commémoration des vivants et des défunts Saint Jean de Cronstadt



 La commémoration

des vivants et des défunts
Saint Jean de Cronstadt

+

1.Prières pour les vivants.

A tout vrai chrétien sont indispensables : une foi brûlante et la prière soutenue. Il criera vers Moi, et Je l 'exaucerai; je serai avec lui dans la tribulation, Je le délivrerai et le glorifierai. Je la rassasierai de longs jours et Je lui ferai voir Mon salut (Ps. 90).
Ne pas prier, c 'est être sans Dieu, sans espérance, sans la Grâce, ne pas avoir d 'espoir ! Prie d 'une foi ferme et remets à Dieu toute ta peine ! Prie dans l 'isolement, ayant fermé la porte de ta chambre, prie avec les tiens, édifiant ta petite église familiale; prie dans le temple de Dieu, t 'efforçant de ne pas manquer la Divine Liturgie précéleste, le dimanche et les jours de fête.
Comme il ne convient pas d 'être dans la vie un égoïste endurci, il en est de même dans les prières : te préoccupant de ton âme, de ton bien-être, de ton salut, ne laisse pas dans l 'oubli tes autres frères et sœurs en Christ ; prie aussi de fond du cœur pour tes parents, tes proches et ceux que tu connais.
Durant la Divine Liturgie, il faut faire une "offrande ", aussi bien pour les défunts que pour les vivants, parents, proches et bienfaiteurs, en remettant pour mémoire leurs noms, ainsi que des prosphores, dont le prêtre retire des parcelles au moment de la prothèse, en priant pour leur santé et le repos de leur âme. A la fin de la Liturgie, il dépose ces parcelles dans le saint Calice, en prononçant ces paroles grandioses et vivifiantes : « Lave de Ton Sang précieux, Seigneur, les péchés de tous ceux qui sont ici nommés, par les prières de Tes Saints! »
Quand tu pries pour la rémission des péchés des autres, fais-le comme tu le fais pour la rémission des tiens propres quand, frappant ton âme d'affliction et d'angoisse, ils te poussent à supplier Dieu, dans la douleur, le cœur contri et les larmes, de t 'être miséricordieux. Fais-en de même pour les autres, comme s 'il s 'agissait de toi. Si tu y parviens, et que cela te devienne habituel, tu recevras alors du Seigneur une richesse de dons spirituels, dons du Saint Esprit, Qui aime l 'âme compatissante aux autres, car Lui-même, l 'Esprit Saint, désire nous sauver tous de quelque façon, pourvu que nous ne nous rebellions pas contre Lui, ne durcissions pas nos cœurs : L 'Esprit Lui-même intercède pour nous par des gémissements ineffables (Rom. 8,26).
Prie assidûment pour les autres, sans paresse, à leur demande et de toi-même, et avec eux, tu recevras toi-même une miséricorde de Dieu : Sa grâce dans le cœur, qui t 'adoucira et te renforcera dans la foi et l 'amour envers Dieu et ton prochain. Ces paroles sont véridiques, elles proviennent de l 'expérience. Habituellement nous prions pour les autres sans trop d 'empressement, plutôt par nécessité ou par habitude, sans une complète participation du cœur; il faut s 'obliger à prier de tout son cœur, avec une très grande foi, un grand zèle, et nous recevrons alors une grande et pleine grâce de notre Dieu généreux et riche en dons. Mais qu 'il demande avec foi, sans hésiter, car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, agité et ballotté par le vent (Jacques, 5 : 16). Vois-tu combien est agréable à Dieu et efficace la prière de l 'un pour l 'autre !
Ne laisse pas passer les occasions de prier pour une quelconque personne, à sa demande, ou à celle des siens, ses amis, ses admirateurs, ou de ceux qui la connaissent. Le Seigneur jette un regard bienveillant sur la prière de notre amour et de notre zèle devant Lui. En outre, la prière pour les autres est très utile à celui-là même qui prie pour eux, elle purifie le cœur, affermit la foi et l 'espérance et réchauffe l 'amour pour Dieu et le prochain. Lorsque tu pries, dis : « Seigneur ! Tu peux faire ceci et cela pour Ton serviteur, fais-le lui, car tel est Ton Nom : Bon et Ami de l 'homme et Tout Puissant. Si donc nous, qui sommes mauvais nous savons donner de bonnes choses non seulement aux enfants mais aussi aux étrangers, combien plus Toi, accordes-Tu tous les bienfaits possibles à ceux qui Te les demandent (Mat. 7,11) .»
Lorsque tu pries pour les autres, que ce soit à voix haute ou en toi-même, par exemple pour ceux de ta maison, ou pour des étrangers, bien qu 'ils ne te l 'aient pas demandé, fais-le pour eux avec la même ferveur que pour toi. Souviens-toi du commandement de la Loi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Mat. 19,19).
Ne triche pas devant le Seigneur "qui sonde les reins et les cœurs" (Jér. 11,20) afin qu 'Il ne dédaigne ta prière comme étant vaine et fausse.
Pourquoi notre prière sincère l 'un pour l 'autre a-t-elle une grande force sur les autres ? Parce que, m 'unissant à Dieu par la prière, je deviens un seul esprit avec Lui, et que j 'unis à moi ceux pour lesquels je prie avec foi et amour, car l 'Esprit de Dieu, agissant en moi, agit en même temps aussi en eux, comme emplissant tout. Nous sommes en un seul corps tout en étant plusieurs (I Cor. 10 : 17). Un seul corps, un seul esprit (Eph. 4 : 4)

