Message de la Nativité

 


Message de la Nativité

« Pensez-vous que Je sois venu apporter la paix sur la terre ?
Non, vous dis-Je, mais la division »
Luc, XII, 51

La division dont parlait notre Sauveur a commencé parmi les hommes à l'instant où la Lumière Divine resplendit dans la grotte de Béthléem, lorsque reposa dans la crèche l'Enfant-Dieu, le Christ.
Rien ne s'opposait à l'unité des hommes avant Sa venue sur terre. Le monde entier était plongé dans les ténèbres de l'ignorance, entretenant partout les mêmes erreurs grossières, les mêmes notions païennes. Tous étaient unis dans l'ignorance de la Vérité et dans l'indifférence à son égard. Existe-t-elle même, la Vérité ? /Jn, XVIII, 38/ s'interrogeait Pilate au nom de tous.
Sur ce fond morne, une tache lumineuse apparaissait dans une certaine mesure. Elle était constituée par le peuple hébreux, l'élu de Dieu. Mais lui aussi échangea la Vérité révélée par Dieu contre les convoitises terrestres et ses joies dans le péché. Les fils de ce peuple avaient besoin d'un Messie, mais uniquement en tant que roi terrestre, car ils n'aspiraient qu'au bonheur terrestre et étaient assoiffés de puissance sur la terre. Nourris de tels rêves, ils se trouvaient loin de la grotte de Béthléem et de la Vérité sans défense Qui reposait dans la crèche.
Seul un petit nombre de justes de l'Ancien Testament vivait avec la foi dans le Sauveur qui s'annonçait, ils L'attendaient et L'acceptaient comme la Vérité vivante, le Porteur d'une vie nouvelle et sainte, comme Celui qui ramène les enfants égarés à leur Père Céleste rempli d'amour. Ces hommes peu nombreux attendaient le royaume du Christ, qui ne devait pas être de ce monde /Jn, XVIII, 36/ ! Aussi, nourris de telles pensées et dans une telle attente, demeuraient-ils étrangers au reste de l'humanité, et c'est pourquoi « ils subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l'épée ... subissant les privations, les afflictions et les mauvais traitements » /Hébr., XI, 36-37/.
Le monde ne les a pas acceptés, il les a rejetés de son sein, tel un corps étranger, hostile même. Et parce qu'ils furent, eux, haïs et indésirables, d'autant plus devait l'être Celui pour Lequel ils enduraient ces souffrances, Celui qui vint diviser l'humanité. Le monde plongé dans le péché avait peur de cette division; il comprenait qu'elle ferait apparaître toute la profondeur de sa chute, toutes ses erreurs, toutes les ténèbres de la folie dans laquelle il demeurait. L'Enfant-Dieu reposant dans la crèche était déjà haï du monde qui exigeait par Hérode Sa mort.
Le Juste Siméon, en élevant dans ses mains le Christ, prophétisa que cet Enfant allait être une cause de « contradictions » /Luc, II, 34/, (c'est-à-dire de disputes et de divisions parmi les hommes.
Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, en faisant découvrir aux hommes les mystères du Royaume de Dieu, dit à propos de Sa mission sur terre, de façon simple et nette : « Pensez-vous que Je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-Je, mais la division » /Luc, XII, 51/. Une division tellement profonde qu'elle divisera même les personnes les plus proches, les parents les plus proches /Luc, XII, 52-53/.
Celui qui repose maintenant dans la crèche a divisé l'humanité. Car Il est apparu comme la Vérité Divine, venue au monde non pas sous la forme d'une philosophie abstraite, se traduisant par des paroles mortes qui n'obligent personne, mais dans Son Visage Divino-Humain. La Vérité vivante, emplie d'amour pour nous et partageant nos souffrances, est venue parmi nous en la Personne de notre Seigneur, et Elle ébranla le cœur des hommes.
« Je suis ...la Vérité » /Jn, XIV, 6/, a annoncé Celui qui est né à Béthléem.
Cette Vérité emplie d'amour et souffrant avec les égarés, pardonnant aux pécheurs, étendant depuis la crèche Ses bras d'enfant sans défense en direction de ceux qui La haïssent, a divisé les hommes en ceux qui L'ont aimée « de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée » /Mat., XXII, 37/ et en ceux qui L'ont dédaignée et L'on rejetée.
Pour ceux qui L'ont aimée, le Seigneur Christ a prié ainsi : « Que tous soient un, comme Toi, Père, Tu es en Moi, et comme Je suis en Toi, qu'ils soient ainsi, eux aussi, un en Nous » /Jn, XVII, 21/. « C'est pour eux que Je prie. Je ne prie pas pour tout le monde, mais pour ceux que Tu m'as donnés /Jn, XVII, 9/. «Ils ne sont pas du monde, comme Moi je ne suis pas du monde /Jn, XVII, 16/ ..., c'est « à cause de cela que le monde vous hait » /Jn, XV, 19/.
Eux et le monde — voilà où passe le glaive de la division ! Division inéluctable, légitime et parfaitement naturelle. Il ne peut en être autrement sur cette terre de péché. Selon Sa parole, le Christ connaît ceux que Lui a donnés Son Père : Son Église, le domaine de
Dieu Esprit-Saint. Il connaît aussi ce qui est entièrement opposé à cette dernière : le monde qui gît dans le mal /l Jn, V, 19/, et dont le prince est le diable /Jn, XIV, 30/.
L'Église du Christ et le monde — deux entités qui n'ont rien en commun, comme dit l'Apôtre : « Celui qui veut être ami du monde, devient ennemi de Dieu » /Jacques, IV,4/.
La division parmi les hommes n'est que le témoignage de ce que les hommes ne sont pas indifférents à la Vérité, qu'ils ne L'ont pas trahie comme Judas, qu'ils sont prêts à La confesser de manière droite et sans compromis.
De même qu'autrefois, l'unité de l'humanité ne saurait se réaliser maintenant que dans les ténèbres du mensonge et des erreurs au détriment de la Vérité, en La trahissant, en refusant l'Enfant-Dieu, le Christ. Si l'Église du Christ avait voulu plaire au monde, devenir son amie, Elle aurait dû cesser d'être ce qu'Elle est, c'est-à-dire — l'Église, le pilier et l'appui de la Vérité, admettre le mensonge au lieu de la Vérité, conclure un compromis avec le mal dans lequel baigne le monde, se prosterner et adorer celui qui lui conférerait toute puissance sur terre.                                               ;
Nombreux sont ceux qui, tout en s'appelant chrétiens, marchent déjà sur cette voie du compromis avec le monde, de l'amitié avec lui! Ne soyons pas entraînés, nous aussi, mes bien-aimés frères et sœurs, dans cette voie large, facile, mais combien dangereuse !
Lorsque le monde nous rejettera, réjouissons-nous ! Lorsque nous serons incompris et abandonnés de lui, soyons dans l'allégresse ! Privés de raison pour le Christ, mais aimés de Lui !
L'Enfant-Dieu, le Christ, est notre Vérité, notre Joie, notre Vie, la Lumière de notre raison, la Cause de notre séparation avec le monde, notre Paix chantée dans les deux par les anges dans la nuit de Sa Nativité !

Archevêque Antony

25 décembre 1972 / 7 janvier 1973

 



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