SERMON POUR LE JOUR DE LA PENTECÔTE Du Métropolite Philarète de Moscou -1811- Ils furent tous remplis de l'Esprit Saint. - Actes des Apôtres 2 : 4 Lorsque, après s'être abîmé dans la créature, lorsque, ne pouvant plus supporter l'éclat de la lumière incréée, l'homme se fut caché (Gén. 3 : 8) de Dieu, et lorsque Dieu se fut caché de l'homme pour ne pas exterminer le coupable par l'unique effet de Sa sainte présence, l'indivisible Trinité, dans Sa clémence ineffable, se rapprocha du malheureux banni par des manifestations graduelles, afin que la grâce de Notre Seigneur Jésus Christ, et l'amour de Dieu le Père, et la communication du Saint Esprit (II Cor.13 : 13) pussent le relever et le réhabiliter de sa déchéance. Le Père se manifesta par des promesses d'amour et de miséricorde, et confia le pécheur effrayé de sa justice infinie, à la médiation du Fils; le Fils se manifesta sous le voile de l'humanité, et, après avoir vaincu en Lui-même le péché et terrassé la mort, Il ouvrit à la grâce du Saint Esprit une porte vers les enfants de colère; enfin le Saint Esprit se manifesta par l'apparition de langues de feu, et pénétra, dans la personne des apôtres, la nature humaine, pour lui approprier l'amour du Père et les mérites du Fils, et nous rendre participants de la nature divine (II Pierre 1 : 4). En ce même jour où fut donnée autrefois sur le Sinaï la loi de l'esprit de servitude dans la crainte de la mort, en ce même jour est sortie aujourd'hui de Sion la loi de l'esprit de vie, de liberté, d'adoption (Rom. 8: 15, 2), pour que nous comprenions que la justification de la loi, qui n'a pas été atteinte par les Israélites charnels, s'accomplit dans les enfants de la foi, qui marchent selon l'esprit (Rom. 9 : 31; 8 : 3), et que la communauté de ceux qui ont été sauvés approche, d'un pas mesuré d'avance, vers la consommation de la loi. Et ainsi, nous devons voir, dans la descente du Saint Esprit, non seulement un miracle qui illustre l'Eglise apostolique, mais un événement essentiellement lié à notre salut. La solennité présente n'est pas une simple commémoration du passé, mais une continuation de la préparation des apôtres pour recevoir cet Esprit qui souffle sans cesse où il veut. Les apôtres, ainsi que le rapporte le livre de leurs Actes, après avoir persévéré ensemble dans la prière, furent remplis du Saint Esprit. Et non seulement les apôtres, mais encore, selon l'opinion de Saint Chrysostome, tous les disciples qui demeuraient avec eux, au nombre d'environ cent-vingt (Actes 1 : 15), furent tous remplis du Saint Esprit. Et nous aussi, l'Eglise nous réunit dans ce temple, comme dans le cénacle (Actes 1 : 13) de Jérusalem, pour invoquer l'Esprit consolateur, l'Esprit de vérité, afin qu'Il vienne et qu'Il demeure en nous. Et afin que cette prière d'une si haute importance ne soit point accueillie par cet ancien reproche - Vous ne savez pas ce que vous demandez ! - examinons préalablement, mes Frères, ce que c'est qu'être rempli du Saint Esprit, et combien ce don est indispensable pour tous et pour chacun. Nous ne nous hasarderons pas à parler ici du Saint Esprit comme troisième personne de l'adorable Trinité, procédant du Père et résidant dans le Fils; l'Esprit de Dieu Lui-même peut seul pénétrer les profondeurs de Dieu (I Cor.2: 10,11). L'esprit envoyé par le Fils de la part du Père (Jean 15 : 26) dans Ses dons libérateurs, l'Esprit remplissant l'homme, l'homme rempli de l'Esprit, voilà les objets auxquels l'intelligence de l'homme peut atteindre, et encore l'homme dans lequel demeure l'Esprit; nous, qui à peine possédons les prémices de l'Esprit (Rom. 8 : 23), nous ne pouvons que de loin, par le miroir de la parole de Dieu, chercher à voir quelque chose dans les manifestations de