LETTRE A ANTONINA

 

24 janvier 1956

 

Bien-aimée dans le Seigneur Antonina !


 Que le Seigneur te garde pour les lignes chaleureuses et sincères sorties d’une âme qui s’afflige sur elle-même. Bien qu’il soit gênant pour moi de t’écrire, ta franchise m’oblige à te répondre avec la même franchise. Je vois à quel point ton âme est attentive à ce qui est écrit concernant la vie intérieure de notre esprit, de là provient le désir de se rapprocher d’elle, le zèle et la force d’un sentiment sain qui tend vers le sommet de la céleste vérité. Le Seigneur ne laissera pas sans récompense ton assiduité. Celui qui sonde les cœurs voit ce qui se passe dans notre âme. Il sait ce que chacun désire, ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas réaliser. L’invisible grâce de Dieu agit déjà dans ton cœur et le prépare à la conversion, prêt à se soumettre à l’invisible grâce. Le Seigneur, voyant le cœur prêt à se soumettre, désire être déjà dans la demeure de ton âme qui par la bonne disposition du cœur envers le Seigneur, est déjà prête à recevoir l’Hôte Aimé, le Visiteur des âmes qui se tendent vers Lui. Pour les gens attachés uniquement à la vie extérieure et qui ne s’adonnent qu’aux sentiments, les œuvres de l’Esprit Divin sont incompréhensibles. L’homme naturel ne reçoit pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, qui pour lui est folie, et il ne peut en connaître, parce que c’est par l’Esprit qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout et n’est lui-même jugé par personne (1 Cor. 2, 4-15). Nous entendons souvent chanter dans l’église : “Bien des passions luttent contre moi depuis ma jeunesse (péchés, tendances). Mais Toi, ô mon Sauveur, défends-moi et sauve-moi. Par le Saint Esprit toute âme se vivifie, s’élève par la pureté, s’éclaire par la Trinitaire Unité des mystères sacrés...”. Avant la grâce, notre intelligence, notre parole, notre esprit sont tiraillés dans toutes les directions, tels le brochet, le crabe et le poisson. Le corps est enclin au sommeil, à la faiblesse, l’esprit se disperse, le cœur se passionne pour le terrestre, la volonté s’irrite contre ce qui ne va pas comme elle veut. Il suffit que la grâce effleure notre esprit, pour que tout se tende en un élan unique vers les hauteurs célestes. Le corps devient dispos, l’intelligence pure, le cœur chaud, la volonté ferme. En un mot, le vieil homme laisse place à l’homme nouveau. Pour comprendre combien il est important d’acquérir la grâce, nous savons que saint Séraphim de Sarov disait que là justement est le but de la vie. Empresse-toi de tout ton cœur vers le Sauveur, obéis-Lui, suis Son enseignement. Le Seigneur est proche de tous ceux qui font appel à Lui ... Il désire venir vers chacun, si seulement la porte de l’âme s’ouvre pour Le recevoir avec foi et amour. Si une pensée te dit : “Tu es un être perdu”, réponds lui : “Viens, Seigneur, chercher l’égaré, et sauve-le”. Le Seigneur est toujours proche de nous, donnant à celui qui la demande, la grâce de l’Esprit Saint, afin qu’aidé par elle, nous atteignions au salut. C’est pourquoi, si nous nous décidons à suivre la voie du salut, si nous désirons être agréables au Sauveur, pour être jugés dignes de la visite de la grâce, il nous faut nous corriger, effacer nos tendances pécheresses. Nous dresser contre nos péchés antérieurs par des vertus. Il n’est pas difficile, avec l’aide de Dieu, de lutter contre notre mauvais caractère. Ce qui n’est pas possible à l’homme est possible à Dieu. Chaque homme a été gratifié de qualités non mauvaises, pourvu seulement que nous les gardions et les fassions s’épanouir dans la bonne direction. Si le corps se trouve dans des conditions normales, la croissance physique de l’homme se développe en dehors des efforts de sa