Réflexions d'un vieux-croyant repenti Un récit du moine Parfeni : Méditation sur l'égarement et la conversion ; comment le disciple du Père Jean fut détourné du raskol par La Très Sainte Mère de Dieu (1).

 


  Réflexions d'un vieux-croyant repenti

            Un récit du moine Parfeni :
Méditation sur l'égarement et la conversion ; comment le disciple du Père Jean fut détourné du raskol par La Très Sainte Mère de Dieu (1).

Le Seigneur l'a dit en vérité : Nul ne peut venir à Moi, si mon Père, Qui M'a envoyé, ne l'attire (Jean, 6 : 44). Nous avions lu ces mêmes livres, qui nous montraient clairement la Sainte Eglise du Christ, mais nous ne pouvions ni voir ni comprendre cela, parce que notre cœur était voilé du voile du raskol et de l'égarement. Il en était ainsi, au temps de notre Sauveur, notre Seigneur Jésus Christ, lorsqu'Il était sur terre et faisait de merveilleux miracles. Les Juifs non seulement ne voulaient  pas croire en Lui, mais de plus, ils L'injuriaient et L'accusaient. Lorsqu'il ressuscita Lazare au bout de quatre jours, non seulement ils ne crurent pas, mais ils voulurent aussi tuer Lazare avec Lui. De même au temps des martyrs, quels miracles grandioses ne faisaient-ils pas ! Mais les tortionnaires non seulement ne voulaient pas croire mais se déchaînaient encore plus. Seuls ceux-la croyaient pour qui les martyrs eux-mêmes priaient et demandaient au Seigneur Dieu leur conversion, afin qu'Il ôte de leur cœur le sombre voile et que, voyant les grands miracles, ils reconnaissent l'unique vrai Seigneur Dieu. Mais lorsque le Seigneur, par les prières des saints martyrs, retirait ce voile de leur cœur de tortionnaire, non seulement ils croyaient en Christ, mais souffraient  eux-mêmes toutes sortes de tourments, et versaient leur sang pour le Seigneur Jésus Christ.
Nous-mêmes nous trouvions ainsi sous ce voile sombre. Nous lisions sans arrêt des livres et nous voyions les miracles de l'Eglise gréco-russe, l'apparition des saintes icônes et la glorification des saintes reliques des nouveaux thaumaturges de Russie, qui avaient vécu et étaient morts après le patriarche Nikon, nous avions aussi vu et entendu parler de beaucoup de startsi théophores. Mais lorsque nous étions sous le couvert du raskol et dans l'égarement, tout pour nous était obscur, nous ne pouvions rien voir et ne voulions rien entendre. Oh ! hélas, hélas ! pour notre égarement. Mais lorsque notre Seigneur Jésus Christ, par Sa grande bonté et Son amour de l'homme, toucha nos cœurs et en retira le voile, alors le chemin vers la vie éternelle se découvrit clairement à nous, ce chemin que notre Seigneur Jésus Christ Lui-même a montré et par lequel allaient les saints Apôtres et tous les Saints et nous vîmes très nettement la sainte Eglise du Christ. Nous la vîmes debout et toujours présente en Orient, en Grèce, à Jérusalem et à Constantinople, sur la sainte Montagne de l'Athos, ferme et inébranlable. nous vîmes qu'en elle se tenaient toujours les quatre Patriarches Œcuméniques d'Orient, dans leur dignité ancienne, en héritage des saints Apôtres et selon les règles des Pères saints des sept Conciles Œcuméniques. Et de même vîmes-nous que l'Eglise russe non plus ne s'était pas éloignée de l'Eglise grecque d'Orient au temps du Patriarche Nikon, mais qu'elle s'était unie  encore plus à eux et qu'elle avait corrigé des fautes nouvellement introduites et fut d'accord en tout.
C'est pourquoi, bien-aimés, il nous faut lire et commenter avec prudence l'Ecriture, et poursuivre avec circonspection notre raisonnement et nos réflexions, mais il  nous faut recourir davantage au Seigneur Dieu Lui-même, Roi de toute la création visible et invisible, qui cache Ses mystères dans l'Ecriture sainte et règne sur nos cœurs, et demander Son aide et Sa miséricorde, disant avec le prophète David : Seigneur, écoute ma prière ! Seigneur dis-moi la route et j'irai - Et apprends moi à accomplir Ta sainte volonté car Tu es mon Dieu - Ton Esprit bon me guidera sur la route de rectitude (ps.142) et encore : Dis-moi Tes voies, Seigneur, et enseigne-moi Tes sentiers - Conduis-moi selon Ta Vérité et enseigne-moi car Tu es Dieu mon Sauveur (ps. 24, 4-5) et encore : Ouvre mes yeux, et je comprendrai les merveilles de Ta loi et je la garderai de tout mon cœur (ps.118, 18, 34). Seul l'Esprit Saint peut purifier chaque être du mal et le guider vers la route de la Vérité; et nous, nous l'avons expérimenté sur nous par les faits-mêmes. Car toute notre vie nous avons lu et commenté l'Ecriture, mais tout était pour nous obscur et enténébré, et nous ne pouvions rien voir ni expliquer clairement. Les raskolniki sont restés dans cet état jusqu'à ce jour. Car tous ils lisent et ils commentent et restent eux-mêmes perplexes et ne peuvent rien résoudre, et sans arrêt ils font de nouveaux commentaires et créent de nouvelles sectes. Las ! Je ne puis parler d'eux sans pleurer. O Seigneur, Maître et Ami de l'homme ! Aie pitié d'eux, brebis égarées; retourne les vers le chemin de vérité, réunit les à Ta sainte Eglise et ajoute les à Ton troupeau élu.

