LA GRACE DE DIEU SE MANIFESTE A NOUS ENTRETIEN AVEC JOSE MUNOS, GARDIEN DE L'ICONE DE LA MERE DE DIEU D'IBERIE, D'OU COULE LA MYRRHE (seconde partie)

 

LA GRACE DE DIEU SE MANIFESTE A NOUS ENTRETIEN AVEC JOSE MUNOS, GARDIEN DE L'ICONE DE LA MERE DE DIEU D'IBERIE, D'OU COULE LA MYRRHE  (seconde partie)  Q. Lorsque nous parlons de la résurrection de la Russie, nous nous la figurons comme une future grande  puissance, semblable à la Russie du règne d'Alexandre III. Mais, en l'occurence, nous ne pensons pas en premier lieu au Royaume des Cieux mais à la gloire terrestre; ainsi les juifs attendaient-ils un roi de la terre et non le Christ. R. Oui, la Russie était un grand empire, le plus grand, le plus puissant; elle donnait au monde une splendeur incomparable, que Byzance (même) n'avait pu donné. En elle, la symphonie entre l'Eglise et l'Etat était authentique et c'est pourquoi on l'a dévastée. Je pense que le Seigneur a permis que les russes souffrent sous le régime communiste en partie pour qu'ils ne périssent pas dans le terrible  matérialisme. La Russie doit renaître spirituellement forte, parce qu'il n'y a pas un seul endroit dans ce pays qui n'ait été lavé par le  sang des martyrs. Le sang des martyrs, c'est la semence du christianisme. Cette semence donnera des fruits, la Russie ressuscitera et par son éclat illuminera le monde entier, car il n'y a pas d'autre peuple qui ait autant souffert pour le Christ. Ni l'Inquisition, ni Hitler et toutes ses horreurs ne peuvent être comparés aux communistes. Quand la Russie renaîtra, elle sera véritablement digne du titre de "Sainte Russie", de "Demeure de la Très Sainte Mère de Dieu". Q. Quand nous parlons de la résurrection de la Russie, nous parlons aussi des derniers temps. Nous vivons déjà au temps de l'Apocalypse. R. De nos jours, on dépense des sommes incroyables pour soigner le psychisme et, non seulement les psychiatres et psychologues  ne guérissent pas les passions, mais ils orientent les malades vers des vices encore plus effrayants. Peu de gens cherchent aujourd'hui la véritable guérison. Quelqu'un me disait récemment qu'il avait longuement tenté de ne plus fumer sans y  réussir et qu'un jour il s'était  adressé en priant à la Mère de Dieu;  le lendemain même, il avait ressenti une totale répulsion à l'égard du tabac et n'avait plus jamais fumé depuis. Ceci lui était arrivé il y a 8 ans. Les gens ne remarquent pas que, lorsque l'on s'adresse à Elle avec sincérité,  la Mère de Dieu accomplit immédiatement ce que des médecins-professionnels ne peuvent réaliser pendant des années. (...) Il est intéressant de noter que l'icône est apparue dans notre petite Eglise Russe Hors-Frontières juste après que le défunt patriarche Pimène ait dit que l'Eglise Hors-Frontières était morte car il n'y s'y produisait pas de miracles. Ce miracle a confirmé les paroles de l'Evangile: "Ne crains pas, petit troupeau!". Il a également eu lieu à cause des prières par lesquelles notre Eglise soutient les chrétiens  de Russie. Cela ne signifie pas pour autant que nous prions plus intensément que d'autres, ni que nous avons plus de mérites; personne n'est digne d'un tel miracle. Certaines personnes me disent: "C'est tellement étonnant que vous ayez cette icône, car, enfin, vous n'êtes pas russe!" Quelle importance cela-a-t-il que je sois russe ou non? Je suis chrétien et je suis dans l'Eglise. Je suis le dernier des chrétiens, celui qui est arrivé à la dernière minute pour communier aux Saints Dons. Mais la Très Sainte Mère de Dieu accueille tous ceux qui viennent à l'Eglise avec foi et repentir. Je n'attache aucune signification à l'appartenance nationale, car le plus important est d'être orthodoxe et  dans l'Eglise. On me critique également parce que je ne veux pas participer à des émissions de télévision avec l'icône. Mais la télévision est une invention diabolique, qui fait disparaître, sous nos yeux, la culture chrétienne. Q. Saint Nil le Myrrhoblyte de la Sainte Montagne ne parlait-il pas de la télévision dans ses prophéties? R. Oui. Il a écrit que le diable se fera une boîte, autour de laquelle  ses admirateurs le vénéreront et que ses cornes  se dresseront sur le toit de toutes les maisons. Beaucoup de grandes compagnies américaines de télévision m'ont proposé des sommes fantastiques pour quinze minutes d'audience. Mais le fait  de participer à de telles émissions reviendrait à vendre le Christ et à trahir la Mère de