ce grand mystère. L'Esprit Saint nous explique lui-même, par Ses langues de feu, ce qu'Il est dans Ses dons primordiaux. Il est un feu immatériel, agissant par deux forces, la lumière et la chaleur : la lumière de la foi, la chaleur de l'amour. Cette lumière céleste, selon l'expression de Salomon, s'avance et croît jusqu'au jour parfait (Prov.4 :18). Elle dissipe les nuages de l'ignorance et du doute; elle dévoile les illusions fantas-tiques que l'esprit perdu dans la sensualité prend souvent pour la vérité; elle permet à l'homme de se voir lui-même dans la nudité de sa nature corrompue, de connaître les rapports du monde avec l'âme, et de sentir la présence de Dieu comme source de toute lumière; elle communique la connaissance des choses que l'on espère, et la preuve de celles que l'on ne voit pas (Hébr. 9 : 1). Selon que la lumière du Soleil de vérité augmente dans l'Esprit, le cœur s'échauffe et s'enflamme. L'amour divin en chasse l'amour de soi; il y consume l'aiguillon des désirs charnels; il le purifie, le délivre, et, respectivement, il éclaire l'âme d'un lumière nouvelle. La fusion de ces dons primordiaux de l'Esprit est figurée par la langue de feu qui proclame la loi du Dieu Verbe au cœur (Ps. 36 : 31) de l'homme, y imprime Jésus Christ (Gal. 4 : 19), et accomplit sa régénération dans la vie spirituelle. Le moyen par lequel l'homme est rempli des dons divins, c'est l'action une et indivisible du Saint Esprit, qui toutefois peut avoir un commencement et une fin, diminuer ou augmenter, se ralentir ou s'accélérer, prendre différentes directions et divers aspects; elle correspond toujours au degré de préparation de celui qui la reçoit, mais elle n'est jamais soumise à sa volonté; elle est suivie de conséquences sensibles, mais elle échappe à la raison qui voudrait remonter à son principe. Par sa propagation de l'intérieur vers l'exté-rieur, elle ressemble à la rosée qui descend sur la toison de Gédéon (Jug. 6 : 38), et qui de l'air se forme en gouttes d'eau, et remplit une coupe; ou au vent que l'on perçoit par le mouvement qu'il produit, mais non par celui qui le constitue. L'Esprit souffle où Il veut, et vous entendez Sa voix, mais vous ne savez d'où Il vient, ni où Il va: il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit (Jean 3 : 8). Quels sont donc les changements les plus saisissables qui peuvent marquer la présence de l'Esprit de Dieu dans l'âme de l'homme ? Il y a des minutes où l'homme même adonné au monde et à la chair, se réveille du charme sous lequel ils le retiennent; il voit clairement que toute sa vie passée n'a été qu'un enchaînement d'erreurs, de faiblesses, de crimes, de trahisons envers Dieu, que ses œuvres sont réellement pour lui une semence de châtiments à venir, et que ses vertus elles-mêmes ne pourront soutenir le regard du Juge éternel; il se condamne lui-même; il tremble dans tout son être, le désespoir s'empare de lui, et il se sent attiré par ce désespoir même à la confiance en Dieu : cette disposition au repentir, qu'est-ce autre chose que cet Esprit grand et fort qui renverse les montagnes et brise les rochers (c'est-à-dire, qui terrasse l'orgueil et amollit l'endurcissement du cœur), et qu'envoie devant lui le Seigneur quand il passe ( III Rois 9 : 11) ? Qu'est-ce autre chose que ce vent violent qui annonce la descente du Saint Esprit (Act.es 2 : 2) ? Qu'est-ce autre chose que ta crainte, Seigneur, au milieu de laquelle nous recevons dans notre sein l'Esprit de ton salut ? (Is. 26 : 18) Heureux celui qui se livre avec docilité à cet entraînement de l'Esprit de Dieu ! Il le conduira par la voie étroite (Mat. 7 : 14) de l'abnégation; il lui fera arracher à lui-même ce qu'il avait semé, renverser ce qu'il avait édifié, il lui apprendra