant ainsi à la Divinité une humanité digne d'Elle.
Et voici l'Homme ! tel qu'il n'y en eut jamais, tel qu'il n'y en a pas d'autre, tel qu'il n'y en aura plus.
Mais pourquoi donc le Christ devint-Il cet homme ? Afin de garder la Loi et ses commandements et, ce faisant, lutter contre le diable et le vaincre.
En effet, si le Christ est ce vrai Dieu qui a donné les Commandements et la Loi, comment ne les garderait-Il pas ? Et s'Il est Dieu, et Il l'est en vérité, comment pourrait-Il être trompé, abusé par les ruses du diable ?
Assurément, le diable, aveugle et insensé, s'est déchaîné contre Lui de toute sa puissance. Ceci fut permis afin que s'accomplisse un grand et redoutable mystère : que le Christ, celui qui est sans péché, souffre, et que par cette souffrance, Adam qui a péché, lui, reçoive le pardon.
Pour cette raison, à l'arbre de la connaissance, fut substitué l'Arbre de la Croix; aux traces de pas de nos premiers ancêtres s'acheminant vers l'arbre défendu, à leurs bras tendus vers le fruit de l'arbre, se substituèrent les pieds et les mains innocents du Christ, cloués à la Croix; au fruit, se substitua la vinaigre et le fiel, et à la mort d'Adam, la mort du Christ.
Et qu'arriva-t-il alors ? Le Christ reposa trois jours dans la tombe, au nom du mystère de la Très Sainte Trinité pour montrer que même, si Lui seul comme Fils, s'incarna et souffrit, cette dispensation n'était pas moins l'œuvre commune de la Toute Sainte Trinité.
Et en quoi donc cette dispensation consiste-t-elle ? Une personne de la Sainte Trinité, le propre Fils de Dieu, Son Verbe, en s'incarnant, s'offre Lui-même en Sa chair, en Sacrifice à la Divinité du Père et du Fils Lui-même et du Saint Esprit, afin que la première transgression d'Adam soit miséricordieusement pardonnée en raison de cette Œuvre grande, terrible, et que par Sa Puissance, une nouvelle naissance, une recréation de l'homme soit possible dans le Saint Baptême. Désormais, c'est dans ce baptême que nous sommes tous purifiés par l'eau et l'invocation du Saint Esprit.
Depuis lors, les gens sont baptisés dans l'eau, immergés et émergés à trois reprises, à l'image des trois jours d'ensevelissement du Christ au sépulcre. Morts à ce monde mauvais dans l'eau du baptême, ils émergent vivants de la troisième immersion, comme s'ils ressuscitaient des morts. Leur âme, en effet, renaît à la vie, dotée de la grâce du Saint Esprit, comme Adam avant la chute. Ils sont ensuite oints du Saint Chrême, comme Jésus Christ, avec lui embaumés d'un parfum qui n'est pas de ce monde. Ainsi, rendus dignes d'approcher la divinité, ils goûtent Sa Chair et boivent Son Sang, et par ce Pain et ce Vin sanctifiés, participent au Corps et au Sang de Dieu qui S'incarna et S'offrit Lui-même en sacrifice.
Après cela, divinisés comme ils le sont par la grâce, le péché ne peut plus régner sur eux, ni les tyranniser.