volonté. Alors que la croissance spirituelle exige la participation de notre volonté. Le royaume de Dieu se gagne par la force et exige l’autocontrainte. De même que pour qu’un bateau puisse avancer contre le courant, il faut actionner les rames, car sinon il recule et le courant l’emporte. Si la paresse prend le dessus, nous devons comprendre notre devoir d’agir là où la Providence nous a placés, de faire des efforts, et par ces efforts sincères, glorifier Celui Qui nous a donné les forces et l’endurance pour agir. Travaille pour Dieu avec zèle et piété, comme si tu étais devant Ses yeux, ressentant partout Sa présence. Accomplissant les commandements, tes pas se sont déjà rapprochés du premier stade des béatitudes : bienheureux les pauvres en esprit. C’est exactement ce qui, comme tu l’écris, contrit ton âme : il n’y a ni humilité, ni douceur, ni pardon, ni amour, ni miséricorde, ni cœur pur. “Comment puis-je obtenir tout cela, et de qui le recevoir” ? Voir ses faiblesses, est plus important que de voir un Ange. Béni est celui qui voit l’Ange, et cent fois béni celui qui voit ses péchés, dit Saint Isaac le Syrien. Celui qui voit un Ange, peut s’enorgueillir et chuter, tandis que celui qui voit son indignité ne chute pas. S’étant approché du premier degré : la pauvreté en esprit, il faut l’affermir jusqu’au suivant, jusqu’à en pleurer. Il n’est pas indispensable de pleurer aux larmes. Si elles sont absentes, le seul fait de pleurer sur son indignité donnera en son temps des larmes douces, joyeuses, suivant la Parole : “Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés”. Celui qui pleure, est doux - et voilà le troisième degré. Puis viendront la faim, la soif de la vérité de Dieu, puis suivra la miséricorde - et derrière elle la pureté du cœur, suivie de ceux qui ont la paix en eux et la sèment tout autour : “Bienheureux les pacificateurs car ils seront appelés fils de Dieu”, et ainsi de suite. De telles personnes ne sont souvent pas comprises du monde qui les persécute et les déshonore, mais “réjouissez-vous”, dit le Seigneur, “car votre récompense sera grande dans les cieux”. Ceux qui désirent vivre dans la piété sont souvent persécutés. Ainsi que nous le voyons, il faut être riche de pauvreté. Nous voyons tout ce que la pauvreté de l’esprit fait naître de bon. Nous ne sommes agréables à Dieu que lorsque nous reconnaissons notre indignité, quand nous nous humilions, sommes contrits devant les insuffisances de notre esprit, et lorsque nous travaillons à corriger  notre cœur. Dieu ne méprise pas un cœur contrit et humilié, Il ne le rejette pas, mais l’élève et nous serons riches de pauvreté, et grands par l’humilité (Ps. 150). Dieu fait don de la grâce aux doux et à ceux qui ont l’humilité, mais S’oppose aux orgueilleux. Sur qui, sur qui se portera Mon regard, seulement sur le doux et celui qui a l’humilité et celui qui frémit à Mes paroles, dit le Seigneur. Et si, se retrouvant, le cœur est épuisé par le poids de la conscience de ses défauts, hésite dans l’espérance en la Miséricorde Divine, prie-Le alors par la voix du publicain : “Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur”. Confesse à ton père spirituel tes péchés commis depuis ta jeunesse dès l’âge de sept ans, et il te déliera de ce poids, lourd et dévastateur, par le pouvoir qui lui est donné ... Tous, autant que nous sommes, nous nous trouvons loin de ce degré de perfection et nous ne nous en approchons qu’à la mesure de nos forces. Tu te plains de la froideur de ton cœur et de ton âme - pareils à de la pierre et de la glace, selon ton expression - et ce même à l’église. Ta plainte est compréhensible. Bien qu’il soit possible de prier en tout lieu, l’église est cependant une “maison de prière” (Mat. 21,13). Dans l’église beaucoup