à souffrir, et à se réjouir dans les souffrances (Col.1: 24) : à crucifier la chair avec ses passions et ses convoitises (Gal.5 : 24), pour remettre entièrement son esprit dans les mains de Dieu. Peu à peu, le souffle violent se changera en ces doux et inénarrables gémissements par lesquels l'Esprit lui-même intercède pour nous (Rom. 8 : 26), en cette voix vivante par laquelle il crie dans nos cœurs : Abba, Père (Gal. 4 : 6) : et alors l'homme accomplira le précepte de Jésus Christ touchant la prière incessante (Luc. 18 : 1), ce qui aurait été impossible à ses forces seules, soit à cause de son penchant à la distraction, soit à cause de son ignorance de l'objet et de la forme de la véritable prière : nous ne savons ni ce que nous devons demander, ni comment nous devons le demander. A l'excercice de la prière incessante, est inséparablement liée la solitude spirituelle, dans laquelle le chrétien, après être entré dans sa chambre et en avoir fermé la porte (Mat. 6 : 6), persévère, comme les apôtres, dans l'attente de la promesse du Père (Act.es 1 : 4). Il ne se laisse pas aller à la distraction dans laquelle les mondains, enchaînés par des convenan-ces frivoles, poursuivant les plaisirs, poursuivis par les soucis, rentrent rarement en eux-mêmes; mais il réduit son esprit en servitude sous l'obéissance de Jésus Christ (II Cor.10 : 5), et il donne à tous ses désirs l'essor vers le ciel où sa vie est cachée en Dieu avec Jésus Christ (Col. 3 : 3), ou bien il les repose au dedans de lui-même, où la grâce doit à la fin introduire le royaume de Dieu (Luc 17 : 21). Il remplit les devoirs de son état sans être lié par les avantages qu'il en recueille; il use des biens de ce monde, mais il ne s'y attache pas; il acquiert comme s'il n'avait pas de besoins; il perd comme s'il donnait de son superflu. L'homme qui est fermement résolu à se maintenir, autant que possible, dans cet état de détachement de lui-même, verra bientôt son désert desséché fleurir comme un lys (Is. 35 : 1); le grain de sénevé semé dans le jardin de son âme, deviendra un grand arbre (Luc 3 : 19); au travers du vêtement corruptible du vieil homme, se dépouillant d'heure en heure, brillera l'homme nouveau, crée à la ressemblance de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité (Col. 3 : 9.- Eph. 4 : 24); et l'esprit de sainteté respirera dans toutes ses facultés et ses actions. Ainsi, l'homme rempli du Saint Esprit présente à l'œil qui n'est pas obscurci par les préjugés, une image de perfection devant laquelle disparaît comme une ombre tout ce que le monde appelle magnifique et grand. L'Apôtre, mes chers Frères, l'a estimé à son véritable prix quand il a dit de quelques défenseurs de la foi que le monde n'était pas digne d'eux (Hébr. 9 : 38). La grâce change en un trésor inestimable tout ce qu'elle touche dans l'homme qu'elle possède. Dans son esprit brille l'esprit de sagesse : non de cette sagesse par laquelle les enfants de ce siècle l'emportent, selon les paroles du Sauveur, dans leur génération (Luc.16 : 8), c'est-à-dire, par laquelle ils apprennent à être inventifs dans les moyens habiles dans les occasions d'acquérir les biens temporels, et ils augmentent leur propre valeur moins en elle-même qu'aux yeux des autres; mais de cette sagesse qui juge spirituellement de tout (I Cor. 2 : 15), afin que tout lui devienne moyen d'arriver à l'unique félicité de son âme, la félicité éternelle. Sa volonté est dirigée par l'esprit de liberté : car la loi de l'Esprit de vie l'a affranchi, par Jésus Christ, de la loi du péché et de la mort qui impose à ses esclaves autant de tyrans qu'ils ont de besoins et de désirs, de passions et d'habitudes. Au fond de son cœur, repose l'esprit de consolation et de paix qui surpasse toute intelligence. (Phil. 4 : 7), que Jésus Christ donne à ses disciples, non comme le monde la donne (Jean14 : 27) : car la paix du monde n'est qu'un court assoupissement au milieu du bruit d'une tempête dangereuse, une tranquillité fondée sur l'ignorance, tellement que ces cris de joie : Paix et sécurité ! sont quelquefois interrompus par une ruine qui fond soudainement (I Thess. 