L'âme du défunt ne peut changer d'elle même dans l'autre monde, ni acquérir ce qu'elle n'avait pas dans la vie terrestre. Il lui faut une aide extérièure, qu'elle reçoit du Sauveur du genre humain, qui jadis descendit dans l'hadès mais qui est toujours vivant dans l'Eglise. Il est le Chef de l'Eglise, qui constitue son Corps et dans lesquel est rétablie l'unité de la nature humaine endommagée par le péché, et ce dans l'union avec Dieu par l'Incarnation du Fils de Dieu. C'est pourquoi notre Sauveur a prié ainsi : Que tous ceux qui croient en Moi, les enfants de Mon Eglise, soient un, comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi, qu'eux soient un en Nous (Jn.17,21).
Dans cette unité ecclésiale, semblable à l'unité des Hypostases de la Sainte Trinité, s'accomplit le mystère de l'enrichissement et du renouveau de l'âme du défunt, par le Christ Sauveur, par la richesse spirituelle de l'Eglise et de ses Saints.
Certains pensent naïvement que les prières pour les défunt ont comme but de rendre Dieu plus miséricordieux, de Le disposer au pardon des péchés, comme si le Seigneur avait besoin de nos supplications pour aimer Sa création. Votre Père sait bien ce qu'il vous faut, avant que vous le Lui demandiez (Matth. 6,8) dit son Fils Divin.
N'oublions pas que Dieu est immuable et qu'Il est de par Sa nature amour infini, illimité et universel. Il nous aime, bons et mauvais, bien plus que nous sommes capables de nous aimer nous-mêmes.
La force regénératrice de la prière :
Nos prières à l''Eglise pour les défunts ne rendent pas Dieu plus miséricordieux, mais changent pour le mieux les âmes de ceux pour qui l'on prie. Même la prière privée, en fonction de la foi et de la force spirituelle de celui qui prie, ainsi que son amour vers le défunt, constitue indubitablement une force regénératrice pour celui-ci, qui le rapproche de Dieu. Les âmes des défunts sont purifiés après la mort par la force des prières qu'on fait pour elles, dit St. Marc d'Ephèse.
Mais il est également indubitable que la prière de l'Eglise (lorsque toute l'Eglise, au ciel et sur terre, prie), d'une manière incom-parablement plus efficace et puissante enrichit l'âme du défunt de ce qu'elle ne possède pas en quantité suffisante et ne peut acquérir, comme, par exemple : l'espoir dans le Sauveur, l'amour envers Lui, la foi dans Sa miséricorde, la conscience de ses péchés, la pénitence, etc... De tels sentiments, puisés dans les prières de l'Eglise, rapprochent le défunt de Dieu et adoucissent son sort outre-tombe.
L'âme du défunt peut et doit prier avec nous :
L'âme elle-même doit prendre part à son changement en mieux, ne serait-ce que dans une infime mesure. Cependant, toutes les âmes ne répondent pas unaniment aux prières de l'Eglise pour elles. Les plus justes commencent à prier plus rapidement et plus volontiers avec ceux qui prient pour elles. Les plus pécheresses se soumettent avec plus de difficulté à la force régénératrice de ces prières. Si l'âme reste entièrement insensible et ne peut ni ne veut prier avec l'Eglise, nos prières pour elles deviennent alors insensées. C'est la raison pour laquelle sont privés de la prière ecclésiale les athées notoires endurcis, les blasphémateurs impénitents, les débauchés éhontés et leurs semblables.
Nous répétons que lorsque nous prions pour le défunt, son âme peut et doit prier avec nous. C'est en cela que réside tout le sens des prières pour lui.
En priant pour les défunts, nous disons : fais reposer, Seigneur, l'âme de Ton serviteur, parce que nous voulons que cette supplication devienne la prière du défunt qui, lui-même, prie mal. Nous croyons que l'âme peut prier dans l'Eglise par nous et avec notre aide. C'est pourquoi nous prononçons aussi d'autres paroles : fais reposer, Seigneur, l'âme de Ton serviteur, qui Te prie par nous.
Tant sont indispensibles et salvatrices les prières ecclésiales pour les défunt. Les chrétiens orthodoxes doivent prier pour eux avec espoir et foi, sans se livrer à l'abattement et à un chagrin insensé.
Les prières des justes défunts pour nous :
Il est indubitable que les âmes des saints et des justes dans l'Eglise triomphante, ainsi que même les parents défunts qui nous aiment, prient pour nous (parabole du riche et de Lazare) de la même façon que nous aussi nous prions pour eux. La communion de prière entre vivants et défunts ne cesse jamais.
La prière des justes prononcée avec amour pour nous, telles que celles de St. Nicolas, St. Séraphime et d'autres saints encore, nous enrichit dans le Christ et seulement en Lui, de l'abondance spirituelle du juste. Elle nous fait participer à sa sainteté, nous renforce dans le combat avec les tentations du malin, nous élève au-dessus du niveau de vie spirituelle et éthique que nous pouvons atteindre de nos propres moyens.
Quant aux prières de la Très Pure et Bénie Mère de Dieu, notre secours et notre aide, qui nous délivre des grands malheurs et des afflictions, elles nous enrichissent encore d'une plus forte puissance de pureté et de sainteté.
C'est dans le mystère de la communion au Corps et au Sang du Christ que nous puisons la force maximale de la grâce : Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang demeure en Moi et Moi en lui. telle est la promesse du Sauveur. Et c'est dans cette unité très douce avec Lui que le Christ purifie, lave, orne, émonde, raisonne et illumine l'âme de celui qui L'aime, le faisant participer à Sa Divinité.
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