Explication de la Liturgie des fidèles(1). (Première partie)(3/4)

 


Explication de la Liturgie des fidèles(1).
(Première partie)(3/4)


Le contenu général de la Liturgie des fidèles.
La troisième partie de la Liturgie s'appelle la Liturgie des fidèles, parce que jadis, à son accomplissement, ne pouvaient assister que les fidèles, c'est-à-dire les personnes qui s'étaient tournées vers le Christ et qui étaient baptisées. Durant la Liturgie des fidèles sont accomplis les actes sacrés les plus importants à la préparation desquels servent non seulement les deux premières parties de la Liturgie, mais toutes les autres offices de l'Eglise. En premier lieu, par l'action du Saint Esprit l'oblation dans le mystère de la grâce ou la transubstation du pain et du vin dans le véritable Corps et du Sang du Sauveur; et en second lieu, la participation des fidèles au Corps et au Sang du Seigneur, les amenant à s'unir au Sauveur, conformément à Ses paroles : celui qui mange Ma chair et boit Mon sang demeure en Moi et Moi en lui (Jean 6 : 56). Progressivement et successivement dans la suite d'actes remarquables et de prières à la profonde signification s'ouvrent l'idée et la signification de ces deux moments liturgiques.
La grande ecténie abrégée.
Lorsque s'achève la liturgie des catéchumènes et que ceux qui ne sont pas illuminés, qui n'ont pas été encore baptisés, quittent le temple (il en été ainsi autrefois), le diacre prononce la grande écténie abrégée. Quand au prêtre il lit secrètement une prière où il est demandé au Seigneur de purifier ceux qui prient de leur impurité spirituelle afin, qu'ayant reçu la prospérité d'une bonne vie et l'intelligence spirituelle, ils puissent se tenir dignement, sans faute ni condamnation devant l'autel et puissent sans être condamnés communier aux Saints Mystères pour obtenir le royaume céleste. A l'issue de cette prière le prêtre prononce à haute voix :

Afin que toujours gardés par Ta puissance nous te rendions gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
 
Яко да подъ державою твоею всегда храними, Тебе славу возсылаемъ, Отцу, и Сыну, и Святому Духу, ныне и присно, и во веки вековъ.

Afin que toujours gardés par Ta puissance nous te rendions gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Par cette ecphonèse le prêtre exprime le fait que c'est seulement sous la conduite, sous la direction du Seigneur Souverain que nous pouvons préserver notre être spirituel du mal et du péché. Ensuite sont ouvertes les Portes Royales afin qu'à travers elles soit amenés de la table de Prothèse à l'autel les éléments préparés pour la Sainte Eucharistie. Ce transfert de la table de Prothèse à l'autel pour l'accomplissement du Mystère est appelé “la grande entrée” pour la distinguer de “la petite entrée”.(2)
L'Hymne des Chérubins.
La profonde signification mystique de la grande entrée, toutes ces pensées et ces sentiments qu'elle doit susciter dans le cœur de ceux qui prient, sont représentés par la prière suivante nommée “l'hymne des Chérubins” :

Nous qui mystiquement représentons les chérubins et chantons l'hymne trois fois sainte, à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tout souci de l'existence Afin d'élever(3) le Roi de tous, invisiblement escorté par les armées(4) des anges. Alléluia, alléluia, alléluia.
 
Иже херувимы тайно образующе, и животворящей Троице, трисвятую песнь припевающе, всякое ныне житейское отложимъ попечение. Яко да Царя всехъ подымемъ, ангельскими невидимо дориносима чинми. Аллилуия, аллилуия, аллилуия.