de choses éveillent et développent en nous la piété, élèvent la prière; mais si, même en un tel lieu, l’âme reste froide, cela signifie que le coupable n’est pas le lieu, mais l’âme. Il faut réchauffer l’âme avant de se rendre à l’église, par la lecture, la prière à la maison, à travers la garde de la paix avec Dieu et les hommes. La prière est en quelque sorte un petit charbon ardent, et nous sommes un charbon froid ; on oppose le charbon ardent à celui qui est froid et on souffle dessus sans s’arrêter, jusqu’à ce que le charbon froid devienne pareil au chaud. Rien ne réussira si on arrête de souffler. La prière est donnée à celui qui prie. Il faut s’échauffer soi-même chaque matin et soir, comme un samovar, jusqu’à ébullition. Dès qu’il est chaud, il ne reste plus qu’à l’entretenir un peu afin qu’il ne s’éteigne pas, et si on le chauffe encore il déborde, et il en est de même avec l’âme. Les mouches ne se posent pas sur un four chaud, tout comme une âme chaude n’est pas attaquée par diverses pensées - elles ont tout simplement peur. Durant la journée, l’âme se refroidit, s’endurcit, par distraction, par défaut de garde de la langue, des sentiments, de la vue, de l’ouïe et par la lassitude du corps : elle devient lourde, froide, comme prisonnière d’une autre force. Voilà pourquoi un cœur froid ne se réchauffe pas instantanément par la prière. Il est semblable à un glaçon, dans une bassine d’eau froide posée sur un poêle chauffé à blanc. Malgré la chaleur qui a rougi le poêle, l’eau ne se réchauffe pas, et ne se réchauffera pas tant que toute la glace n’aura pas fondu. Dès que la glace aura fondu, elle se réchauffera. Il en est exactement ainsi avec un cœur froid, s’il s’est fortement refroidi, il ne sera pas immédiatement réchauffé par la prière. Il y faut beaucoup d’efforts, contraindre son esprit à l’effort, et l’âme commencera alors à retrouver vie peu à peu, à comprendre et prendre goût aux paroles de Dieu d’où proviennent légèreté, paix, bonheur, joie. La prière est mère de toutes les vertus. Si cela est possible, relis les tropaires et prières de chaque cathisme. Demande à sœur Tatiana, tu y trouveras beaucoup de choses utiles pour comprendre combien il est important : 1) de connaître ses faiblesses, 2) de connaître la force de Dieu et 3) de  lutter contre notre tentateur. Nous sommes comme un récepteur radio : à travers nous agit soit une force, soit une autre, tantôt la bonne, tantôt la mauvaise. Cette action se fait par nos pensées qui proviennent de trois origines : Dieu, l’ennemi, et nous-mêmes. L’expérience rend plus compréhensible, tout ce qui n’est pas clair auparavant. Il est important de savoir aussi ce que sont le péché et la passion. Le péché est la tige, et la passion la racine. Nous coupons les ongles, les cheveux, l’herbe et ils repoussent à nouveau. Afin qu’ils ne repoussent pas, il faudrait les arracher avec la racine. Nous nous repentons, et à chaque fois nous péchons de nouveau. Parce que nous avons seulement fauché, alors qu’il ne fallait pas faucher, mais arracher avec la racine. Ainsi, il y a huit racines de péchés. A leur place, il faut planter huit vertus. En plus d’elles-mêmes, les racines possèdent encore une multitude de ramifications; si les racines sont supprimées, les ramifications disparaissent d’elles-mêmes. La passion naît de la répétition fréquente du péché. Comme l’ivrognerie, le vin, la tabagie. Nous nous y habituons peu à peu, et il faut de même s’en déshabituer en luttant. Voici les racines des huit péchés : 1) gourmandise 2) luxure, 3) avarice, 4) colère, 5) paresse, 6) tristesse, 7) vanité, 8) orgueil. Et les vertus correspondantes : 1) abstinence, 2) chasteté, 3) désintéressement, 4) douceur, 5) zèle, 6) affliction en Dieu, 7) modestie, 8) humilité.
