Nouvelle icône myrrhoblyte de saint Nicolas
Nouvelle icône myrrhoblyte de saint Nicolas † Quand on m'a demandé, à moi le plus indigne de Ses prêtres, de mettre par écrit quelque chose du Don que Dieu a daigné manifester, je savais que ce ne serait pas facile, que ce serait une part du combat qui m'incombe ces dernières années. Voici donc le tout début de l'histoire. Au matin du 6/19 décembre 1996, moi, père Elie Warnke, j'arrivais avec le lecteur Timothée Tadros, à notre église Saint Georges le mégalomartyr à Michigan City, Indiana (USA). C'était le jour de la fête de Saint Nicolas, saint très important pour notre église, parce que le Tzar-Martyr Nicolas, portant le nom du saint évêque de Myrrhe, fut un grand bienfaiteur de notre église à ses débuts : dons d'argent, dons d'icônes pour l'iconostase (y compris une de Saint Nicolas) et d'une croix missionnaire en or pour notre premier prêtre et fondateur, père Antoine Abu. Alam-Farrah, mon grand-oncle. En ce matin neigeux du 6/19 décembre 1996, vers 6 h. 30, ouvrant la porte de l'église, franchissant le vestibule, le lecteur et moi-même fûmes comme happés par de doux effluves de roses s'exhalant sous un chaud soleil d'été. Je me demandais ce que pouvait bien être ce parfum qui semblait venir de partout et de nulle part à la fois, encore plus fort, sans être intolérable, dès l'ouverture de la porte de la nef. On l'éprouvait d'ailleurs en soi, sans vraiment le "sentir " par les narines, extérieurement, d'autant que Timothée et moi, enrhumés, étions handicapés sous ce rapport ! Nous ne "sentions " pas grand chose. Les lumières allumées, Timothée et moi commençons à chercher d'où pouvait venir le parfum. Considérant les portes royales, je vois que l'icône de Saint Nicolas, posée sur l'analogion pour la Divine Liturgie, présente comme trois filets scintillants qui s'en écoulent. J'en suis comme tétanisé, prêt à m'effondrer. En larmes, je m'exclame : " Mais, c'est Saint Nicolas ! ", comme cloué sur place, incapable de m'approcher de l'icône. Au bout de quelques minutes, j'arrive à rejoindre Timothée, près de l'icône, où il faisait déjà des métanies. Je regarde l'icône pour déterminer ce qui s'y passe et vois que du sommet du crâne du saint s'écoulent trois ruisselets de liquide : au milieu et de chaque côté, contournant les yeux, pour aboutir au bord de l'icône inclinée sur le support. Le parfum embaumait, mais ne semblait pas sortir directement de l'icône ; il imprégnait tout. Essayant de discerner ce qui se passait devant moi, je passais par toute une série d'émotions : peur, tristesse, joie douce-amère. En effet, ce n'était pas la première fois que le Seigneur me choisissait comme témoin de Sa Gloire. Trois ans auparavant, célébrant la Liturgie dans une autre église, dédiée à la Très-Sainte Trinité, Il me permit de voir l'écoulement du myrrhon des plaies occasionnées par la couronne d'épines sur une icône de la Crucifixion. Expérience décisive qui, d'un chrétien qui rationalisait sa foi, fit de moi un vrai croyant en Notre Seigneur Jésus-Christ, et m'amena à chercher le salut de mon âme misérable dans l'Église Russe Hors-Frontières. En raison de cette expérience, j'étais très circonspect pour ne pas être la proie des démons toujours prêts à nous entraîner dans le piège du rationalisme, alors que Notre Seigneur est infini, dirigeant toute chose par Sa Volonté. Je mis donc mon epitrachilion et soulevai l'icône [de Saint Nicolas] pour en examiner l'envers qui était sec. Il faut noter que cette icône est une simple copie en papier, plastifiée, collée sur bois, avec une relique de Saint Nicolas insérée, cadeau du hiéromoine Siméon du skyte Saint Isaac le Syrien, où l'icône fut confectionnée. Le myrrhon s'écoulait directement à travers la plastification. Je questionne Timothée sur ses visites à l'église depuis dimanche, n'y étant pas revenu moi-même. Il me dit qu'il n'y était pas revenu depuis deux jours. Ne pouvant attribuer ce phénomène à une intervention humaine, puisque seuls : Timothée, le lecteur Georges Mixis et moi détenons les clés de l'église, nous nous sommes mis à louer Dieu pour ces ruisseaux de myrrhon qui s'écoulaient ainsi sous nos yeux. Prenant des rouleaux de coton dans le sanctuaire, je les place au bord de l'icône pour éponger le myrrhon qui s'y accumulait. Clair sur l'icône, le myrrhon devient jaune sur le coton, et très odorant. À une heure aussi matinale (6 h. 30), nous décidons de ne pas contacter tout de suite S.E. l'archevêque Alipy, et préférons le joindre à la cathédrale, à l'issue de la Liturgie. Plus tard, dans l'après-midi, après avoir récité les prières de l'exorcisme sur l'icône, et y avoir appliqué la croix de bénédiction, j'ai pu joindre le père André Sommer, chancelier diocésain, et l'informe de l'événement. Il en fait part à Vladyka Alipy, et l'on décide d'apporter l'icône à la cathédrale, le lendemain, pour la soumettre à son examen : le voyage en voiture dure une heure et demie. Ce même jour, plus tard encore, l'abbesse et les moniales du monastère serbe local stavropégiaque se joignent à nous pour l'acathiste durant lequel le myrrhon coula à flots au regard de tous les participants. Tous, les larmes aux yeux, la joie au coeur, unanimes, nous avons senti la présence de notre saint hiérarque Nicolas, et nous sommes réjouis de son intercession miraculeuse et de son amour pour nous. Le myrrhon n'a pas cessé de s'écouler depuis, même si c'est lentement, par intermittence. Entièrement séché plus de dix fois, il exsude toujours de nouveau. L'icône a visité trois autres églises et exsudé dans les trois, même si l'exsudation semble plus abondante en notre église Saint Georges. Le parfum y a été particulièrement présent à deux autres reprises, avec une intensité spectaculaire tout dernièrement pour le Triomphe de l'Orthodoxie. Une riza ornée de perles précieuses a été commandée et ornera l'icône en avril. Pour le moment, l'icône reste à l'église Saint Georges et n'en sort qu'occasionnellement pour visiter l'une ou l'autre paroisse de la région. Que toute la Gloire en revienne à Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Père Elie Warnke Recteur de l'église Saint Georges " Orthodox Life " n° 2, 1997, avril-mai, pp. 29-32
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