LA DERIVE DE L'ŒCUMENISME

 

LA DERIVE DE L'ŒCUMENISME Une conférence et une videocassette de la Fraternité du Monastère des Saints Cyprien & Justine à Fili, Grèce. Il y a 70 ans, en 1924, sur l'ordre personnel de l'Archevêque d'Athènes Chrysostome Papadopoulos, l'Eglise de Grèce adopta la calendrier civil, grégorien. Les effets déplorables de cette réforme sans précédent du calendrier patristique de l'Eglise ne se limitent pas à la rupture de l'unité liturgique séculaire de l'Eglise Orthodoxe. Les conséquences de cette tragédie menacent à présent l'essence même de l'Orthodoxie, de notre foi, la confession du Seul Seigneur Jésus-Christ Sauveur du monde, et de Son Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique. C'est le premier Dimanche du Grand Carême 1994, jour où l'Eglise célèbre le Triomphe de l'Orthodoxie, que fut organisée à Athènes une conférence sous le titre : "De l'œcuménisme au projet d'une religion universelle selon le modèle du New-Age (Nouvel Age) et la responsabilité des chrétiens orthodoxes ". La conférence avait été organisée par la Fraternité du Monastère des Saints Cyprien & Justine, avec la bénédiction et sous la direction de son Fondateur et Abbé, Son Eminence le Métropolite Cyprien d'Oropos et Fili, Primat du Saint Synode des Résistants. Pourquoi ce Synode d'Evêques est-il nommé "Synode des Résistants "? C'est ainsi que Saint Théodore le Studite lui-même qualifiait le combat mené par lui contre l'hérésie iconoclaste apparue en son temps, et c'est en hommage à cet illustre confesseur que fut reprise cette appellation dans la lutte contre la pan-hérésie moderne de l'œœcuménisme. Ce Synode dirige une partie de l'Eglise Grecque Orthodoxe demeurée fidèle à l'Orthodoxie des Saints Pères et qui résiste à l'œcuménisme. Ce Synode n'est donc pas en communion ecclésiastique avec l'Eglise officielle de Grèce dont il ne dénie pas pour autant la vie sacramentelle*. A quelle fin les pères du Monastère des Saints Cyprien & Justine organisèrent-ils cette conférence? Dans le but d'alerter, de réveiller la conscience du peuple orthodoxe afin qu'il sache que les œcuménistes orthodoxes ont en fait dépassé le stade du simple œcuménisme inter-chrétien et qu'ils s'orientent déjà vers une religion universelle, selon le modèle du New-Age américain, afin qu'il prenne conscience de la responsabilité que porte le peuple orthodoxe en ces jours difficiles. La vidéo-cassette aujourd'hui disponible en français comprend un résumé de l'introduction générale et des trois exposés présentés lors de la conférence, deux séries de documentaires, placés après le premier et le troisième exposé pour servir de preuve manifeste et visuelle aux affirmations des conférenciers, et enfin les considérations qui servirent de conclusion à la conférence. Soulignons que tous les éléments de cette conférence attirent l'attention de l'auditoire sur une question essentielle, à savoir : le peuple de Dieu peut-il rester en communion ecclésiale avec les dirigeants des Eglises Orthodoxes influencées par l'esprit du monde et qui, tant par leurs propres dialogues inter-religieux que par leur participation aux activités inter-religieuses du C.Œ.E et du Vatican, servent indéniablement à la matérialisation du rêve d'une religion universelle selon le modèle du New-Age américain? Le syncrétisme S. E. l'Evêque Chrysostome de Christianoupolis présenta une introduction générale du thème de la conférence. D'emblée il insista sur le lien incontestable qui existe entre le changement du calendrier et la panhérésie de l'œcuménisme. Car l'adoption du nouveau calendrier en 1924 constitue indubitablement le premier pas effectif dans la réalisation du programme de l'œcuménisme. La preuve nous en est donnée par les initiateurs eux-mêmes de cette malencontreuse réforme. En 1920, le Patriarcat de Constantinople promulgua une encyclique appelant les chrétiens divisés à l'unité. Pour la première fois dans toute l'histoire de l'Eglise, le Saint Synode d'un Patriarcat Orthodoxe s'adressait à toutes les