ENTRETIEN AVEC JOSE MUNOS, GARDIEN DE L'ICONE DELA MERE DE DIEU D'IBERIE, D'OU COULE LA MYRRHE. (premiére partie)

 


LA GRACE DE DIEU SE MANIFESTE A NOUS

ENTRETIEN AVEC JOSE MUNOS, GARDIEN DE L'ICONE DELA MERE DE DIEU D'IBERIE, D'OU COULE LA MYRRHE.

(premiére partie)

QVoici dix ans que l'icône miraculeuse d'Ibérie épanche de la myrrhe ; cette myrrhe coule des mains du Christ-Enfant, de celles de la Mère de Dieu et de l'étoile placée sur Son épaule. Est-il arrivé que la myrrhe s'épanche à d'autres endroits ?

R. Lorsque j'étais en Argentine, l'été dernier, j'ai remarqué pour la première fois que la myrrhe coulait de la tête du Christ-Enfant. J'ai pensé que cela était lié au congrès de la jeunesse, qui se tenait alors là-bas et auquel participaient des chrétiens orthodoxes venus de divers pays, car l'atmosphère de cette réunion était empreinte d'une grande piété.
Je n'examine pas chaque jour attentivement d'où coule la myrrhe, (...) et d'ailleurs, je ne veux pas m'habituer à ce miracle. C'est quelque chose pour moi de particulièrement saint, c'est un mystère  sur lequel je crains de porter mon regard de pécheur. Beaucoup de gens scrutent avec curiosité d'où coule la myrrhe, comment, avec quelle intensité, et certains vont jusqu'à demander combien on en recueille de litres par jour ! ce n'est pourtant pas ce qui importe. Le plus important, c'est que ce miracle soit permanent, que nous ayons cette myrrhe pour en oindre les fidèles.  L'icône ne donne jamais de  myrrhe  ni le Jeudi Saint de la semaine de la Passion , (ni le Vendredi Saint) - elle semble alors se déssécher - , mais l'écoulement reprend dès le Samedi Saint.

QNous savons que beaucoup de guérisons ont été opérées grâce à l'icône depuis 10 ans. Pourriez-vous nous raconter le cas qui vous a le plus marqué ?