5 : 3) ; au contraire, la paix que donne Jésus Christ est fondée sur la confiance inébranlable qui vient de la réconciliation avec Dieu, en sorte que le chrétien, au milieu même des épreuves, des tribulations et des dangers, n'est point troublé, mais se livre même à la mort sans inquiétude, dans la conviction que les afflictions si courtes et si légères de la vie présente produiront pour lui le poids éternel d'une gloire sublime et incomparable (II Cor. 4 : 8-17). En lui réside un esprit de grandeur qui n'est ni une audace aveugle, ni une fiérté cachée sous une vaine ostentation, ni l'éclat de vertus naturelles corrompues dans leur source, mais une véritable élévation de ses pensées occupées de Dieu, une largeur de vues qui n'est bornée que par l'éterrnité, une noblesse de sentiments produite et cultivée par la parole de Dieu; un esprit d'humilité qui, au milieu de l'abondance des biens de Dieu, ne voit en soi que pauvreté et indignité, pour en glorifier Dieu d'autant plus, tandis que ceux qui ne sont pas régénérés par l'Esprit de Dieu s'efforcent de trouver même dans leurs défauts quelque chose de grand, mendient les respects par leur humiliation même, rampent pour écraser les autres; un esprit de force, par lequel le chrétien n'est plus cet homme faible, esclave de ses propres sens, exposé de tous côtés aux attaques de l'ennemi, vaincu avant le combat, et sacrifiant une passion aux exigences d'une autre, mais un bon guerrier, revêtu de toutes les armes de Dieu (Eph. 6 : 11), pouvant tout en Jésus Christ qui le fortifie (Phil. 4 : 13), ravissant par la violence le royaume de Dieu (Mat. 11 : 12). Que dire de ces dons merveilleux, de ces manifestations de l'Esprit que Dieu donne à ses élus pour l'utilité (I Cor. 12 : 7) des autres, pour l'édification de toute l'Eglise ? Ô bonheur incomparable d'être le vase, la demeure, l'instrument de l'Esprit de Dieu ! Ô félicité céleste sur la terre ! Ô mystère dans lequel est renfermé tout ce que cherche l'esprit de l'homme, et pour lequel toute créature gémit et souffre toutes les douleurs (Rom. 8 : 22) ! Mais, ô Seigneur ! qui a cru ce que nous avons entendu, et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé (Is. 53 : 1) ? Ni la chair, ni le sang ne révèlent (Mat.16 : 17) ce mystère. Le monde s'imagine qu'aux cieux même on respire de l'esprit de ce monde, et quoiqu'il ait entendu si souvent ceux qui parlent le langage de ton Esprit, il répète grossièrement, aujourd'hui comme autrefois : Ils sont pleins de vin. Et il en est ainsi. Il y a, même parmi les chrétiens, des gens auxquels les dons du Saint Esprit paraissent si étranges que, s'ils n'osent les nier tout à fait, du moins ils les attribuent à d'autres personnes et à d'autres temps, et, sans songer à se régénérer eux-mêmes, ils se reposent ou sur une espérance illusoire dans les mérites du Médiateur, ou même sur leur propre justice. Nous ne nous laisserons pas abuser par l'apparence séduisante que présente ordinairement la justice du monde. Ne pas être l'ennemi déclaré de la foi, ne pas commettre d'iniquités criantes, faire quelques bonnes œuvres, éviter les excès nuisibles, se contenter, en un mot, de remplir ses devoirs indispensables et extérieurs d'homme et de membre de la société, ce n'est que blanchir son sépulcre (Mat. 23: 27) qui cependant reste à l'intérieur tout plein d'ossements de