Dieu. Jamais je n'accepterai, sachant qu'après avoir présenté ce miracle, la télévision enchaînerait, tôt ou tard, par des émissions porno-graphiques. Ceux qui le veulent, dans quelque endroit du monde que ce soit,  connaissent l'icône sans l'aide de la télévision et  on trouve partout  ses reproductions. Q. Vous avez abordé le thème de la télévision. Ne pensez- vous pas qu'en autorisant les enfants à la regarder, on les initie à  toutes sortes d'abominations et d'iniquités? R. Oui, malheureusement aujourd'hui, l'éducation des enfants ne se fait plus à la maison, ni à l'école. C'est la télévision qui, pour la plus grande part, les éduque. Et la télévision brise la vie de famille. Par exemple, pendant les repas, la famille ne converse plus autour de la table; et c'est pourtant très important. Autrefois, les enfants posaient des questions, racontaient leurs journées et recevaient des conseils. Aujourd'hui, les gens mangent sans savoir ce qu'ils mangent en regardant ce "biberon électronique" qui les nourrit de tous les péchés et de toutes les passions possibles. C'est l'école de tous les vices, de la " vie facile"; elle engendre l'insensibilité et l'indifférence au malheur des autres. Par exemple, les gens regardent les nouvelles, disant qu'il n'y a rien de mal à çà, et en un instant, ils voient des milliers de morts, des catastrophes, des crimes; ils en prennent l'habitude, - qui donc ferait ne serait-ce que le signe de la croix en voyant de telles images? - et continuent à regarder, à la suite de ces horreurs, un reportage sur un match de football! Récemment, j'ai entendu dans la rue la conversation suivante entre deux jeunes filles. L'une disait : Tu as vu aux nouvelles d'hier qu'il y a eu mille morts dans une catastrophe ? et l'autre a répondu: Seulement mille ? Cela montre une absence totale de compassion. La télévision est l'école de la vie imaginaire, d'une vie artificielle sans moralité chrétienne, de l'apologie du péché, de l'infidélité conjugale et de la destruction de la famille. Si les parents sont pieux, ils doivent chasser la télévision de leur maison sans attendre que la télévision chasse leur famille de la maison. Là où les parents parlent avec leurs enfants règne l'harmonie, il y a entre eux des contacts, mais la famille se décompose quand  cet abominable monstre s'interpose. Les enfants eux-mêmes disent: "pourquoi vivre ici si je ne peux parler avec mes parents? ". Autrefois, les mères priaient tout en travaillant à la maison et aujourd'hui, elles se coupent les doigts parce qu'elles regardent le téléviseur en préparant les repas. La télévision, c'est une maladie, un narcotique; elle empêche de prier, de travailler, elle hypnotise. Quand autrefois on lisait, chacun s'imaginait des images correspondant à sa lecture. La télévision donne aux gens des représentations qui leur sont étrangères, mais qu'ils assimilent. Ici, à Montréal, un garçon de douze ans qui regardait la télévision a pris soudain un couteau et en a frappé de quinze coups sa soeur de 15 ans. On a su après qu'il avait vu cela dans un film, au cours d'une fête satanique. Q. Nous avons fêté récemment le 600ème anniversaire de la mort de St Serge de Radonège, qui fut, avec Alexandre Nevsky et Dimitri Donskoi, l'un des chefs spirituels du peuple russe. Aujourd'hui malheureusement, nous manquons de tels chefs. Ne devrions-nous pas prier ces saints, pour qu'ils intercèdent auprès de  Dieu afin qu'Il nous accorde un chef? R. Israël a toujours eu besoin de prophètes, de juges, de rois, de patriarches, c'est-à-dire de chefs qui pouvaient lui montrer le chemin à suivre et qui incarnaient l'ensemble des forces religieuses et culturelles du peuple. Il en a été de même pour les russes; et pendant le joug tatar, ceux-ci ont prié le Seigneur qu'Il leur donne un chef. St Serge est un exemple car il a suivi le Christ qui a dit: celui qui veut Me suivre, qu'il quitte tout et prenne sa croix. Cet appel ne s'adresse pas seulement aux moines, mais à tous les chrétiens. La Russie a besoin de l'exemple d'un véritable moine, qui ait complètement quitté le monde  et se soit consacré à Dieu. St Serge vivait à l'époque où la terre russe était sous le joug des tatars, comme elle est aujourd'hui sous celui des communistes.Il se produit actuellement une invasion de milliers de sectes différentes, qui parlent de "l'évangélisation" de la Russie, come s'ils ne savaient pas que la Russie est chrétienne depuis