R. Depuis 10 ans, il y a eu beaucoup de miracles, certains connus de moi, d'autres inconnus.  Il y a eu  beaucoup de guérisons physiques, mais aussi des guérisons de l'âme, intérieures.  Par l'action de cette icône, la vie d'un grand nombre de fidèles a radicalement changé, comme s'ils se libéraient du "vieil homme"  et se tournaient de toute leur volonté vers  Dieu.
Lorsque l'icône arrive dans un endroit - église, monastère ou maison -, on sent qu'il se produit  un regain de vénération pour la Mère de Dieu : presque immédiatement, beaucoup de gens se confessent, comme s'ils ressuscitaient intérieurement par le repentir. La Mère de Dieu aide les fidèles à ressentir leur état de pécheurs devant Jésus Christ, Son Fils.
Pendant les offices divins, de nombreux hétérodoxes  viennent également s'incliner et contempler ce miracle.
Il est réconfortant de voir que les gens de notre Eglise, vivant dans l'Emigration, au coeur d'une culture non-chrétienne, matérialiste comme  aux Etats-Unis ou en Europe, conservent cependant dans les profondeurs de leur âme l'amour de la Mère de Dieu et le sentiment du repentir. Ce sentiment du repentir a toujours été familier aux Russes. En général , le repentir - ce miracle extraordinaire de la libération intérieure de l'homme - reste secret ;  les gens n'en parlent pas. Cependant, on vient parfois me voir pour me confier la guérison  de telle ou telle passion.
A notre époque, malheureusement, beaucoup de  gens s'adressent aux psychologues et aux psychiatres pour résoudre leurs difficultés et leurs conflits spirituels. Lorsque l'icône miraculeuse arrive quelque part, même les sceptiques qui ne croient pas à la thérapie spirituelle ressentent le besoin de se repentir et commencent à comprendre comment ils peuvent guérir de leurs infirmités, car les maladies spirituelles sont les plus dangereuses. Beaucoup de docteurs, en effet,  sont des spécialistes  des maladies corporelles, mais il y a très peu de médecins capables de soigner les âmes. Comme le dit l'Ecclésiaste : "Quand le corps souffre d'une maladie, l'âme se régénère, mais quand l'âme est malade, qui va guérir le corps ?". Aussi est-il très important que notre icône guérisse les maladies spirituelles.  Ceux qui en sont atteints  se trouvent dans une sorte d'impasse, aggravée par des vices terribles. J'en suis souvent le confident et cela m'affecte profondément.
Le dernier miracle dont j'ai été témoin s'est produit en France, au monastère de Lesna, où se rend souvent une jeune femme très pieuse, Nathalie,  dont le métier est d'être infirmière. Un jour un blessé d'un accident de voiture arriva dans sa clinique, la jambe gauche mutilée. Après plusieurs opérations infructueuses, la gangrène s'installa et les médecins ne voyaient d'autre issue que l'amputation. A cette idée, le jeune blessé de 28 ans voulait se donner la mort. Nathalie lui parla alors de l'icône miraculeuse et décida avec lui de se rendre au monastère. Pendant le service liturgique, le jeune homme se tenait debout, appuyé sur ses béquilles, à côté de l'icône, pleurant et priant. Après l'office, un moleben fut célébré pour lui et on lui oignit sa jambe de myrrhe. La nuit suivante, le pansement se détacha et le pus se mit à s'écouler des plaies, faisant apparaître une chair propre et saine. Les médecins décidèrent de l'opérer à nouveau et le jeune blessé leur dit : "J'ai vu la Mère de Dieu, maintenant tout ira bien !" L'opération se déroula rapidement et avec succès, les tissus se cicatrisant immédiatement et le malade fut promptement  guéri.
J'ai su par la suite qu'après sa visite au monastère, le jeune homme avait résolu d'accepter avec patience et douceur tout ce qui lui arriverait et, comme toujours, lorsque nous sommes humbles, le Seigneur nous guérit.
Il y a quelques années, en Belgique, une veuve orthodoxe décida de consacrer sa vie à soigner les malades et en particulier à aider ceux qui quittent ce monde, voyant de quelle façon les prêtres catholiques laissaient les gens mourrir seuls.
Un jour, à l'hôpital, elle vit que l'on sortait un corps de l'ambulance et demanda : "Il est mourant?". On lui répondit qu'il était déjà mort et qu'il s'était suicidé. Elle prit un coton imbibé de la myrrhe de l'icône, l'oignit et dit : "La Mère de Dieu aidera ton âme, là où elle se trouve en ce moment !"
L'homme ouvrit les yeux - il était catholique - et demanda à se confesser. Il vécut encore deux jours et personne ne comprenait par quel miracle il était revenu à la vie, puis il mourut. (...)

QDevant de tels miracles, y-a-t-il eu des cas de conversion  à l'orthodoxie ?

R. Oui, bien qu'ils soient  très peu nombreux. Beaucoup de gens voient  l'icône par hasard, viennent observer  un phénomène amusant et, sur de telles personnes,  l'icône n'exerce aucune influence spirituelle. Par contre, il arrive que  certains, venus aussi  par hasard, soient bouleversés et embrassent  l'orthodoxie. Il s'est souvent produit que  des  fidèles orthodoxes, qui ne manifestaient pas un grand respect vis-à-vis de l'icône miraculeuse, soient par la suite tombés à genoux devant la Mère de Dieu, en pleurant et  priant.

QL'une des caractéristiques étonnantes de l'icône est d'être pacificatrice ; des gens qui s'étaient querellés et ne se parlaient plus oublient,  devant l'icône, tout ce qui  s'était  passé. Avez-vous remarqué de tels cas ?

R. Oui, j'ai assisté, par exemple, après la visite de l'icône, à une réconciliation entre prêtres.

QAu mois d'août 1991, l'icône s'est mise à pleurer pour la première fois. Comment expliquez-vous cela ?