Cependant nous ne partagions notre joie qu'à deux, entre nous (le Père Jean et moi ) : il n'y avait pas encore avec nous de participant et nous n'avions annoncé ce secret à personne, parce que tous étaient des raskolniki endurcis; nos disciples eux-mêmes ne voulaient pas en entendre parler. Et nous vivions comme des brebis au milieu des loups et n'avions que Dieu pour aide. Et je remerciai beaucoup le Seigneur mon Dieu, qui avait entendu ma prière et m'avait envoyé un tel ami, craignant Dieu et me conseillant. Et nous nous mîmes à rechercher ensemble comment agir et où choisir un lieu de vie. Entrer d'emblée dans un monastère orthodoxe, nous le craignions, de peur de n'être en quoi que ce soit désorientés car l'habitude est comme une seconde nature, dirait-on. Le Père Jean me demanda ce que j'avais vu  au cours de mes pérégrinations à travers la Russie. Je lui répondis qu'à travers mes pérégrinations en Russie je n'avais rien vu, bien qu'ayant visité de nombreux monastères orthodoxes, parce que j'étais aveuglé par le raskol. Père Jean dispensa une conséquence charité afin que le Seigneur nous montre le chemin où aller. Ensuite germa en nous le très fort désir d'aller en Russie et de voir les monastères édinovertsi (2) et d'entrer pour y vivre d'en l'un d'entre eux. Puis nous commençâmes nos préparatifs de départ secrètement, afin que nos disciples n'en sachent rien; bien que plus tard nous fussions décidés à le dire mais comme si nous allions dans les monastères du raskol de Starodoub. Je me rendis à Jassy, pour obtenir deux passeports pour l'étranger. Mais, à l'arrivée à Jassy, il fut impossible de les recevoir, à cause des troubles dans les affaires publiques.

A mon départ du skite, mon ami le Père Jean sombra dans un lourd chagrin et la mélancolie, et par le chagrin, il tomba malade, car il était d'une santé si faible que j'en avais vraiment très peu vus, dans ma vie, de tels : il était continuellement malade . Et son chagrin était venu d'abord, de sa faible santé, car il craignait de partir dans un pays lointain, pour un long chemin vers une terre étangère, et sans savoir où, et de laisser sa patrie à un age avancé et dans une telle faiblesse de santé. Et puis aussi, il regrettait de laisser sa paisible cellule, son jardin et tous ses livres et ses icônes. Et encore plus, il regrettait son disciple, le moine Silouane, et ne voulait pas se séparer de lui car, bien qu'il fût un raskolnik endurci et grand zélateur dans le raskol, il était aussi doux, plein d'humilité, obéïssant et grand ascète. Il était jeune, mais embelli de toutes les vertus et grand lettré : car tel était le maître, tel l'élève aussi. Et puis il souffrait plus encore de partir en Russie dans l'intention de laisser notre foi et d'en changer, cette foi dans laquelle nous étions nés, dans laquelle étaient morts nos parents, alors que nous n'avions reçu de Dieu aucune réelle information. Et opar ce chagrin, Père Jean tomba malade et resta allongé sur sa couche.