communautés hérétiques et aux sectes du monde entier en les appelant "Saintes Eglises chrétiennes ", "Parents en Christ ", "Co-héritiers et co-participants des promesses de Dieu en Christ ". Cette encyclique préconisait une série de mesures pour faciliter le rapprochement des chrétiens. La première de ces mesures était justement la réforme du calendrier. Et donc, trois ans plus tard, toujours à Constantinople, le prétendu "Concile pan-Orthodoxe " de 1923 appelait à une réforme du calendrier liturgique précisément pour cette raison : "pour l'union de tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur ", c'est-à-dire l'union des Orthodoxes avec les hérétiques. S. E. Mgr. Chrysostome souligna que c'était là les premiers pas décisifs des œcuménistes orthodoxes et des innovateurs sur le chemin de l'apostasie, au nom de la pan-hérésie de l'œcuménisme. "Au cours de cette conférence, - continua-t-il, - nous nous limiterons à examiner un seul aspect de l'œcuménisme anti-orthodoxe, à savoir son caractère syncrétique ". Mais qu'est-ce que le syncrétisme? Ce terme provient des habitants de l'île de Crète : quand survenait la menace d'un danger pour tous, les anciens Crétois avaient coutume d'oublier leurs querelles et de s'unir contre l'ennemi commun. "Pour nous aujourd'hui, - continua Mgr Chrysostome, - le terme syncrétisme signifie fusion, mélange sous une même enveloppe de concepts philosophiques, religieux, théologiques, politiques, fondamentalement différents, hétérogènes, opposés et même incompatibles. Concrètement, le Mouvement œcuménique, grâce à des contacts étroits et constants entre les diverses confessions chrétiennes, amène à la reconnaissance mutuelle et à la collaboration des diverses confessions à tous les niveaux. Avec le temps, en œvrant ensemble vers un but commun, ils se fondent de facto en un seul corps. " Cette osmose des diverses confessions chrétiennes constitue ce que l'on nomme "syncrétisme dogmatique ". Mais le processus ne s'arrête pas là. Le syncrétisme dogmatique sert de tremplin et de fondement à un syncrétisme inter-religieux. Ces deux mouvements s'influences mutuellement, et c'est d'ailleurs ce que confessent les œcuménistes eux-mêmes. "Les œcuménistes ne se gênent déjà plus pour déclarer que l'œcuménisme interne, c'est-à-dire entre les diverses confessions chrétiennes, et l'œcuménisme externe, c'est-à-dire entre les différentes religions du monde, dépendent l'un de l'autre. Pourquoi? Parce que, disent-ils, il ne peut y avoir de paix entre les nations sans paix entre les religions. " Ensuite le conférencier décrivit les liens profonds qui existent entre, d'une part, syncrétisme dogmatique ou religieux, tel qu'il est cultivé à l'intérieur du Mouvement œcuménique et, de l'autre, les tendances parallèles à l'intérieur du mouvement véritablement satanique du New-Age. "Le mouvement du New-Age est la principale expression du syncrétisme religieux contemporain, et il constitue un modèle caractéristique de vision d'une religion universelle. " Il y a quatre ans, en 1990, lors du Dimanche de l'Orthodoxie, le Métropolite Cyprien avait longuement développé le thème suivant : "Le phénomène du New-Age et l'espoir de l'Orthodoxie ". Il avait alors précisément décrit quel était l'idéal de ce "Nouvel-Age " : un seul gouvernement mondial, un seul ordre des choses, une seule religion universelle. Durant cette même conférence, le Métropolite avait également décrit comment ce mouvement du New-Age, grâce à sa propagande et à sa faculté de s'insinuer partout, est parvenu à jeter l'œcuménisme dans ses filets sataniques. De fait, ces derniers temps, on entend continuellement de telles réflexions, qui montrent bien les progrès et l'impact des idées de ce "Nouvel-Age ", par exemple : "A une époque où les frontières entre les Etats d'Europe sont tombées, n'est-il pas temps de faire tomber également les frontières entre les religions ". "Toutes les religions sont fondamentalement les mêmes; elles mènent toutes vers le divin. " Monseigneur Chrysostome décrivit