(Un sermon prononcé par Son Eminence le Metropolite Vitaly, après la divine liturgie, le jour de la fête du 10ème anniversaire de l'apparition de l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu Iverskaya.)
Un confesseur russe, quelque part au loin, dans un camp, en train de mourir, a laissé un testament écrit au crayon bleu sur du tissu, et son disciple est sorti et a publié ce texte quand il a retrouvé la liberté. Je ne peux pas redire mot pour mot son testament, mais en voici à peu près la teneure :
Ici, en Russie, est arrivé le moment décisif, de la destruction ou de la glorification, ici se résout la question : est-ce que ce monde va encore subsister ou est-ce que sa fin est proche. En Russie nous sommes à un tournant : ou on va à l'anéantissement ou au renouvellement. Et seulement en Russie, parce qu'elle a tant souffert - c'est pourquoi elle seulement est capable de la Résurrection, aucun autre peuple n'est capable d'une renaissance quelconque, d'un renouveau quelconque. Seulement là où il y a la souffrance, là où il y a des tourments invraisemblables, seulement là aussi il peut y avoir une sorte de renaissance. Là où il y a le Golgotha, il y a aussi la Résurréction. Ce n'est pas pour rien en Terre Sainte que le Golgotha et le lieu de la Résurrection se trouvent sous le même toit. S'il y a une quelconque renaissance en Russie, alors elle aura une influence sur le monde entier et les gens commenceront à se raviser.
Et ainsi ce martyr a noté que dans notre patrie s'accomplissait un fait d'une portée mondiale, et comme la force mauvaise, elle, est bien plus intelligente que nous, elle comprend mieux que nous, les orthodoxes, elle voit, elle sent son ennemi, c'est à dire la sainteté du Christ, mieux que nous - et elle a compris tout de suite que c'était en Russie que pouvait avoir lieu le début d'une quelconque renaissance, et c'est pourquoi elle a envoyé toutes ses forces là-bas.
Vous savez, un super-milliardaire a fait don de 500 millions de dollars, afin que quarante milles maisons de prières soient fondées pour les baptistes ; ils savent parfaitement, que la force du peuple russe est seulement dans l'orthodoxie, et dans l'orthodoxie pur. Mais souvent nous ne comprenons pas cela, nous ne comprenons pas aussi subtilement, où est l'issue de cette situation. Et tandis que maintenant les portes d'entrée en Russie sont ouvertes pour tout le mal du monde, il suffit qu'apparaisse notre Eglise Russe Hors-Frontiers dans quelque appartement pour qu'aussitôt le patriarchat tremble à cause de l'apparition de cet humble lieu de prière de l'Eglise Russe Hors-Frontières.
Réfléchissons bien à cela, et nous allons essayer de faire ce qui est possible. Nos forces sont limitées, notre Eglise Hors-Frontières est très petite, mais la question n'est pas que nous sommes peu nombreux, c'est que nous gardons la vérité, malgré nos faiblesses humaines. Et cela alors pèse sur la conscience du patriarchat de Moscou. Voilà en quoi nous tourmentons le patriarche et tout son épiscopat parce que nous sommes présents dans leurs consciences, parce qu'ils savent qu'ils ne sont pas justes, bien qu'ils aient occupé tous les postes administratifs dans l'Eglise Russe. Mais portons notre attention sur notre situation, et nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir, et avant tout conserver notre âme fidèle au Christ - voilà en quoi consiste notre force - pas seulement celle de nous l'épiscopat, mais celle de chaque paroissien, chaque russe orthodoxe, chaque émigrant. Nous avons déjà vécu soixante dix ans, et plus, en exil - mais nous devons nous conserver purs dans la foi du Christ, et là sera notre force. Le problème n'est pas dans le nombre. Souvenez-vous du Christ, entouré des apôtres, et toute la foule qui criait : crucifie-le, crucifie-le. Et puis, les apôtres ont vaincu : par toute la terre est allé leur message et jusqu' aux confins de l'univers leur parole. Le problème n'est pas dans le nombre, mais dans la force de la fidélité au Christ.
C'est à cela alors que je vous appelle toujours, dans cela réside notre unique force, et puisse chacun d'entre nous - père ou mère, jeune homme ou jeune fille, rester fidèle au Christ. Notre fidélité aujourd'hui est surtout minée par l'immoralité. Gardez-vous de tout péché. Aujourd'hui la pornographie se propage en une vague déferlante. Des tentations infinies s'attaquent à tous. Soyez courageux, gardez-vous purs, dans cela seulement réside notre force, et dans rien d'autre. Si nous restons fidèles dans notre pureté, alors le Christ sera avec nous, et le Christ vaincra tous et tout. Il est le Vainqueur. C'est en cela qu'est notre force. Soyez attentifs à votre âme, à vos pensées, à vos sentiments, à votre conduite quotidienne . Prenez garde à la télévision, car c'est notre ennemi intime, perfide, parce qu'elle attire à soi. Je dirai même, que d'une manière générale, les enfants ne doivent pas regarder la télévision. C'est un ennemi tout à fait rapace et perfide - elle nous dupe, se glissant dans notre âme. Et nous, sans le réaliser, invitons dans notre maison toutes sortes de fornicateurs, de dépravés. Et nous pensons que nous nous contentons de les regarder. Non, nous les invitons dans notre maison et nous regardons cette horreur, qui souille notre vision, notre âme et nos idées. Prenez garde à vous-même, de vous conduire avec circonspection. Conduisez-vous avec beaucoup de circonspection, bien-aimés frères et soeurs !
Notre Eglise Hors-Frontières, qui a existé depuis plus de soixante-dix ans, est maintenant au centre de l'attention mondiale. Elle est sur la conscience de tous les peuples. Vous savez : il existe une russophobie (...) Pourquoi ? Et bien, parce que l'on déteste le Christ dans le coeur russe, voilà la vraie raison de la russophobie.
Mais d'un autre côté, j'ai été, il n'y a pas longtemps, stupéfait par la question d'un étranger - "Vous êtes de quelle religion ?"- "Je suis russe orthodoxe". Tout à coup apparut dans ses yeux un tel respect, que j'en ai été vraiment bouleversé. Pourquoi de sa part un tel respect à mon égard ? Pas pour moi personnellement, mais parce que tous savent combien nous avons de martyrs. Tous savent que la Russie a souffert comme aucun autre pays. Et alors il a vu un représentant de ce pays. D'un côté - la russophobie, mais de l'autre côté, le nom russe - un nom glorieux. Et cela est conservé chez les gens simples, malgré l'influence de la propagande. J'ai été reconnaissant à Dieu d'avoir rencontré un tel homme. Ainsi d'un côté la russophobie et de l'autre dans le peuple il y a une grande révérence pour le nom de russe. Ainsi nous ne baissons pas trop la tête, nous la relèverons quelque peu. Nous n'avons personne à craindre. Nous craignons seulement Dieu et absolument personne d'autre.
Voilà pour vous mon sermon archipastoral car souvent nous nous ne rendons pas compte dans quel dangereux moment de l'histoire nous vivons aujourd'hui. Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection. Chaque russe orthodoxe doit se garder pur de toute souillure de la chair et de l'esprit. Voilà c'est cela qui sera notre victoire.
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