Dans sa cellule était une très vieille icône, abondamment ornée d'or, de perles et de pierres précieuses, rapportée dans les temps anciens de Moscou, reçue par lui en héritage, icône de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, appelée Kazanskaïa (3). Un jour, le Père Jean, s'étant levée de sa couche, se laissa tomber devant l'icône de la Mère de Dieu, et pleurant beaucoup, commença à lui demander Son aide, et l'apaisement de ses chagrins, et se mit à lui parler ainsi : " Ô ma Reine, Très Pure Vierge, Mère de Dieu, prompt secours et intercession de la race chrétienne, qui a donné chair à ton Fils bien-aimé, notre vrai Seigneur Jésus-Christ ! Toi, Ô Reine qui te tiens dans une gloire indicible à la droite de ton Fils et as pour Lui un zèle maternel, Ô Reine ! supplie ton Fils, mon Seigneur Jésus Christ, d'envoyer sur moi, pécheur et son indigne serviteur, encore une de Ses bontés. Ô Reine des cieux ! Je n'ai pas d'autre secours ni d'autre espérance  que Toi, Souveraine du monde; j'accours vers Toi aujourd'hui et je t'appelle à la prière. Ô Reine ! Tu connais ma peine, tu connais mon chagrin et ma maladie d'âme et de corps; toutes nos intentions te sont connues, Ô Souveraine et les conseils du cœur. Tu sais pourquoi nous voulons, le Père Païssi (c'était mon nom) et moi, aller en Russie, et désirons changer notre foi, n'ayant aucune information de Ton Fils et notre Dieu, bien qu'ayant beaucoup lu dans les livres et reconnu notre égarement, mais l'Ecriture est un giouffre inéprouvé. Maintenant , Ô Reine, je me prosterne devant Toi et prie, et je te demende ton aide et ton intercession. Si nous avons reconnu le chemin véritable, le Père Païssi et moi, et avons reconnu et vu la Sainte Eglise, et que le Volonté de Dieu soit pour nous d'aller en Russie, alors, Ô Reine, donne moi un signe.Mais ce signe n'est pas que Tu m'apparaisses Toi-même ou que tu m'envoies un Ange du Seigneur, car je suis, en tant qu'homme, pécheur et indigne d'une telle apparition, mais fais le moi savoir, Ô Reine, ainsi : voici mon disciple Silouane, raskolnik acharné et endurci; fais s'adoucir son cœur et retourne le vers la Sainte Eglise afin qu'il soit avec moi de même esprit et compréhension, et je ne demende aucun signe de plus, et je vais agir selon l'actuel entendement; mais si nous nous égarons et avons faussement commenté l'Ecriture, alors renforce le dans le raskol et je mettrai de côté mon intention et resterai jusqu'à la mort dans cette mienne cellule, et je me maintiendrai sans aucun doute auprès de nos prêtres". Ayant ainsi parlé, il se remit sur sa couche et passa une nuit sans sommeil  dans la peine et la maladie de l'âme et du corps.