 Il nous faut distinguer un double bien. Dieu n’est que bien, sans mélange de mal; le diable n’est que mal, sans mélange de bien ; mais après la chute d’Adam une part de bien avec un mélange de mal sont restés chez l’homme. Au nom de toute l’humanité l’Apôtre dit : “ Je ne comprends pas ce que je fais, parce que je ne fais pas ce que je veux; mais ce que je hais, je le fais. Donc, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne ; c’est pourquoi ce n’est pas moi qui agis, mais le péché qui vit en moi. Car je sais que le bien ne vit pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair, parce que le désir du bien est en moi, mais que pour le faire je n’y parviens pas. Le bien que je désire, je ne le fais pas; par contre le mal dont je ne veux pas, je le fais. Ainsi donc, je me soumets à cette loi : lorsque je veux faire le bien, le mal est près de moi. Car, selon mon être intérieur, je trouve plaisir à la Loi de Dieu, mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de ma raison, me faisant prisonnier de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux que je suis, pauvre en esprit. Qui me délivrera de ce corps de mort ? Aujourd’hui la loi de vie est selon l’esprit, la loi de l’esprit est vie en Christ Jésus, Qui m’a délivré de la loi de mort du péché. Lorsque la loi, affaiblie par la chair, était sans force, Dieu envoya Son Fils dans une chair semblable à celle du péché, en sacrifice pour le péché, et condamna le péché dans la chair. Aujourd’hui, ceux qui vivent en Christ Jésus non selon la chair, mais selon l’esprit, sont capables d’accomplir non les œuvres de la chute, mais le bien évangélique, avec l’aide de la grâce du Saint-Esprit. Ceux qui vivent selon la chair, pensent aux œuvres de la chair, et ceux qui vivent par l’Esprit aux œuvres de l’Esprit. Les pensées charnelles amènent à la mort (spirituelle), tandis que les pensées spirituelles sont vie et paix. Car les pensées charnelles sont ennemies de Dieu, comme ne se soumettant pas à la loi de Dieu; d’ailleurs, elles ne le peuvent pas, elles en sont incapables. C’est pourquoi ceux qui vivent selon la chair ne peuvent complaire à Dieu, mais vous ne vivez pas selon la chair, pour autant que l’Esprit Saint vit en vous. Celui qui ne possède pas l’Esprit du Christ ne Lui appartient pas. Si le Christ est en vous, votre corps est mort pour le péché, tandis que l’esprit est vivant pour la Vérité. Si l’Esprit de Celui qui est ressuscité des morts, Jésus, est en vous, Celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts revivifiera aussi vos corps mortels par Son Esprit, qui vit en vous. Ainsi donc, frères, nous ne sommes pas redevables à la chair, pour vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez, mais si vous mortifiez par l’esprit les actes charnels, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit divin sont fils de Dieu, comme ayant reçu l’Esprit de l’adoption (par la triple immersion dans le mystère du baptême, en image à la mise en terre, ainsi que nous chantons le dimanche des Rameaux : Ensevelis avec Toi /mourant pour le vieil homme/, par Ta résurrection nous devenons dignes de la vie éternelle, nous revivons par l’Esprit). Par cet Esprit, nous appelons Dieu, Abba ! Père ! comme ayant été adoptés. Ce même Esprit porte témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes Ses enfants, nous en sommes aussi héritiers, cohéritiers du Christ, si seulement nous souffrons avec Lui, pour être avec Lui glorifiés. Les souffrances du temps présent sont sans valeur, comparées à cette Gloire à venir (que l’œil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, qui n’a pas germée en paroles dans le cœur - une Gloire inexprimable par notre langue), qui se manifestera en nous (Rom. VII, 14-18, 19). Et le saint Apôtre Jean le Théologien dit : Bien-aimés, voyez l’amour que le Père nous a donné, afin que nous nous appelions enfants de Dieu. Nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons seulement que lorsque cela le sera, nous Lui serons semblables (au Christ), parce que nous Le verrons tel qu’Il est. Quiconque demeure en Lui ne pèche pas (1 Jn, 3 1-7). Vous serez en Moi, dit Jésus-Christ, et Moi en vous. Je suis le cep, et vous, les sarments. Et ainsi que le sarment ne peut porter de fruits en lui-même, s’il ne demeure uni à la vigne (le Christ), ainsi vous de même, si vous ne demeurez en Moi. Celui qui est en Moi, et Moi en lui, porte du fruit en abondance car, séparés de Moi, vous ne pouvez rien faire de bon (dans le sens évangélique). Celui qui e demeure pas en Moi est jeté dehors et il sèche (pour Dieu), et puis on ramasse ces sarments et on les jette au feu, et ils brûlent. (Jean XV, 1-7). Si tu veux savoir quelles sont les œuvres de la chair et celles de l’esprit, lis ceci. Les œuvres de la chair sont manifestes : ce sont l’impudicité, l’impureté, le libertinage, l’idolâtrie, les maléfices, les inimitiés, les contentions, les jalousies, les emportements, les disputes, les dissensions, les hérésies, l’envie, les meurtres, l’ivrognerie, les excès de table, et autres choses semblables. Les fruits de l’Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance (Gal. V, 19-24).