Du moment qu'Adam avait encouru la malédiction et à travers lui, tous ses descendants, cette sentence divine ne peut être abrogée. C'est pourquoi, le Christ devint pour nous malédiction (la prenant sur Lui) pendu à l'arbre de la Croix. S'offrant Lui-même en expiation à Son Père, comme nous l'avons dit, annulant ainsi, la sentence de Dieu, par l'incommensurable valeur de Son Sacrifice. Qui est plus grand, plus haut que Dieu, en effet ? De même que dans ce monde visible créé, il n'y a rien de plus grand que l'homme, (toute chose visible a été créée pour l'homme), ainsi Dieu est incomparablement au-dessus de tout le créé visible et invisible. Et Dieu accepta donc d'assumer la nature humaine, l'offrant en sacrifice à son Dieu et Père. Attendri par un tel sacrifice - si nous pouvons l'exprimer ainsi - Il l'agréa, et comme Père, ne pouvait abandonner Son Fils à la mort. Il annula donc Sa Sentence et ressuscita d'entre les morts le tout premier, Celui qui S'était offert Lui-même pour la Rédemption, le rachat des hommes de Sa race; et plus tard, au dernier jour, à la fin de ce monde, Il ressuscitera aussi tous les hommes. Plus encore Il ressuscite dès cette vie présente l'âme de ceux qui croient en Jésus Christ, le Fils de Dieu, en Son grand et redoutable Sacrifice. Dieu ressuscite les hommes dès cette vie par l'infusion de Son Esprit dans l'âme de tout chrétien, comme s'il s'agissait d'une âme nouvelle. Cette âme du chrétien est appelée "digne de confiance" : "fidèle", parce que Dieu l'honore de Sa confiance en lui donnant le Saint Esprit qui est Vie éternelle, étant Dieu éternel, procédant du Dieu et Père éternel.
4. La signification du Mystère de la Croix de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ.
Pour autant donc que la Croix est devenue l'Autel de ce Sacrifice terrible (le Fils de Dieu y meurt à cause de la chute de l'homme) cette Croix est justement honorée, vénérée, et dépeinte comme le signe de la résurrection commune de tous les hommes; ainsi, ceux qui se prosternent devant la Croix sont délivrés de la malédiction d'Adam et reçoivent la Bénédiction et la Grâce de Dieu par l'acquisition de toutes les vertus.
Pour les chrétiens, la Croix est magnificence, gloire, puissance : en effet, toute puissance dérive de celle du Christ qui a été crucifié; tout notre péché et notre propension à pécher sont mortifiés par la mort du Christ sur la Croix. Toute notre exaltation, toute notre gloire résident dans l'humilité du Dieu qui S'humilia Lui-même au point de se plaire à mourir entre des malfaiteurs et des voleurs. C'est pour cette raison même que les chrétiens qui croient en Christ font le signe de la Croix, non de façon banale, distraite, mais avec soin, avec grande pénétration, avec crainte et tremblement, avec un extrême respect, parce que l'image de la Croix est le sceau de la réconciliation, de l'amitié renouée entre Dieu et l'homme. C'est aussi pourquoi les démons eux-mêmes craignent l'image de la Croix et qu'ils ne peuvent supporter le signe de la Croix, même esquissé en l'air : ils le fuient aussitôt, sachant que la Croix est le signe de l'amitié entre Dieu et les hommes, et qu'eux, anges apostats, ennemis de Dieu, bannis loin de Sa Face, n'ont plus la liberté d'approcher ni de tenter ceux qui se sont réconciliés avec Dieu, qui se sont unis à Lui. Et si les mauvais anges semblent tenter certains chrétiens, comprenons qu'ils luttent contre ceux qui n'ont pas vraiment saisi le sublime Mystère de la Croix. En effet, ceux qui ont compris ce Mystère, qui ont fait l'expérience de l'autorité et du pouvoir de la Croix sur les démons, savent aussi que la Croix munit leur âme de force, de puissance, de conviction et de sagesse divines. Dans leur grande joie, ils s'écrient : «Dieu me garde de chercher ma gloire ailleurs que dans la Croix de Notre Seigneur Jésus Christ par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde » (Galates. 6 :14).
Le signe de la Croix étant à ce point grand et redoutable, tout chrétien se doit de le faire avec crainte et tremblement, respect, ferveur, et non de façon banale, routinière, bâclée, sachant que c'est en proportion du respect qu'il témoigne encers la Croix, qu'il obtient la force et le secours de Dieu.
A Lui soient gloire et domination à jamais. Amen.
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