Quoique l'hymne des Chérubins soit habituellement divisé durant son accomplissement lors de la grande entrée en deux parties, en fait, il représente une seule prière, harmonieuse et cohérente, formant si bien un tout qu'on ne doit marquer aucun point d'arrêt tout au long de son déroulement.
La Sainte Eglise par ce chant fait en quelque sorte cette proclamation : “nous, qui au moment de la translation des Saints Dons, rappelons mystiquement les Chérubins et avec eux chantons l'hymne du Trisagion à la Sainte Trinité, nous devons laisser en ces instants tous les soucis terrestres, toute préoccupation existentielle, pécheresse, nous devons nous regénérer, nous purifier en notre âme, afin d'élever le Roi de Gloire, qu'à ce moment-là les armées des anges exaltent invisiblement (à la manière antique comme les guerriers soulevaient leur roi sur des boucliers) et célèbrent par des hymnes”, et afin qu'ensuite nous puissions Le recevoir, communier.
Pendant que les chanteurs entonnent la première partie de l'hymne des Chérubins, le prêtre lit secrètement une prière dans laquelle il demande au Seigneur de lui permettre d'accomplir dignement la Sainte Eucharistie. Dans cette prière est exprimée l'idée que Jésus Christ est en même temps et l'Être offert, en tant que Saint Agneau, et le ministre qui offre le Sacrifice comme Grand Prêtre Céleste. Ayant lu ensuite trois fois avec les mains étendues en forme de croix (en signe d'invocation intensifiée) la prière “nous qui mystiquement ...”, le prêtre avec le diacre se déplace vers la Table de Prothèse. Et là, après avoir encensé les Saints Dons, le prêtre dispose sur l'épaule gauche du diacre ‘l'aër’, et ayant couvert la patène et le calice, il pose sur sa tête la patène; et lui-même prend le saint calice et tous deux ensemble sortent par la porte septentrionale, précédés du porte-flambeau. S'arrêtant sur l'ambon face au peuple, ils commémorent dans leur prière [le Souverain et toute la maison impériale,] le Saint Synode, l'évêque local et tous les chrétiens orthodoxes; “que le Seigneur Dieu Se souvienne d'eux dans Son Royaume”. Puis, le prêtre avec le diacre retournent dans le sanctuaire à travers les Portes Royales. Le chœur commence à chanter le deuxième partie de l'hymne des Chérubins : “afin que le Roi de gloire ...”. Entrant dans le sanctuaire, le prêtre pose le saint calice et la patène sur l'autel, enlevant les voiles de la patène et du calice mais les couvrant seulement de l'aër qui a été précédemment encensé. Ensuite les Portes Royales sont fermées et le rideau est tiré. Durant la Grande Entrée, les chrétiens se tiennent la tête inclinée, exprimant leur respect pour les Dons qui sont transférés afin que le Seigneur Se souvienne d'eux dans Son Royaume. La déposition de la patène et du saint calice sur l'autel ainsi que le fait de les couvrir de l'aër représentent le transfert du Corps de Jésus Christ pour Son ensevelissement. Voilà pourquoi durant cela sont lues les prières que l'on chante lors de l'exposition du Suaire le Grand Vendredi (de la Passion) : “le noble Joseph” et les autres….
Après le transfert des Saints Dons commence la préparation des célébrants à une digne consécration des Saints Dons par la puissance du Saint Esprit et celle des fidèles à une digne assistance à cette consécration. Au début est lue l'ecténie de demande dans laquelle, outre les supplications habituelles, est ajoutée cette demande :

Pour les Dons Précieux qui sont offerts, prions le Seigneur. О предложенныхъ Честныхъ Дарехъ, Господу помолимся.

Pendant la première ecténie de demande, le prêtre lit secrètement une prière où il demande au Seigneur de le rendre digne d'offrir les Saints Dons, le sacrifice spirituel pour nos péchés inconscients et pour que “l'Esprit de la Grâce réside en nous et dans ces Dons qui sont présentés”. La prière s'achève par l'ecphonèse :

Par les largesses de Ton Fils unique avec Lequel Tu es béni, ainsi que Ton Très Saint, Bon et Vivifiant Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles
 
Щедротами единородного Сына Твоего, съ нимже благословенъ еси со Пресятымъ и Благимъ и Животворящимъ Твоимъ Духомъ, ныне и присно, и во веки вековъ.