 

Prière pour la santé et le salut de nos parents et de nos proches.

« Aie pitié Seigneur, et sauve Tes serviteurs, mes parents (noms), mes supérieurs, mes bienfaiteurs, ceux qui m 'aiment et ceux qui me haïssent, et tous les chrétiens orthodoxes; accordes-leur le salut de l 'âme et la santé, et la grâce de Ton aide en tout, car Tu es Bon et Ami de l 'homme. Amen ! »
 

2.Mémoire des défunts.

La Sainte Eglise Orthodoxe, en mère attentive, élève des prières quotidiennement, lors de chaque office divin, pour tous ses enfants partis dans le pays d'éternité. Voici comment : à l 'office de minuit sont lus les tropaires et les prières pour les défunts, et il est fait mémoire d 'eux lors la litanie finale,. De même aux complies. Aux matines et vêpres, lors de la litanie appelée "ardente " : « aie pitié de nous, ô Dieu ...» Au cours de la liturgie ils sont commémorés trois fois : à la prothèse, à la litanie après l 'Evangile, et après la sanctification des Saints Dons, au moment de l 'hymne : « Il est digne en vérité ... »
Ainsi la Sainte Eglise prie d 'elle-même sans interruption, et d 'une façon générale, pour tous nos ancêtres, pères, frères et sœurs, qui nous ont précédés. Mais notre sainte obligation à nous, est de nous préoccuper nous-mêmes du salut de l 'âme de nos propres défunts qui ne peuvent, dans la vie d 'outre tombe, rien faire de bon pour eux-mêmes, pour les péchés qu 'ils ont commis sur terre. Ils espèrent en nous et attendent notre aide, à nous qui sommes leurs proches, leurs parents, ou qui les avons connus.
Voici cette aide que nous pouvons leur apporter : notre prière offerte avec foi et amour, dans les temples de Dieu et dans les maisons privées; les œuvres bonnes que nous accomplissons en leur mémoire; mais le principal et le plus efficace pour obtenir la miséricorde divine à l'égard des défunts, c 'est la liturgie pour les morts, ou l 'offrande du sacrifice non sanglant pour leur salut. Là, le Seigneur Lui-même est secrètement immolé sur l 'autel, et par cela, amène la miséricorde divine à pardonner au défunt ses péchés, pour lequel intercède le plus Grand des Intercesseurs, et est apporté le plus Saint et le plus Puissant Sacrifice. Saint Cyrille de Jérusalem dit : « Prions pour tous les défunts pour lesquels est offert sur l 'autel le Sacrifice saint et terrible, dans la foi que ces âmes en reçoivent un immense profit. » Les parcelles retirées des prophores à la mémoire des âmes des défunts, au cours de la Divine Prothès, sont plongées dans la Sang Vivifiant du Christ, cependant que le prêtre prononce : "Lave, Seigneur, par Ton Sang Précieux et les prières de Tes Saints, les péchés de ceux dont il est fait ici mémoire ". Voilà l 'immense signification qu 'a pour les défunts, au moment de la Divine Liturgie, l 'offrande de prosphores et les diptyques portant leurs noms.
La Sainte Eglise accomplit à notre demande, un office particulier à la mémoire de chacun de nos parents ou proches défunt, aux jours de leur commémoration; mais surtout aux dates importantes après leur repos, qui sont le troisième, le neuvième, le quarantième jours, et le jour anniversaire. La commémoration en ces jours-là vient de la tradition apostolique, instituée pour les raisons suivantes:
Au troisième jour, parce que le défunt a été baptisé au nom de Père, du Fils et de l 'Esprit Saint, Dieu Unique en la Trinité; ensuite parce qu 'il a conservé les trois vertus théologales, qui sont la base de notre salut, c 'est-à-dire, la foi, l 'espérance et l 'amour, troisièmement parce qu 'il y avait dans son être intérieur trois forces, la raisonnable, la sensible et la volontaire, par lesquelles, tous nous péchons et, comme les actes de l 'homme s 'expriment de trois façons : action, parole et pensée, en commémorant le troisième jour, nous prions la Sainte Trinité de pardonner au défunt tous les péchés qu 'il a commis par ces trois forces en action.
Au neuvième jour, pour que l 'âme du défunt soit rendue digne de l 'union au cœur des Saints par les prières et l 'intercession des neuf ordres angéliques.