morts; c'est arracher les feuilles de l'arbre de vie qui doivent guérir les nations, mais ne pas goûter à ses fruits (Apoc. 22 : 2) qui doivent être la nourriture du chrétien; c'est avoir la justice des scribes et des pharisiens, qui n'introduit pas dans le royaume des cieux (Mat. 5 : 20). Mais pénétrer dans les replis de son cœur, d'où viennent les mauvaises pensées (Mat. 15 : 19), et y rétablir la pureté et la sainteté; mais garder toute la loi, et ne pas la violer en un seul point, pour n'être pas coupable comme si on l'avait violée tout entière (Jacq. 2 : 10) : quel est l'homme, abandonné à sa seule raison et à ses forces, pouvant se flatter de faire cela ? Seul Dieu crée en l'homme un cœur pur et renouvelle l'esprit de droiture en son sein (Ps. 50 : 12). Il faut naître d'en haut, pour voir le royaume de Dieu (Jean 3 : 3). D'un autre côté, quoique la semence incorruptible (I Pierre 1 : 23) de cette naissance d'en haut soit descendue sur la terre par la mort de l'Homme-Dieu, nous ne pouvons pas nous en remettre, pour le reste aussi, à la vertu, pourtant infinie, de ses exploits. Comment cela ? Dieu aurait-il livré Son Fils en sacrifice, non seulement à sa justice, mais encore à notre ingratitude ? N'aurions-nous reconnu l'efficacité du sacrifice de la croix que pour nous endormir avec plus d'insouciance dans l'inactivité ? Penser ainsi, ce n'est pas relever le prix des exploits de Jésus Christ, mais plutôt l'abaisser et se reposer sur eux avec une sécurité aussi pernicieuse que celle avec laquelle les Juifs se reposaient sur la loi. Si nous avons été baptisés en Jésus Christ, nous devons, conformément à cette profession de foi, montrer, par les fruits de ce baptème, que nous l'avons reçu non seulement dans l'eau, mais encore dans l'esprit : car le Christ baptise dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mat. 3 : 11). Enfin, si le don divin de l'Esprit nous semble se manifester rarement, n'en concluons pas qu'Il n'est pas pour tous. Il est pour tous, dès que tous sont pour Lui. Si l'on n'aperçoit pas plus de signes de Sa présence, c'est ou que l'on a des yeux et que l'on ne voit point, ou qu'en effet cette question : Quand le Fils de l'Homme viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ? (Luc 18 : 8) approche de sa solution, et que le monde lui-même en est à son dernier soupir. L'univers sait ce qui lui arriva quand Dieu irrité dit : « Mon Esprit ne demeurera plus jamais dans les hommes, parce qu'ils ne sont que chair (Gen. 6 : 3) ». Alors, non seulement la race impie des hommes, mais encore toute créature soumise au mal sans sa volonté, furent englouties par les eaux vengeresses. Encore une pareille menace, et ce sera le déluge de feu du dernier jugement ! Mais aussi longtemps, ô Chrétiens, que Dieu conserve notre existence et la prospérité de Son Eglise, nous ne saurions douter que l'Esprit de Dieu ne réside en elle. De même que, lors de la création du monde, Il était porté sur les eaux, Il est porté aujourd'hui, pendant la durée de la régénération de l'homme, sur l'abîme sans fond de notre nature désordonnée, et, par sa bénédiction vivifiante, Il la féconde pour la renaissance bienheureuse. Livrons-nous à Son action toute-puissante; élevons vers Lui nos pensées et nos désirs, après les avoir dégagés de la chair et du monde; appelons-Le de la profondeur de notre chute, afin qu'Il descende sur nous, et, par Sa grâce, qui nous a été acquise par la médiation du Rédempteur, le Dieu de bonté puri-fiera, éclairera, renouvellera, sanctifiera et sauvera nos âmes. Amen. Choix de Sermons et Discours de S. Em. Mgr Philarète, traduits du russe par A. Serpinet, E. Dentu, Libraire-éditeur, Paris, 1866 tome 1, p. 47-57
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