quelques événements qui montrent clairement les tendances syncrétistes de notre époque, les efforts en vue d'une religion universelle, selon le modèle proposé par le New-Age, et cultivé en parallèle par l'œcuménisme. Pour nous, Chrétiens Orthodoxes, poursuivit-il, c'est une menace mortelle contre le fondement même de notre foi. C'est pourquoi, le sujet de cette conférence est particulièrement important. Son Excellence conclut ainsi son Introduction Générale : "La position des Orthodoxes qui résistent à l'œcuménisme n'est pas le fait d'un conservatisme exacerbé : elle est l'expression du combat vital du peuple de Dieu pour la défense de ses convictions profondes, de sa foi en l'unique divinité de notre Seigneur Jésus-Christ et en l' unicitéde Son Eglise, Sainte et Orthodoxe. L'activité inter-religieuse Son Eminence le Métropolite Cyprien d'Oropos et Fili, Primat du Saint Synode des Résistants, présenta le premier exposé décrivant comment le Mouvement œcuménique évolue d'une activité inter-confessionnelle vers une activité inter-religieuse. Le mouvement en vue de l'union des chrétiens séparés naquit au milieu du siècle dernier. Entre 1910 et les années 60, le but originel de ce mouvement s'élargit progressivement. Celui-ci avait débuté dans l'intention d'organiser plus efficacement l'activité missionnaire des communautés protestantes occidentales. Cependant, les nombreux problèmes rencontrés sur le champ des missions les amenèrent à rechercher de nouvelles solutions. Et à quoi tout cela aboutit-il? En 1969, le C.Œ.E entame officiellement un dialogue avec l'Islam et, en 1971, avec les autres religions. Ces relations se développent rapidement et acquièrent un statut officiel lors de la VI° Assemblée Générale du C.Œ.E. à Vancouver au Canada en 1983, où les entretiens inter-religieux furent largement approuvés et encouragés. Les suites ne se firent pas attendre. Les dialogues inter-religieux conduisent à la négation de l'unicité de l'Eglise et à des déclarations purement syncrétiques. En 1990, par exemple, au cours d'un conseil inter-religieux à Hong Kong, on en arriva à une conclusion aussi importante qu'effrayante. Les participants à ce conseil déclarèrent : "Nous devons apprendre à reconnaître la présence de Dieu dans notre prochain. Celle-ci peut s'exprimer de diverses manières, selon les diverses traditions: Shekinah par les Juifs, Saint-Esprit du Dieu Trinitaire pour les Chrétiens, Atman pour les Hindous et les Sikhs, et Rakh pour les Musulmans ". Monseigneur Cyprien nota que le terrain avait déjà été préparé en vue d'une forme plus ample d'œcuménisme. Il est hors de doute que le C.Œ.E. s'oriente bel et bien aujourd'hui vers un syncrétisme inter-religieux. Des preuves éclatantes en furent données lors de la VII° Assemblée Générale à Canberra, capitale de l'Australie, en février 1991. Cette Assemblée était consacrée à l'étude de l'Esprit-Saint. Les théologiens protestants notamment, y montrèrent à quel point ils étaient influencés par des concepts païens, animistes et même idolâtres sur ce qu'ils appellent "Esprit-Saint ". Tout fidèle Orthodoxe est en droit de se demander : comment est-il possible que les Eglises Orthodoxes restent membres du C.Œ.E., alors que les représentants Orthodoxes eux-mêmes déplorent la déchristianisation constante de cet organisme ? Cette juste question a pris une dimension particulière après la fameuse Assemblée de Canberra. Le Métropolite Cyprien décrivit ainsi la prestation d'une jeune presbytérienne d'origine sud-coréenne, docteur en théologie féministe, Madame Tchang : " Les lumières baissées, une musique vibrante exécutée par des musiciens encore plus vibrants: tout était empreint de symbolisme asiatique. L'habillement insolite de la jeune féministe, son attitude dramatique et ses effets théâtraux stupéfièrent les assistants, tandis qu'elle lisait ses 18 invocations aux "esprits ". On sentait nettement la présence de l'esprit du mal. C'était quelque chose de réellement démoniaque! " Voici quelques exemples des invocations blasphématoires prononcées par la docteur Tchang : "-  Viens, esprit de Jeanne d'Arc et de toutes les femmes brulées comme sorcières au Moyen Age !  