EXPLICATION DU SAINT EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU PAR LE BIENHEUREUX THÉOPHYLACTE

 


EXPLICATION DU SAINT EVANGILE
SELON SAINT MATTHIEU
PAR LE BIENHEUREUX THÉOPHYLACTE
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Péricopes 20-21 / chapitre 7 , versets 1-14
Ne jugez pas. Cherchez et vous trouverez. La porte étroite.

1 - Ne jugez pas, afin de n'être pas jugés.
[Notre Seigneur] interdit de condamner les autres, mais non de leur faire des reproches. Un reproche est bénéfique à autrui, mais la condamnation exprime seulement dérision et mépris. On peut aussi comprendre que le Seigneur parle de quelqu'un qui, en dépit des grands péchés qui sont les siens, en condamne d'autres qui ont de moindres péchés dont Dieu sera le juge.

2-5 - Car du jugement dont vous jugez, vous aussi serez jugés; et de la mesure dont vous mesurez, il vous sera mesuré en retour. Et pourquoi vois-tu le grain de poussière qui est dans l'œil de ton frère, mais ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? Ou comment diras-tu à ton frère : “Laisse moi retirer ce grain de poussière de ton œil” quand voici qu'une poutre est dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Retire d'abord la poutre de ton œil et alors tu verras clair pour retirer le grain de poussière de l'œil de ton frère.
Celui qui veut réprimander les autres, devrait être lui-même sans reproche. S'il a lui-même une poutre dans l'œil, c'est-à-dire quelque grand péché, et qu'il trouve une faute chez un autre qui a seulement un grain de poussière, il pousse cet homme à être encore plus éhonté dans son péché. Le Seigneur montre que celui qui a grandement péché n'est pas même capable de voir clairement le péché de son frère. En effet comment quelqu'un qui a une poutre dans l'œil pourrait-il même voir un autre homme qui est juste légèrement blessé ?

6 - Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint, et ne jetez pas vos perles devant les cochons, de peur qu'ils ne les piètinent, et ne se retournent pour vous déchirer.
Les chiens, ce sont les incroyants, et les cochons ce sont les croyants qui mènent une vie souillée et honteuse. Donc on ne devrait pas parler des mystères à des incroyants, ni faire de brillants et splendides discours de théologie à ceux qui sont impurs. Car les cochons les piètinent, c'est-à-dire méprisent ce qu'on dit, tandis que les chiens se tournent contre nous pour nous mettre en pièces. C'est ce que font tous ces prétendus philosophes; quand il entendent que Dieu a été crucifié, ils nous poignardent de leurs syllogismes, estimant selon leur sophistique que c'est impossible.

7- 8 - Demandez, et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira : car quiconque demande reçoit; et qui cherche trouve; et à qui frappe on ouvrira.
Dans ce qui précède le Seigneur nous a ordonné de faire des choses grandes et difficiles. Ici Il nous montre comment on peut les accomplir : par la prière continuelle. Car Il a dit : “Demandez”, c'est-à-dire “Demandez sans cesse”, autrement dit “demandez sans discontinuer” 
(1). Car Il n'a pas dit : “Demandez une seule fois”. Ensuite il confirme ce qu'Il a dit par un exemple de la vie de tous les jours.

9-10 - Ou qui d'entre vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera-t-il une pierre ? Ou s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ?
Ici Il nous enseigne que nous ne devons pas seulement demander avec ferveur, mais aussi demander des biens qui nous soient profitables. Car, dit-Il, quand vos enfants demandent des choses qui sont bonnes pour eux, comme le pain et le poisson, vous leur donnez ce qu'ils cherchent. Ainsi devez-vous également demander à Dieu ce qui vous est profitable, c'est-à-dire des biens spirituels et non des choses de la chair.

11 - Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père Qui est dans les cieux en donnera-t-Il de bonnes à ceux qui les Lui demandent ?
Il appelle les hommes “mauvais” par comparaison avec Dieu : en effet notre nature est bonne puisqu'elle est la création de Dieu; mais nous devenons mauvais de notre propre choix.

12 - Donc tout ce que vous voudriez que les hommes faisent pour vous, faites le de même pour eux : voilà la loi et les prophètes.
En quelques mots Il nous montre le chemin de la vertu. Nous autres humains savons par simple bon sens ce que nous devrions faire. Si vous voulez que les autres vous fassent le bien, faites-leur le bien. Si vous voulez être aimés de vos ennemis, vous devez aimer vos ennemis. Car la loi de Dieu tout comme les prophètes parlent de choses que même la loi naturelle nous commande de faire.

13 - Entrez par la porte étroite : car large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent.
La porte étroite signifie à la fois les épreuves qui sont volontairement supportées, telles que le jeûne notamment, et les épreuves involontairement subies, telles que l'emprisonnement et la persécution. De même qu'un homme qui est gros ou porte une charge encombrante ne peut passer par une porte étroite, de même en sont incapables un glouton ou un riche. Ceux-ci passent par la porte large. Pour montrer que l'étroitesse est temporaire et la largeur également transitoire, Il les appelle “porte” et “chemin”. Car la porte c'est la peine et celui qui peine passe à travers sa peine aussi rapidement qu'il passerait par une porte. Et les plaisirs du festin du glouton sont aussi transitoires qu'un moment d'un voyage le long d'une route. Puisque tous deux sont temporaires, nous devrions choisir le meilleur des deux.

14 - Quelle est étroite la porte et qu'il est dur le chemin qui mène à la vie, et combien peu y en a-t-il qui le trouvent !
Le mot “combien” exprime l'étonnement du Seigneur, comme s'Il disait “Hélas, comme il est étroit !” Mais comment se fait-il que le Seigneur dise en une autre occasion “Mon joug est léger” 
(2) ? Il est léger en raison des récompenses futures (3)

Notes : (adaptées de l'édition américaine réalisée en 1992 par Chrysostom Press, Bech et Kriegel, P.C.-House Springs, Missouri 63051)
1) En grec l'impératif présent du verbe implique une action continue, tandis que l'impératif aoriste implique une action unique, isolée. Les mots grecs traduits par “demandez”, “cherchez” et “frappez” dans ce passage de St. Matthieu sont tous à l'impératif présent et non aoriste; aussi pourrait-on traduire plus précisément “demandez sans cesse”, “cherchez sans cesse”, “frappez sans cesse”.
2) Matt. 11 : 30.
3) Une scholie slavonne ajoute : “Car le fardeau, le joug, le chemin et la porte signifient les commandements. Il sont légers et bons pour tous ceux qui désirent recevoir des bénédictions éternelles et inéffables, mais ils sont lourds et pénibles pour les négligents et les paresseux et tous ceux qui recherchent passionnément les biens de cet âge. Voilà pourquoi peu sont sauvés. Fais en sorte d'être de ce petit nombre”.

(A SUIVRE) traduction de S. M. Kirillova.

 

 


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