mille ans déjà, comme s'il ne s'agissait pas d'un peuple  qui a glorifié Dieu et la Mère de Dieu comme nul autre peuple. La Russie est l'héritière de Constantinople, c'est la Troisième Rome. L'invasion actuelle tue non pas le corps mais l'âme du peuple russe. Au temps de St Serge, les tatars pillaient les biens matériels de la Russie; aujourd'hui les oecuménistes la dévastent spirituellement. J'ai entendu à la radio à Paris que 75 moniales étaient envoyées en Russie avec une incroyable somme de dollars pour "évangéliser" le peuple russe: pour construire, d'un côté, des écoles et des orphelinats,  et de l'autre pour acheter avec cet argent les âmes russes et instruire les enfants russes dans l'hérésie. Parmi toute sorte de "leaders", il y a aujourd'hui en Russie plein d'aventuriers politiques qui s'intéressent  plus aux devises étrangères qu'au sort de la Russie. Nous devons prier la Mère de Dieu -"Suprême Stratège"-,  St Serge, St Alexandre Nevsky, pour que le Seigneur nous donne un  chef, car sans lui, la Russie ne bougera pas. La démocratie n'est une chose attirante qu'en théorie. Q. Ne pensez-vous pas qu'un jour,  vous pourrez aller en Russie avec l'icône? R.  Oui, je pense que lorsque le moment sera venu, l'icône ira en Russie. Je le souhaite mais j'obéis à la volonté de Dieu et à celle du Synode des Evêques de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières conduit par le Très Saint Métropolite Vitaly. Ce sont nos hiérarques qui doivent définir quand et comment l'icône pourra aller en Russie. Nombreux sont ceux qui me propose "d'y aller secrètement". Je crois que les miracles cessent lorsque l'on désobéit à la hiérarchie de l'Eglise. Ce miracle appartient à l'Eglise et il est inséparable de la hiérarchie. Si Monseigneur Vitaly et le Synode des Evêques ne bénissent pas ce voyage, je n'irai pas. (...) Je remercie l'Archevêque Lavr et la rédaction de la "Russie Orthodoxe" de me donner la possibilité de répondre ainsi à tous ceux qui, sans la bénédiction de Monseigneur Vitaly, cherchent  à me convaincre d'entreprendre ce voyage. Q. En conclusion, pourriez-vous dire quelques mots de réconfort pour les fidèles de Russie et de l'émigration? R. Le plus important est que les orthodoxes en Russie ne se laissent pas décourager; l'icône s'y rendra lorsque le Seigneur le permettra. Nous devons tous, en Russie et ici, renaître par le repentir afin de ne pas mêler au parfum de la myrrhe  la puanteur de nos péchés, de vivre dans ce monde matérialiste comme de véritables chrétiens. La Mère de Dieu nous montre que cette myrrhe n'est pas faite de mains d'homme, signifiant par là que le monde spirituel n'a aucun rapport avec le monde contemporain car notre Eglise n'est pas de ce monde. Il faut mener une vie sainte, respecter les carêmes du mercredi et du vendredi. St Séraphim de Sarov a dit autrefois que la Russie périrait parce qu'on n'observait plus ces jeûnes. Monseigneur Vitaly dit que " pour être fidèle, il faut commencer par les petites choses". Il dit que  les évêques sentent qu'ils peuvent compter sur ceux qui jeûnent les mercredi et vendredi. Vladyka Vitaly a souvent raconté cette histoire extraordinaire qui est arrivée à une paroissienne en Allemagne pendant la guerre: un jour qu'elle traversait une voie ferrée avec ses deux enfants, sa botte se trouva coincée entre deux rails, provoquant une terrible douleur et, au loin, déjà se faisait entendre le son du train qui approchait: elle ne pouvait se libérer. Soudain apparurent deux hommes, grands et beaux, qui de façon inexplicable la délivrèrent et le train passa à côté d'eux. Elle leur dit avec étonnement: "Que le Seigneur nous sauve! D'où venez-vous, qui êtes-vous?" Ils répondirent: "Je m'appelle Mercredi, et moi Vendredi, nous avons été envoyés par   Dieu pour te sauver parce que, depuis ton enfance, tu as toujours respecté nos carêmes." Et rapidement, ils disparurent. Telle est l'importance du carême du mercredi et du vendredi! Une chose tellement petite mais si importante pour mener  une vie chrétienne juste. Et c'est dans de telles dispositions d'esprit que nous devons demander à Dieu qu'Il donne au peuple russe un chef véritablement orthodoxe. Le Seigneur ne laisse pas inexaucées de telles prières. Amen.   Cet entretien a eu lieu à Montréal le 11/24 nov. 1992. Les questions étaient posées par le Père Paul Ivachevitch. (Pravoslavnaia Rouss , mars 1993, Jordanville, NY) Trad. Geneviève Meillassoux