Venez, esprits de la Terre, de l'Air et des Eaux, que l'homme a violés, tourmentés et exploités !  Viens, esprit de notre frère libérateur Jésus, martyrisé et tué sur la croix ! " L'Esprit de Jésus associé aux "esprits " des sorcières (ou prétendues telles), remarqua avec indignation Mgr Cyprien, n'est-ce pas là un blasphème qui crie jusqu'au Ciel? La scène du C.Œ.E. est devenue un véritable théâtre démoniaque. Et les œcuménistes orthodoxes sont là, assis en silence et participent aux prières communes! Voilà cette fameuse théologie tiermondiste que développent la docteur Tchang et ses adeptes et qui aujourd'hui triomphe au sein de C.Œ.E. Cette prédicatrice sud-coréenne ne cache d'ailleurs pas son visage. Elle déclare hardiment : « Le boudhisme et le Shamanisme sont ma mère, et mon père est le Christianisme.» Le Primat du Synode des Résistants souligna que la participation des œcuménistes orthodoxes à de telles invocations blasphématoires représente un péché mortel. "Mais eux-mêmes, qu'en ont-ils pensé? " continua-t-il. "Malheureusement, environ six mois plus tard, en septembre 1991, lors d'une conférence pan-orthodoxe au Centre Œcuménique du Patriarcat de Constantinople à Chambésy, tous les représentants des Eglises Orthodoxes officielles optèrent pour une participation plus ample des orthodoxes au Mouvement œcuménique ". Le Métropolite Cyprien termina son exposé par les questions suivantes : "Depuis des dizaines d'années nous demandons aux œcuménistes orthodoxes quelle peut bien être la place de la Sainte Orthodoxie dans un organisme qui regroupe toutes les hérésies du monde et s'est déjà transformé en une "association d'hommes et de groupes religieux qui d'ailleurs ne sont (se disent?) même pas nécessairement tous Chrétiens ". Peut-on imaginer les Saints Apôtres priant avec les hérétiques ou les païens de leur époque? Le Christianisme existerait-il encore aujourd'hui, si les Saints Apôtres, au lieu de prêcher le repentir commandé par notre Seigneur Jésus-Christ, avaient engagé des dialogues avec les autres religions et avaient collaboré avec les païens, soi-disant pour le bienfait de l'humanité? A la lumière de tout ce que nous venons d'exposer, peut-on qualifier notre Résistance, notre refus d'être en communion avec les œcuménistes, de "fanatisme dangereux "? N'est-il pas parfaitement clair à présent qu'il s'agit là d'une question de foi, qu'il s'agit de défendre notre Sainte Orthodoxie contre l'hérésie la plus perfide de tous les temps? " * Notes En 1961, alors qu'il aspirait à la vie monastique, le futur Métropolite Cyprien édifia un monastère et une chapelle dédiés au Saint Hiéromartyr Cyprien. Ce dernier était un magicien de l'ancienne Antioche qui se repentit, crut en Christ, fut baptisé, ordonné prêtre, puis évêque. Plus tard il fut martyrisé avec la vierge Justine au début du 4° siècle. Une fraternité se rassembla autour du père Cyprien, l'ermitage des origines se développa et devint ce grand monastère cénobitique d'aujourd'hui. En 1969, le père Cyprien, alors Archimandrite, prit conscience que l'Eglise officielle du nouveau calendrier était en train de s'écarter dangereusement des traditions sacrées de l'Eglise Orthodoxe. A cette époque, tandis que les nouveaux-calendaristes tissaient les louanges du patriarche de Constantinople Athénagoras, un œcuméniste fervent, voilà que l'Eglise de Grèce devenait membre du Conseil Œcuménique des Eglises (C.Œ.E). L'Archimandrite Cyprien, se fondant sur les Saints Canons de l'Eglise Orthodoxe, cessa toute communion avec l'Eglise officielle de Grèce et retourna au calendrier patristique traditionnel de l'Eglise orthodoxe. Dix ans plus tard, il fut consacré évêque par des hiérarques ancien-calendaristes grecs et, en 1985, il devint Primat du Saint Synode des Résistants ave lequel l'Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières est en pleine communion.