R. J'étais en Argentine au moment du putch d'Août 1991 en Russie et je me trouvais dans un petit village où il n'y avait ni journaux, ni nouvelles ;  nous ignorions ce qui se passait ce jour-là à Moscou mais nous avions remarqué qu'une larme était apparue sur le visage de la Mère de Dieu (jamais auparavant, l'icône n'avait pleuré), qui se maintenait sans couler. De retour à Buenos-Aires, nous avons appris la nouvelle du coup d'Etat en Russie et nous avons compris que c'était la raison pour laquelle la Mère de Dieu s'était mise à pleurer.
Cela est très difficile à expliquer, comme il est difficile d'expliquer pourquoi, dans certaines   paroisses, la myrrhe coule en abondance, tandis que dans d'autres l'icône est tout-à-fait sèche ; parfois, pendant le trajet d'une église à l'autre, l'icône qui était restée sèche dans la première église, épanche en abondance de la myrrhe dans la seconde.
Un jour, lors du passage dans une église,  il y avait beaucoup de myrrhe et le prêtre en a fait don à une autre paroisse mais, lors de leur arrivée dans cette  paroisse, les cotons imbibés de myrrhe étaient devenus complètement secs. Je ne  sais pas comment  expliquer cela. Beaucoup de gens réagissent mal devant un tel  phénomène et en imputent la cause à l'icône elle-même sans se demander si tout va bien chez eux.
Chacun a besoin du soutien spirituel de la Mère de Dieu, depuis le prêtre d'une église jusqu'au dernier des fidèles, car comment peut-on survivre sans Son soutien dans notre monde plein de confusion . Aujourd'hui, la pornographie et le culte du corps humain ont envahi la société à tel point que nous voyons partout des corps humains dénudés. Nous vivons au siècle de la propagande absolue ; chaque jour, la télévision déverse un flot de fureur  dans nos maisons et, progressivement, nous nous y habituons, nous la regardons avec indifférence et parfois même  nous nous laissons entraîner (à la tentation) sans  y prendre garde.  Notre époque matérialiste admire la beauté corporelle, les  belles voitures, les maisons luxueuses.
Et voilà que cette icône touche notre sens corporel le plus important, celui de l'odorat ;  car, qu'on le veuille ou non, on ne peut pas ne pas respirer ce parfum d'agréable odeur qui se dégage de l'icône, qui pénêtre pour ainsi dire jusque dans notre âme, nous sanctifie et ouvre nos yeux.

QPeut-on dire que ce parfum représente les prières de la Mère de Dieu en notre faveur devant le trône de Son Fils ?

R. Peut-être. L'arôme de la myrrhe est sans cesse différent.
Il y a dix ans, certains ont dit que par un dispositf secret des gouttes étaient propulsées sur l'icône, que Monseigneur le Métropolite Vitaly cachait des flacons de myrrhe dans ses manches, que nous faisions de la magie noire, etc..., dans l'unique but de nier le miracle. Mais cela ne m'a pas affligé, grâce à l'aide du Métropolite, qui m'a dit qu'il fallait simplement prier et que, lorsque Jésus-Christ faisait des miracles, nombreux également étaient ceux qui n'y croyaient pas.
Peu de temps après cela, la myrrhe a commencé à couler à partir de reproductions photographiques de l'icône, en Amérique, en Russie et en Europe. J'ai vu beaucoup de ces photos, d'où la myrrhe coulait sans interruption. Dans d'autres cas, des cotons (ayant contenu de la myrrhe de l'icône, mais) asséchés se remplissaient soudain de myrrhe, ou encore, la myrrhe contenue dans un flacon s'accroissait de façon miraculeuse et débordait. Cela est souvent arrivé.
Il est également arrivé que des cotons oubliés dans un endroit dégagent soudain un tel parfum qu'on se mette à les rechercher avec ferveur. Cela confirme les paroles du Seigneur, disant qu'Il est avec nous, et maintenant, et jusqu'à la fin des temps, car nous sommes Son petit troupeau. Ce fut particulièrement réconfortant pour moi d'apprendre que la Mère de Dieu manifestait ainsi Sa miséricorde même à  travers des reproductions photographiques.
Vraisemblablement cette icône est apparue dans notre Eglise Hors Frontières, non parce que le Seigneur est particulièrement content de nous, mais à cause du sang des Nouveaux Martyrs Russes.

Q. Cela signifie-t-il que ce miracle est particulièrement lié aux Nouveaux Martyrs Russes ?

R. Oui. Il y a dix ans, avant même que la myrrhe ne commence à couler, l'icône était suspendue à côté des reliques de la Grande Duchesse Elisabeth et de la moniale Barbara. La myrrhe s'est mise à couler un an précisément après la glorification des Nouveaux Martyrs.
L'icône était présente lors de  toutes les festivités du millénaire du Baptême de la Russie et a été notre réconfort. Le peuple russe a prié la Mère de Dieu pendant mille ans ; il a tant souffert pour la vérité et a donné tant de martyrs et confesseurs que la Mère de Dieu ne pouvait l'oublier.
Des prêtres ont alors  commencé à envoyer en Russie des cotons (imbibés de myrrhe) et des photographies de l'icône, en se disant : "Si la myrrhe pénêtre dans le coeur du peuple russe, le communisme s'effondrera car le parfum, dont la Mère de Dieu nous fait don, chassera la pestilence du communisme." Il y a dix ans, personne ne pouvait imaginer ce qui se produirait bientôt en Russie.