 Que dire de la pureté de cœur ? Nous demandons : “Crée en moi un cœur pur, ô Dieu  (Ps. 50), c’est-à-dire, donne moi la pureté. Il arrive qu’en réponse à notre demande, il advienne non ce qui nous semble, mais ce qui ne nous semble pas. Notre cœur est comme un puits avec de l’eau. Quelqu’un jette un caillou dans le puits, l’eau se trouble. Qui allons-nous accuser ? D’aucuns diront : c’est le caillou. Cependant ce n’est pas le caillou, mais le fond vaseux. Si le fond du puits est propre, le caillou ne troublera pas l’eau. Il en est ainsi de notre cœur, personne ne le troublera, si le fond en est pur, mais il se trouble vite s’il est impur, et nous ne nous irritons pas contre le fond de notre cœur, mais contre celui qui l’a troublé. Si le couteau a coupé le pain, et qu’à l’intérieur le pain soit moisi, le couteau y est-il pour quelque chose ? Il a seulement montré ce qui était à l’intérieur. A travers les gens, le Seigneur nous donne à connaître le fond du cœur ; s’il y a de la vase, il faut le nettoyer : se repentir, être contrit et s’éprouver à nouveau, voir ce qu’il y a dedans, et c’est ainsi qu’on débarrasse continuellement une couverture de la poussière, la frappant, la secouant, jusqu’à ce que toute la poussière disparaisse. Dans les lavoirs aussi, on frappe le linge pour en extraire la salissure, et ce, jusqu’à ce qu’elle en sorte. Toutefois, il peut se faire que la saleté ne s’en aille pas, le linge se déchire mais ne se lave pas. Et il en est parfois ainsi des gens. On nous lave, nous nous lavons mutuellement, disant : je vais lui étriller les côtes, et il sera propre. Voilà qui sont nos maîtres bienfaisants, et nous, ingrats, nous irritons contre eux. Le Seigneur a dit : “Car c’est du dedans du cœur des hommes que sortent les pensées mauvaises, les adultères, les fornications, les homicides, les vols, l’avarice, les méchancetés, la fraude, les libertinages, l’œil malin, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et souillent l’homme” (Marc, VII, 21-23).
 T’adressant au Sauveur, le cœur contrit, Le priant de guérir ton âme de ses impuretés, ne cesse pas de Le prier, crie vers Lui, dans une contrition sincère pour tes péchés. Le Seigneur est proche de toi, il entendra le cri de ton âme et te dira : ta foi t’a sauvée. Et la lumière de la grâce s’ouvrira devant toi. Tu verras quel trésor tu portes en ton âme : une foi vivante, et une vie qui ne vit pas selon l’Esprit de ce monde, mais selon les commandements du Christ. Comme tout sera clair dans ton âme. Un ciel nouveau se lèvera au-dessus de toi. Tu verras et embrasseras d’un amour ferme le Sauveur, tu glorifieras Son Père, et l’Esprit Saint. La joie et la paix de Dieu empliront ton âme. Et tous ceux qui suivent le Seigneur, voyant ta guérison par la grâce du Christ, se réjouiront avec toi et glorifieront Dieu.  Et, de notre part à tous, à Lui soit la gloire, Père, Fils et Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.

 



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