Par les paroles de cette ecphonèse, la Sainte Eglise exprime cette idée qu'on ne peut espérer recevoir la grâce de l'Esprit Saint pour la sanctification des célébrants, de ceux qui prient et des Saints Dons qui sont disposés que par l'effet des “largesses” c'est-à-dire de la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ.
Après l'ecténie de demande et l'ecphonèse, le prêtre indique la condition nécessaire à l'obtention de la grâce par les mots “paix à tous”; les assistants répondent “et à ton esprit”, et le diacre continue : “aimons-nous les uns les autres, afin que dans le même esprit nous confessions” ... c'est-à-dire que les conditions nécessaires pour la participation au Corps et au Sang de Jésus Christ et l'obtention du Saint Esprit, c'est la paix et l'amour les uns pour les autres. Ensuite, le chœur chante : “Le Père, le Fils, et le Saint Esprit, Trinité Consubstantielle et Indivisible”. Ces paroles apparaissent comme le prolongement de l'exclamation du diacre et sont étroitement liées à elle. Après les mots “d'un seul Esprit nous confessions” surgit automatiquement la question de savoir qui nous allons confesser d'une seule âme. Et la réponse c'est “la Trinité Consubstantielle et Indivisible”. La preuve extérieure de l'amour mutuel des fidèles dans l'Eglise antique chrétienne consistait dans la coutume à ces paroles de s'embrasser l'un l'autre. Maintenant cette habitude est conservée seulement dans l'autel, entre les célébrants, en cas de concélébration liturgique. Avant cela, ils s'inclinent par trois fois devant la croix et baisent la patène, le calice et l'autel.
Le symbole de Foi.
En préalable à l'évènement suivant - la confession du symbole de la Foi - le diacre proclame : “les portes, les portes, avec sagesse soyons attentifs”. L'exclamation “les portes, les portes” dans l'Eglise chrétienne antique se rapportait au portiers du temple afin qu'ils surveillent plus attentivement aux portes de sorte qu'à ce moment-là ne rentre quiconque des catéchumènes ou des pénitents, ou plus généralement des personnes qui n'ont pas qualité à assister à l'accomplissement du Mystère Eucharistique. Tandis que les mots “Sagesse, debout” se rapportent à ceux qui se tiennent dans le temple, afin qu'ils gardent les portes de leur âme des pensées pécheresses de l'existence. Le Symbole de Foi est chanté pour témoigner devant Dieu et l'Eglise que tous ceux qui se tiennent dans le temple sont des fidèles qui ont droit d'assister à la liturgie et d'accéder à la communion des Saints Mystères. Pendant le chant du Symbole de la Foi, le rideau des Portes Royales est ouvert en témoignage du fait que c'est seulement à la condition de la foi que peut être ouvert pour nous l'autel de la grâce, d'ou nous receverons les Saints Mystères. Durant le chant du Symbole de la Foi, le prêtre prend ‘l'aër’ en agitant l'air au-dessus des Saints Dons, c'est-à-dire qu'il élève et abaisse le voile au-dessus d'eux. Cette agitation de l'air signifie que les Saints Dons sont ombragés par la puissance et la grâce du Saint Esprit. Ensuite l'Eglise amène ceux qui prient à la pieuse contemplation du Mystère lui-même. Commence le moment le plus important de la Liturgie: la consécration des Saints Dons.
Nouvelle invitation par le diacre à un digne maintien.
Persuadant une nouvelle fois les croyants de se tenir dans le temple avec une totale piété, le diacre dit : “tenons-nous bien, tenons-nous avec crainte, soyons attentifs afin d'offrir en paix la sainte oblation”. Les croyants répondent : “la miséricorde (ou “offrande”) de paix, le sacrifice de louange” - en grec : ελαιον ειρηνης, θυσιαν αινεσεως -, c'est-à-dire que nous allons offrir cette sainte oblation, ce sacrifice non-sanglant qui de la part du Seigneur est la pitié, est le don de Sa miséricorde et nous est donné à nous les hommes en signe de la réconciliation du Seigneur avec nous, et qui, de notre part à nous les hommes, est un sacrifice de louange au Seigneur Dieu pour tous Ses bienfaits(5). Ayant entendu que les croyants étaient prêts à se tourner vers le Seigneur, le prêtre les bénit au nom de la Très Sainte Trinité : “que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ et l'amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous”. Les chanteurs exprimant au prêtre les mêmes sentiments répondent : “et avec ton esprit”. Le prêtre continue : Elevons nos cœurs ( Горе имеимъ сердца, Ανω βχωμεν τας καρδιας) : portons nos cœurs en haut vers le ciel, vers le Seigneur. Les chanteurs au nom de ceux qui prient répondent : “nous les avons vers le Seigneur” c'est-à-dire réellement nous avons élevé nos cœurs vers le Seigneur et nous nous sommes préparés au Grand Mystère.
Ayant préparé soi-même et les croyants à assister dignement à l'accomplissement du Saint Mystère, le prêtre procède à son accomplissement lui-même. Suivant l'exemple de Jésus Christ, qui a rendu grâce à Dieu le Père avant la fraction du pain durant la Cêne mystérieuse, le prêtre invite tous les fidèles à l'action de grâce/remercier le Seigneur : “rendons grâce au Seigneur” ( en grec : Ευχαριστησωμεν τω Κυριω).
La prière eucharistique.
Le chœur commence à chanter : “il est digne et juste d'adorer le Père, le Fils et le Saint Esprit, Trinité Consubstantielle et Indivisible(6). Pendant ce temps le prêtre lit secrètement une prière d'action de grâce ‘eucharistique’, qui représente un ensemble ininterrompu jusqu'au chant de la prière de louange en l'honneur de la Mère de Dieu (Il est digne en vérité) et se divise en trois parties.
Dans le première partie de la prière eucharistique sont commémorés tous les bienfaits de Dieu manifestés aux hommes depuis leur création notamment la création du monde et des hommes et leur relèvement par l'entremise de Jésus Christ ainsi que les autres bienfaits “que nous connaissons ou ignorons, manifestes ou non-manifestes”. Comme bienfait particulier est désigné l'office de la liturgie en général et l'office en cours plus particulièrement, que le Seigneur a daigné recevoir et cela nonobstant le fait qu'à cet instant L'entourent dans les cieux les archanges et les myriades d'anges qui chantent, crient, clament et disent l'hymne de la victoire : “Saint, saint, saint, Seigneur Sabbaoth, les cieux et la terre sont remplis de Ta gloire”. De cette manière, cet ecphonèse du prêtre (chantons, crions, clamons et disons l'hymne de la victoire) (7)que l'on entend avant le chant “Saint, saint, saint, Seigneur Sabbaoth ...” se rapporte directement à la première partie de la prière eucharistique. Les derniers mots de la prière, précédant l'ecphonèse du prêtre se lisent ainsi :