Q. On parle beaucoup de renaissance de la Russie ; nous savons qu'elle aura lieu, nous croyons aux paroles de St Séraphim de Sarov, de St Jean de Cronstadt et d'autres saints, qui ont prophétisé  cette résurrection, mais nous ne savons pas quand elle se produira ; seul le Seigneur le sait et cela dépend de notre état spirituel.
Et voici qu'après la glorification des Nouveaux Martyrs, la Mère de Dieu a manifesté son amour par la myrrhe de l'icône et lorsqu'Elle a commencé à influencer le coeur des russes, tout s'est mis à changer en Russie.  Nous commençons à prier plus intensément  pour le repentir du peuple russe afin que cette résurrection  se réalise.

R. Oui, nous disons que nous sommes des membres de l'Eglise Russe ; malheureusement, il me semble souvent que, quand nous parlons du repentir du peuple russe, nous distinguons les fidèles qui vivent à l'étranger de ceux qui vivent en Russie, comme si le repentir n'incombait qu'à ces derniers et comme si tout allait bien chez nous ;  malheureusement, nous cessons ainsi d'être unis  spirituellement avec eux.
 Il est regrettable que beaucoup aient une conception fausse de la raison pour laquelle l'icône miraculeuse est apparue dans l'Eglise Hors Frontières et croient  que c'est pour montrer au Patriarcat de Moscou que le Seigneur est ici, avec nous. Je pense que personne n'est digne  de cette   manifestation de la puissance divine qu'est  l'icône miraculeuse ; c'est à cause  du sang des Nouveaux Martyrs, glorifiés par l'Eglise Hors Frontières, que  Dieu a manifesté ce miracle.
L'icône est apparue dans un pays libre pour que le monde entier connaisse le miracle. Voilà déjà plus de huit ans que l'on reçoit en Russie, dans les endroits les plus divers, des reproductions de l'icône et de  la myrrhe dans des morceaux de coton ; là-bas, quand les gens reçoivent ces  cotons, ils les partagent pour que le plus grand nombre possible  puisse en recevoir un réconfort ; mais nous, ici, Hors Frontières, nous apprécions mal ce que nous possédons.
Parfois, la Mère de Dieu arrive dans une paroisse et les gens ne se déplacent même pas, se disant que l'icône vient chaque année et qu'ils pourront venir l'année suivante; comme si nous avions la garantie que, l'année suivante, la Mère de Dieu nous accorderait  à nouveau sa miséricorde.
Oui, ce miracle a eu lieu chez nous, cela a une grande importance pour ceux qui sont (dans l'Eglise) Hors Frontières , mais je pense que son sens primordial est d'aider, d'affermir et de conduire les russes en Russie vers le salut. Il est très important pour nos fidèles de se rappeler que nous sommes indignes de la miséricorde de la Mère de Dieu, que ce ne sont pas nos mérites qui sont la cause de Sa présence parmi nous mais le sang de milliers et de milliers de Nouveaux Martyrs, qui ont souffert non en Amérique mais en Russie. L'icône miraculeuse est apparue ici parce que notre Eglise est libre et que, là-bas, il n'y a pas encore de liberté. Quelqu'un a  écrit de Moscou disant qu'il y avait là-bas des photographies de l'icône qui donnaient de la myrrhe au verso de la reproduction,  montrant ainsi, selon lui, que la liberté n'existe pas encore.

Q. Sans nul doute, la résurrection de la Russie a commencé. De quelle façon vous la représentez-vous ?

R. Uniquement sur le plan spirituel. C'est le plus important. La Mère de Dieu nous est apparue , malgré toutes nos insuffisances. Mais nous ne devons pas confondre le miracle et la politique.
Une jeune fille très pieuse m'a donné de ce miracle l'explication suivante : comme les femmes myrrhophores ont embaumé le corps du Christ avant sa Résurrection, de même la Mère de Dieu embaume aujourd'hui le peuple russe avant la résurrection de la Russie.
(...)     (à suivre)

Cet entretien a eu lieu à Montréal le 11/24 nov. 1992. Les questions étaient posées par le Père Paul Ivachevitch.
(Russie Orthodoxe, Mars 1993, Jordanville, NY)
Trad. Geneviève Meillassoux

 

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