A l'aube, avant qu'il ne fasse jour, son disciple Silouane arriva davant la porte de la cellule et, après avoir prié, demanda sa bénédiction pour entrer. Le Père Jean lui répondit : "Que Dieu te bénisse ! lis seul les matines et prépare la nourriture comme tu l'entends, mais il n'est pas possible d'entrer dans ma cellule, parce que je suis très malade et n'ai pas dormi de la nuit". Silouane réïtera : " Père, bénis moi pour entrer dans la cellule, car j'ai grand besoin de toi". Père Jean lui redit : "Je t'ai dit que cela m'est impossible, ne me dérange plus, je suis couché avec seulement un cilice et toi, fais comme tu sais, Dieu te bénira ". Silouane dit encore une fois : "Père saint, bénis moi pour entrer dans la cellule, car j'ai le besoin impérieux de te dire un mot". Alors le Père Jean, voyant son insistance si ferme, lui dit :"Que Dieu te bénisse, entre ". Etant entré, le Père Silouane lui dit en pleurant : "Pardonne moi, Père saint, de t'avoir tellement dérangé. Je suis venu te demander: en quoi aviez-vous toujours avec le Père Païssi des entretiens secrets, et pourquoi est-il allé à Jassy ? Dis moi, Père, et ouvre moi ton secret".
Le Père Jean lui répondit : "Tu n'as pas besoin de connaître nos entretiens et nos secrets. Et le Père Païssi est allé à Jassy pour faire faire des passeports pour l'étranger : nous voulons aller en Russie et rester un moment dans les monastères de Starodoub (4)". Mais Silouane lui dit :" J'irai aussi avec vous" - "Pourquoi irais-tu avec nous ? Vis ici, je te laisse tout : cellule, jardin, livres, et les icônes et l'argent, vis avec Antoine, le disciple du Père Païssi. Et nous, nous passerons l'hiver là-bas, et si nous nous y plaisons, nous vous écrirons, et vous ici, vous ferez le necessaire et viendrez vers nous. Mais dans le cas contraire, nous reviendrons en Moldavie". Mais le Père Silouaane lui répondit :"Père saint, je ne suis pas venu au skite pour garder ce qui vous appartient et je n'ai besoin de rien qui soit périssable; moi-même j'ai laissé dans le monde tout ce que je possédais, je suis venu ici pour mon salut et pour rester avec toi et sous ton obédience et retirer profit de tes directives; je ne te quitterai pas; quant à la cellule et aux objets, confie les à qui tu veux ".
Alors le Père Jean se décida à lui découvrir la vérité et lui dit : "Père Silouane, mon enfant bien-aimé, maintenant je vais te découvrir toute la vérité : nous sommes tout à fait défaits dans la foi et ne sommes pas sûrs de nos prêtres, c'est pourquoi nous voudrions voir les monastères édinovertsi et il se peut que nous y restions pour y vivre". Le Père Silouane dit : "Et moi avec vous !".
Le Père Jean fut très étonné de cette réponse, il lui dit ensuite : " Mais il est possible que nous entrions directement dans les monastères grand-russiens". Silouane répondit : "Et moi avec vous !" Alors le Père Jean s'étonna encore plus et dit : "Comment irais-tu avec nous ? Là-bas, on prie avec trois doigts". Silouane répondit : "Et moi aussi je prierai ainsi." Alors le Père Jean lui demanda : " Pourquoi ce changement en toi ? " Silouane lui raconta alors avec des larmes  ce qui suit : "Père saint, écoute ce que je vais te dire : jusqu'à hier soir, j'étais un raskolnik tellement endurcie et acharné que je ne voulais même pas entendre parler de l'Eglise grand-russienne. Et j'étais prêt à chasser qui en ferait mention et le détester comme ennemi de Dieu. Pour cela je détestais le père Païssi qui rappelait fréquemment l'Eglise gréco-russe; je ne voulais pas croire et mon cœur était à ce point endurci et pétrifié que même si j'avais vu de multiples miracles dans l'Eglise gréco-russe, je n'aurais pas voulu croire, et même si mille personnes m'avaient exhorté, je n'aurais pas voulu écouté, et j'ai toujours pensé à subir le martyr pour le raskol et mourir pour ma foi, et si j'avais appris que tu hésitais dans la foi, je n'aurais pas vécu même une heure auprès de toi. Mais hier soir, alors que je m'étais couché sur mon lit, après avoir lu les prières pour la nuit, soudain quelque chose tomba sur mon cœur, semblable au feu, et l'enflamma, et des pensées sur toute ma vie m'apparurent. Et à mon esprit parvint tout ce que j'avais lu au long de ma vie sur l'Eglise et le clergé, je me mis à réfléchir sur quelle base nous étions affermis et sur quelles règles constitués, et comment étaient nos prêtres transfuges et nos églises, et pour quelle raison nous nous étions séparés de l'Eglise gréco-russe; et qui l'avait condamnée ? De simples moujiks l'ont condamnée. Mais les gens ordinaires ne peuvent juger l'Eglise, car l'Eglise est jugée et dirigée par les Conciles œcuméniques, les Patriarches, Métropolites, Archevêques et Evêques; ils ont reçu pouvoir du Seigneur Dieu et in-visiblement, c'est le Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui les dirige. Et lorsque les quatre Patriarches œcuméniques chutèrent hors de l'honorabilité, qui les a jugés ? Et plongé dans ces réflexions, je passai une nuit sans sommeil. J'étais terrifié et pleurais beaucoup sur mon égarement. J'eus bien du mal à attendre le matin pour vous voir au plus vite, mais je ne savais pas votre position vis-vis de l'Eglise et je voulais vous informer afin que vous vous unissiez à la Sainte Eglise gréco-russe".
Ayant écouté cela, le Père Jean lui dit : "Lève-moi ". Il le leva. Il dit encore à Silouane : "Prosterne-toi à terre devant l'icône de la mère de Dieu, et loue la Reine des Cieux". Puis lui aussi se prosterna à terre et tous deux, de leurs larmes abondantes, mouillèrent le sol. Et le Père Jean commença à remercier la Très Pure Reine Mère de Dieu, prompt secours de la génération chrétienne : "Je te remercie, ma Reine, Très Pure  Vierge et Mère de Dieu. Je te remercie, Reine des Cieux pour ton indicible bonté pour la génération des chrétiens.Ô Reine, quelle inlassable sollicitude Tu as pour nous ! En vérité, Ô Reine, nul, venant vers toi, n'est pas Toi méprisé, Très Pure Mère de Dieu ! Ô ma Reine céleste, quelle immense assurance Tu as en Ton Fils, le Christ notre Dieu ! Car j'eus à peine le temps, hier soir, de terminer ma prière devant Ta sainte icône que déjà Toi, ma Souveraine, Tu t'empressas à notre aide, à nous pécheurs, et Tu convertis cette brebis égarée : il était endurci plus que la pierre; mais Toi, ma Reine, Tu as attendri et fait fondre son cœur mieux que la cire et maintenant il sanglote devant Toi et devant Ton Fils, notre Seigneur Jésus Christ, et demande le pardon de ses péchés antérieurs. Et Toi, Ô Reine, pardonne le. Maintenant, ma Souveraine, il n'est plus mon disciple, mais le tien et Toi, Souveraine, sauve-le Toi-même et garde le, et guide le vers toute vérité, dirige-le selon Ta connaissance. Je te remercie aussi, ma Reine, d'avoir entendu ma prière, de m'avoir affermi par ce miracle, et de m'avoir conforté dans la foi orthodoxe, d'avoir ôté de moi toute hésitation. Et maintenant, Souveraine, aide-nous à acomplir notre résolution et à nous unir totalement à la sainte Eglise universelle et apostolique du Christ, et sois notre secours et notre intercession tous les jours de notre vie, et à notre fin, rends nous dignes d'être à la droite de Ton Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et de règner avec Lui dans les siècles des siècles, amen."
Lorsque le Père Jean eut terminé sa prière, il se mit tout seul debout, sans l'aide de Silouane, et fut guéri. Et de ce jour-là, nous nous sommes beaucoup réjouis, et de joie avons beaucoup pleuré.