Nous Te rendons grâce également pour ce Service que Tu as daigné recevoir de nos mains, bien que T'assistent des milliers d'Archanges et des myriades d'Anges, les Chérubins et les Séraphins aux six ailes et aux yeux innombrables, qui volent dans les hauteurs, chantant, clamant, criant l'hymne de victoire et disant : Saint, saint, saint, le eigneur Sabaoth. Le ciel et la terre sont remplis de Ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.
 
Благодоримъ Тя и о службе сей, юже отъ рукъ нашихъ прияти изволилъ еси, аще и предстоятъ Тебе тысящы архангеловъ, и тмы ангеловъ, херувіми, и серафіми, шестокрилатіи, многоочитіи, возвышающіися пернатіи. Победную песнь поюще, вопиюще, взывающе, и глаголюще : Святъ, святъ, святъ, Господь Саваофъ, исролнь небо и земля славы Твоея. Осанна въ вышнихъ, благословенъ Грядый во имя Господне, Осанна въ вышнихъ.


Pendant que dans le chœur on chante “Saint, saint, saint ...” le prêtre procède à la lecture de la deuxième partie de la prière eucharistique dans laquelle après l'exaltation de toutes les personnes de la Sainte Trinité, et particulièrement du Fils de Dieu Rédempteur, il est rappelé comment le Seigneur Jésus Christ a institué le Sacrement de la Communion. L'institution du Sacrement de la Communion dans la prière eucharistique nous est transmis par les paroles suivantes : “Et Lui (c'est-à-dire Jésus Christ), étant venu pour accomplir en notre faveur toute l'œuvre du salut, la nuit où Il fut livré ou plutôt se livra Lui-même pour la vie du monde, ayant pris du pain en Ses mains pures et immaculées, Il rendit grâces et prononça la bénédiction, le sanctifia, le rompit et le donna à Ses saints disciples et apôtres en disant : « Prenez, mangez, ceci est Mon Corps, rompu pour vous en rémission des péchés ». De même Il prit le calice lors de la Cène, en disant : « Buvez- en tous, ceci est Mon Sang, celui de la Nouvelle Alliance, répandu pour vous et pour un grand nombre, en rémission des péchés ». Nous souvenant de ce commandement salutaire et de tous les mystères accomplis pour nous : la croix, la sépulture, la résurrection au troisième jour, la montée aux cieux pour siéger à la droite, le second et glorieux avénement. - De ce qui est Tien nous T'offrons ce qui T'appartient en toutes choses et pour tout. Nous Te chantons, nous Te bénissons, nous Te rendons grâce, Seigneur, et nous Te prions, ô notre Dieu.”(8)

Notes :

