MESSAGE NATIVITÉ 2005

 


2005
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !
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Commémorant en cette nuit de Noël le plus grand événement dans l'histoire de l'humanité -l'Incarnation de Dieu - nous chantons avec toute l'Eglise : "Comme Dieu de paix et Père des compassions, Tu nous as envoyé Ton Ange du grand Conseil, qui nous accorde la paix" (Hirmos de la 5ème Ode du Canon de la Nativité).
En ce jour, Dieu le Père a envoyé sur terre Son propre fils, "qui nous accorde la Paix", pour réconcilier les hommes avec Dieu, pour unir les forces fractionnées de l'âme humaine, et pour nous réconcilier entre nous. Exultant dans la délivrance des hommes, les anges chantaient dans l'allégresse: "Gloire à Dieu dans les hauteurs ! Paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes !"
Deux mille ans ont passé depuis l'incarnation de Dieu, et durant tout ce temps l'humanité a refusé de recevoir la paix sur terre, souillant sa propre histoire par une cruelle inhumanité.
Jusqu'à présent, les divisions, les guerres et la malice nous entourent, et il y a peu de place pour la paix dans la vie de l'homme. Pourquoi en est-il ainsi ? Le Seigneur dit: " Je vous donne ma paix. Non cette paix que donne le monde." Nous savons que le monde gît dans le mal, et qu'il en sera ainsi jusqu'au Second Avènement. Le Seigneur parlait de la paix intérieure, et non de la paix externe. Même si nous vivons dans une paix extérieure instable avec nos voisins, en essayant de maintenir au moins cette paix que le monde donne, nous échouons souvent à trouver la paix de l'âme en nous-mêmes.
L'homme ne reçoit la vraie paix qu'en préservant sa propre conscience, dans l'unité avec Dieu, quand il commence vraiment à vivre en Christ. Voilà la paix qu'a apportée sur terre le Seigneur, et c'est quand nous la trouvons que nous sommes nous-mêmes sauvés et que, suivant les mots de Saint Seraphim, beaucoup sont sauvés autour de nous.
En notre nom l'Eglise prie: "Accorde la paix à moi qui suis tombé!" La première étape vers la paix de l'âme est une conscience de notre propre état de chute. Quand nous commençons à voir l'hideuse nudité de notre propre âme, alors le Seigneur s'approche de nous, et de Sa main aimante nettoie la caverne de notre âme, si misérable soit elle. Il nous emplit de Sa paix, et nous rend prêts à Le recevoir dignement.
Ce pour quoi Il S'est incarné et est né dans la grotte de Bethlehem, Il a prié à ce sujet dans Sa propre grande prière sacerdotale : "Qu'ils puissent tous être un; comme Toi, Père, Tu es en Moi, et Moi en Toi, qu'ils puissent également être un en Nous "(Jn. 17:21).
L'unité est de Dieu; la division est du diable. La tactique de celui qui déteste l'humanité est ancienne : pour régner, divise et conquiers. Et la racine de toutes les divisions réside dans nos passions : l'orgueil, l'amour propre, l'envie, le manque de foi, avec lesquelles le diable excite les malentendus et l'hostilité parmi les hommes. Le Seigneur nous invite à déraciner chez nous-mêmes ces passions qui nous divisent et à nous approcher de Lui en préservant notre conscience et la paix de notre âme.
Actuellement, nous sommes confrontés à un événement fatidique : en mai, le Concile de toute la Diaspora s'assemblera, durant lequel le processus de réconciliation de l'Eglise de la Russie sera examiné conciliairement, en la personne de nos représentants choisis.
Pendant cette période préconciliaire, nous devons préserver avec grand soin la paix de notre âme, de peur que les émotions passionnées, l'inimitié et les disputes ne l'éteignent. Pour cela nous devons nous appliquer plus diligemment à la prière, allant à l'église plus fréquemment, recourant plus souvent à la participation aux saints Mystères saints.
C'est seulement dans l'Eglise que nous pouvons trouver la paix de l'âme, par la grâce de Dieu qui nous est prodiguée abondamment dans Ses Mystères. S'adressant aux Ephésiens, l'Apôtre Paul dit : "Je vous exhorte donc de marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême"(Eph. 4 : 1-6).
Et ainsi, suivant le conseil de l'Apôtre, nous devons également maintenir "l'unité de l'esprit dans le lien de la paix," et rechercher ce qui est de Dieu, et non de l'humanité. Et si nous agissons selon la volonté de Dieu, sa paix ne nous abandonnera pas.
Dans notre perception limitée des jugements de Dieu, il y a peu de place pour une vue sobre: nous voyons seulement une petite partie du tableau d'ensemble, et cela à travers prisme faussé de nos propres passions. Mais Dieu omniscient sait ce qui est le plus salutaire pour les enfants de Son Eglise, Son Corps Saint. Par conséquent, purifions nos esprits et nos cśurs de toute cogitation passionnée et vaine, et, avec la paix dans l'âme, nous demanderons au Seigneur de nous donner l'entendement. Puisse le Roi de la paix accorder la paix à nos âmes !
Bien aimés archipasteurs et pasteurs, frères et sśurs, de tout cśur je félicite chacun de vous en cette fête de la Nativité du Christ ! Amen.

+Métropolite Laur, Primat de l'Eglise Russe Hors-Frontières
Nativité du Christ 2005



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