Traduit du russe par N.M.Tikhomirova.
 

1)Moine Parféni, Récit des pérégrinations et voyages à travers la Russie, la Moldavie, la Turquie et la Terre Sainte
Seconde édition de 1856, Première partie , sections 39-43, pages 66-77 .
2) cf Voie Orthodoxe n°2 sur la vie du moine Parféni et la note p.23 : Les "édinovertsi" (de foi unie) sont les vieux-croyants réconciliés avec l'Eglise Orthodoxe tout en gardant leur rite, par opposition aux "raskolniki", schismatiques. Les vieux-croyants, au départ, avaient refusé les réformes (ou plutôt les corrections) liturgiques faites au XVIIème siècle sous la direction du patriarche Nikon. D'où leur autre appellation de "vieux-ritualistes". Les vieux-croyants notamment considèrent comme impie de se signer avec trois doigts - la pratique orthodoxe universelle - et non deux doigts, ce à quoi fait allusion le Père Jean dans ce texte.
3) Kazanskaïa: icône de Notre Dame de Kazan, un type d'icône de la Mère de Dieu dont le modèle original fut trouvé dans la cave d'une maison brûlée à Kazan en 1579, après l'apparition en songe de la Mère de Dieu à une petite fille de neuf ans. Une copie de cette icône miraculeuse fut envoyée à Moscou au tsar Ivan Vasilevitch et transférée plus tard à Saint-Petersbourg par Pierre le Grand. La vénération du peuple russe pour l'icône de Notre Dame de Kazan, fêtée le 22 octobre et le 8 juillet (a.c.), est due ausi à son rôle dans la libération de Moscou de l'occupant polonais en 1612. C'est d'ailleurs le prince Dimitri Pojarsky qui fit constuire à Moscou en 1633 la cathédrale de N.D. de Kazan pour abriter le troisième modèle miraculeux de cette icône.
4) monastères du Starodoub : communautés de vieux-croyants schismatiques visitées par Parféni dans son premier voyage en Russie, décrites dans la première partie, section 3. L'expression "grand-russien", employée ensuite, désigne évidemment l'Eglise russe orthodoxe, par opposition aux vieux-croyants.

 


 

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