1) Suite des textes publiés dans La Voie Orthodoxe n°15 (La Proscomédie) et n°16 (La Liturgie des Catéchumènes)
2) L'origine historique de la grande entrée correspond à celle de la petite entrée. Comme il a été dit plus d'une fois, dans l'ancien temps on avait organisé deux pièces séparées (apsides) sur les côtés du sanctuaire. Dans l'une (appelée diaconikon ou dépôt des vases) on conservait les vases sacrés, les vêtements et les livres liturgiques, y compris l'Evangile. L'autre pièce (appelée offertoire) était destinée à recevoir les offrandes (le pain, le vin, l'huile et l'encens), d'où été prélevée la part nécessaire pour l'Eucharistie. Quand approchait la lecture de l'Evangile, alors les diacres se rendaient dans le diaconikon et apportaient l'Evangile pour les lectures au milieu de l'église. De même, avant la consécration des Saints Dons, les diacres apportaient de l'offertoire à celui qui accomplissait la liturgie les Dons à l'autel. Ainsi, dans les temps anciens, le transfert du pain et du pain était une nécessité pratique, puisque la table de prothèse ne se trouvait pas dans le sanctuaire comme maintenant, mais dans une partie indépendante du temple. Mais maintenant la grande entrée revêt plutôt une signification symbolique, représentant en soi la marche de Jésus Christ vers Sa Passion volontaire.
3)“afin d'élever” peut s'interpréter aussi comme : “afin de recevoir ”, dans les Dons, le Roi de tous, transféré de la table de prothèse vers l'autel.
4) дориносима en grec δορυφορουμενον - doryforoumenon provient des mots dory - la lance - et foroumenos - porté - et donc signifie “porté par les lances”. cette traduction fait référence à l'antique usage des guerriers de porter leurs chefs avec des lances sur des boucliers. doruforoumenon signifie également “escorté d'une garde d'honneur”. L'ensemble de la phrase dans cette seconde traduction traduit l'idée que les anges escortent invisiblement le Christ durant la grande entrée comme garde d'honneur.
5) Les mots “la miséricorde de paix” expriment aussi une autre idée : nous allons élever dans la paix de l'âme les dons de l'amitié, de l'amour mutuel et le sacrifice de louange.
6)Pour avertir les gens qui peuvent assister à l'office de l'approche du moment le plus important dans la liturgie, on sonne alors le carillon, appelé sonnerie du “Il est digne”.
7) les mots de la prières eucharistique qui sont prononcés par le prêtre de manière à être entendu par le peuple sont tirés de la vision du prophète Ezechiel (1,4-24), d'Isaïe (6,3) et de l'Apôtre Jean le Théologien (Apoc. 4,6-8). Les Saints prophète Ezechiel et Jean le Théologien dans une vision ont vu l'Autel?? divin (trône??), entouré des anges, sous l'apparence d'un aigle(chantant), d'un taureau (criant), d'un lion (clamant) et d'un homme (disant), qui criaient sans interruption. Le prophète Isaïe entendit qu'ils criaient precisement les paroles de cet hymne de louange : “Saint, saint, saint, Seigneur Sabbaoth”. De cette manière, les anges et les hommes se sont en quelque sorte unis spirituellement dans la glorification de Dieu par cet hymne de victoire, et à cet hymne de victoire des anges s'unit également le chant des enfants hébreux par lequel ceux-ci acceuillirent le Sauveur lors de Son entrée triomphale à Jérusalem, et précisement : “Hosanna dans les lieux très haut, b2ni soit Celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna dans les lieux très haut”.
8En grec les mots : “De ce qui est Tien nous T'offrons ce qui T'appartient en toutes choses et pour tout ” (Τα σα εκ των σων σοιι, προσφερομεν κατα παντα. και δια παντα) signifient : Tes dons, le pain et le vin, nous les offrons à Toi, Seigneur, suite à toutes les incitations présentes dans la prière; en accord avec le rite qui nous a été montré par Jésus Christ (Luc. 22,19) et en gratitude pour tous les bienfaits. Dans la prière de la Liturgie de saint Basile, lue au moment de la première ecténie de demande, cette idée est à nouveau exprimée d'une manière comparable. Là on lit que le Seigneur reçoive le sacrifice non-sanglant eucharistique qui Lui est offert comme Il a reçu “les présents d'Abel, les sacrifices de Noë, les holocaustes d'Abraham, les oblations sacerdotales de Moïse et d'Aaron, les offrandes pacifiques de Samuel”.

Prêtre N. R. Antonoff
Le Temple divin et les offices de l'Eglise, pp.103-110 Храмъ Божій и Церковныя службы,
Saint-Petersbourg, 1912
Seconde édition, Monastère de la Sainte Trinité,
Jordanville, 1983

(A SUIVRE)

Traduit du russe par M. de Castelbajac

 


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