EXPLICATION DU SAINT EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU PAR LE BIENHEUREUX THÉOPHYLACTE
EXPLICATION DU SAINT EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU PAR LE BIENHEUREUX THÉOPHYLACTE Chapitre 8 (1° partie) 1-2. Quand il fut descendu de la montagne, des foules nombreuses Le suivirent. Et voici qu'un lépreux s'approcha et se prosterna devant Lui, en disant : « Seigneur, si Tu le veux, Tu peux me purifier ». Homme de bon sens, le lépreux ne gravit pas la montagne, afin de ne pas interrompre l'enseignement de Jésus. Mais quand Jésus fut descendu de la montagne, alors le lépreux L'adora. Et le lépreux ne dit pas : « Si Tu implores Dieu, alors Tu me guériras ». Mais il fit preuve d'une grande foi en disant : « Si Tu le veux ». Et le Christ le guérit. 3-4. Et Jésus étendit la main et le toucha, en disant : « Je le veux, sois purifié ». Et aussitôt sa lèpre fut guérie. Et Jésus lui dit : « Garde-toi d'en parler à personne, mais va te montrer au prêtre, et offre le don que Moïse a prescrit, pour leur servir de témoignage ». Il toucha le lépreux pour montrer qu'il n'est pas soumis à la loi qui interdit de toucher un lépreux, mais qu'au contraire Il est le Maître de la loi. Il montre aussi que par Lui Qui est pur, rien n'est impur, et que Sa Chair sainte transmet la sainteté. Fuyant la gloire, Il ordonne au lépreux de ne parler à personne, mais de se montrer au prêtre. Car tant que le prêtre ne dirait pas que le lépreux était guéri, il devrait demeurer hors de la cité (1). Jésus lui demande d'offrir le don en témoignage pour les Juifs, comme pour dire : « Quand ils M'accuseront d'abolir la loi, tu témoigneras en Ma faveur, que Je t' ai ordonné d'offrir les dons requis par la loi ». 5-6. Et quand Jésus entra dans Capharnaüm, un centurion vint Le supplier, en disant : Cet homme non plus ne s'est pas approché de Jésus tandis qu'il était sur la montagne, pour éviter d'interrompre Son enseignement. C'est le même homme que celui mentionné par Luc (2). Bien que Luc dise que le centurion envoya des anciens à Jésus, cela ne contredit pas Matthieu qui dit que le centurion vint en personne trouver Jésus. Car il est tout à fait vraisemblable qu'il eut d'abord recours à des envoyés, puis que devant l'imminence de la mort, il vint lui-même et dit : Le centurion n'apporta pas à Jésus son serviteur étendu sur sa couche, puisqu'il croyait que Jésus pouvait le guérir même à distance. C'est pourquoi : 8-10. Le centurion répondit en disant : « Seigneur, je ne suis pas digne que Tu entres sous mon toit : mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. Car moi qui suis un homme soumis à une autorité, j'ai sous moi des soldats, et je dis à l'un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient;; et à mon serviteur :Fais ceci, et il le fait». Entendant cela, Jésus fut dans l'admiration, et dit à ceux qui Le suivaient : « En vérité, je vous le dis, Je n'ai pas trouvé si grande foi en Israël ». Le centurion dit : « Si moi qui suis le serviteur de l'empereur commande aux soldats qui sont sous mes ordres, combien plus es-Tu capable de commander à la mort et aux maladies, afin qu'elles quittent l'un et assaillent l'autre » ? Car les maladies du corps sont les soldats de Dieu et les officiers du châtiment. Le Christ est donc dans l'admiration, et dit : « Je n'ai pas trouvé parmi les Israélites si grande foi que chez ce Gentil ». (3) 11 - 12. Je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant et s'assiéront à table avec Abraham, Isaac et Jacob au royaume des cieux. Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures : là seront les pleurs et les grincements de dents. Jésus n'a pas dit ouvertement : « Beaucoup de Gentils s'assiéront à table ». Mais Il a dit de manière détournée, afin de ne pas scandaliser les Juifs : « Beaucoup viendront du levant et du couchant ». Il a mentionné Abraham pour montrer qu'il ne s'oppose pas à l'Ancien Testament. En disant « les ténèbres extérieures », Il montre qu'il existe aussi des ténèbres intérieures, qui sont moins terribles. Car il existe différents degrés de châtiment. Il appelle les Juifs « fils du royaume », car c'est à eux qu'ont été faites les promesses de l'Ancien Testament. Il dit aussi « Israël est Mon fils premier-né ». (4) 13. Et Jésus dit au centurion : «Va, qu'il te soit fait comme tu as cru». Et son serviteur fut guéri à l'heure-même, et quand le centurion revint chez lui dans la même heure, il trouva son serviteur guéri. En guérissant le serviteur par Sa seule parole, Jésus a prouvé qu'il disait aussi la vérité en disant que les Juifs seraient rejetés du royaume. 14 - 15. Et quand Jésus fut venu dans la maison de Pierre, Il vit sa belle-mère couchée, avec la fièvre. Et Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta ; elle se leva et elle les servit. Jésus entra dans la maison de Pierre afin qu'ils pussent manger. Et quand il toucha la main de la femme Il ne fit pas qu'éteindre sa fièvre, mais Il lui rendit une parfaite santé, et elle pouvait les servir. Cependant, nous savons qu'il faut un temps considérable aux malades pour recouvrer leurs forces. Les autres évangélistes disent que tout d'abord ils Le supplièrent et qu'ensuite Jésus guérit la femme (5) ; mais Matthieu ne le dit pas pour des raisons de brièveté. Car je vous ai dit au début que ce qu'un évangéliste laisse de côté, l'autre le mentionne. Apprenez aussi que le mariage n'empêche pas la chasteté: le chef des apôtres avait une belle-mère. 16 - 17. Le soir venu on lui amena beaucoup de possédés, et Il chassa les esprits par Sa parole, et guérit tous ceux qui étaient malades : afin que pût s'accomplir ce qui fut annoncé par le prophète Isaïe, quant il dit : « Il a pris Lui-même nos infirmités et porté nos maladies ». À la fin de la journée et jusqu'avant dans la soirée, ils Lui amenèrent les malades et Lui, dans Son amour pour l'homme, les guérissait tous. Puis Matthieu met en avant le témoignage d'Isaïe (6) de crainte que vous ne doutiez qu'il ait pu soigner tant de maladies en un temps si court. Bien que le prophète ait parlé des péchés, Matthieu a appliqué ces mots aux maladies, car la plupart des maladies sont le résultat des péchés. 18. Or quand Jésus vit autour de Lui des foules nombreuses, Il ordonna de partir pour l'autre rive. Jésus a donné cet ordre parce qu'il ne recherchait pas la gloire, et aussi parce qu'il voulait éviter l'envie malveillante des Juifs. Notes : (adaptées de l'édition américaine réalisée en 1992 par Chrysostom Press, Bech et Kriegel, P.C.-House Springs, Missouri 63051). 1) - Lévitique, 14. 2) - Luc 7 :1-10. 3) - Une scholie du texte grec ajoute : « D'autres ont ainsi interprété ces mots : quand Jacob, l'illustre patriarche, vit l'échelle qui atteignait les cieux et les anges de Dieu montant et descendant, il comprit que Dieu était présent en ce lieu, mais non qu'il est présent partout. Aussi a-t-Il dit : « Que ce lieu est redoutable ! Ce n'est rien d'autre que la demeure de Dieu » (Genèse 28 :16-17). Le Seigneur admire à présent la foi grande et surnaturelle de ce Gentil, en disant: « Pas même en Israël - c.à.d. en Jacob - Je n'ai trouvé une telle foi. Car Jacob a compris que Je pouvais apparaître en un lieu, mais cet homme comprend que Je suis partout en tous lieux et que par la parole seule, Je peux tout faire ». Car il a dit : « Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». (À SUIVRE) Traduction : S.M. Kirillova
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