Au quarantième jour, en référence à la tradition des Apôtres, qui ont donné force de loi dans l 'Eglise du Christ à la coutume ancestrale des juifs de pleurer les morts pendant quarante jours, la Sainte Eglise depuis les temps les plus reculés a édifié comme règle de faire mémoire des défunts pendant quarante jours et tout particulièrement le quarantième.
Ainsi que la Christ a vaincu Satan, étant resté quarante jours dans le jeûne et la prière, exactement de même la Sainte Eglise, offrant durant quarante jours des prières, des dons, et des sacrifices non sanglants en l 'honneur du défunt, demande pour lui au Seigneur la grâce de vaincre l 'ennemi, le subtil prince des ténèbres, et de recevoir en héritage le Royaume céleste.
La commémoration des défunts au bout d 'un an à partir du jour de leur mort, et chaque années suivante, s'accomplit afin de renouveler notre amour pour eux par des prières et des œuvres bonnes. Le jour de leur fin est en quelque sorte leur seconde naissance, pour la vie nouvelle éternelle. La Sainte Eglise a institué de plus des jours particuliers, qu 'on appelle "ancestraux ", pour une commémoration solennelles et universelle de tous ceux qui sont morts dans la vraie foi. Tels sont :
- Le samedi de carnaval, c'est-à-dire le samedi précédant la "semaine des laitages " (ce jour-là sont commémorés en priorité tous les défunt par mort non naturelle, à l 'exception de ceux qui se sont suicidés).
- Trois samedis du Grand Carême : le second, le troisième et le quatrième.
- Le lundi ou le mardi de la "semaine de Thomas " (qui suit la "semaine radieuse " de Pâque) appelés "Radonitsa "
- Le samedi précédant la Pentecôte, c 'est-à-dire, la veille de la fête de la Sainte Trinité.
- Le samedi précédant le 26 octobre, ou samedi de Dimitri, institué par le Grand Prince Dimitri Ioannovitch Donskoï, pour la mémoire éternelle des guerriers tués sur le champ de bataille de Koulikovo (le 8 septembre 1380).
- Le 29 août, jour de la décollation de Saint Jean le Précurseur.
«  Efforçons-nous - dit Saint Jean Chrysostome - d'aider les défunts autant que possible : au lieu de larmes, au lieu de sanglots, au lieu de tombeaux somptueux : nos prières pour eux, des œuvres bonnes et des dons, afin qu 'ainsi, et eux et nous, nous recevions les bontés promises ».
Chacun de nous aspire à ce qu 'après notre départ de cette vie nos proches ne nous oublient pas et prient pour nous. Pour que ceci s 'accomplisse, nous devons nous-mêmes aimer nos proches défunts. « On se servira, pour vous mesurer, de la même mesure avec laquelle vous aurez mesuré » (Luc, 6 : 38), dit la Parole de Dieu. C 'est pourquoi, Dieu, et aussi les hommes, se souviendront, au moment de sa mort, de celui qui aura commémoré les défunts.
Prie le Seigneur pour le repos de tes ancêtres, pères et frères défunts, quotidiennement, matin et soir, et que la mémoire de la mort vive en toi, et que l 'espérance d 'une autre vie après la mort ne s 'éteigne pas en toi, et que ton esprit s 'humilie chaque jour à la pensée de la rapidité avec laquelle passe ta vie.
L 'homme mort est un être vivant : "Dieu n 'est pas le Dieu de morts, mais des vivants, car tous sont vivants devant Lui" (Luc. 20: 38). L 'âme volette invisiblement auprès du corps, et des lieux où elle aimait se trouver. Si elle est morte dans le péchés, elle ne peut se défaire de leurs liens et a un grand besoin des prières des vivants et surtout de l 'Eglise, la très sainte épouse du Christ.
Ainsi donc, prions sincèrement pour les morts, cet immense bienfait est pour eux plus grand que la bienfaisance pour les vivants.
Frères ! Quel est le but de notre vie sur terre ? C 'est, suite à notre épreuve dans les afflictions et les malheurs terrestres, et après un perfectionnement progressif dans les vertus avec l 'aide des dons bienheureux reçus dans les sacrements, de reposer en Dieu à notre mort : le repos de notre esprit. Voilà pourquoi nous chantons pour les morts : « Fais reposer, Seigneur, l 'âme de Ton serviteur ». Nous désirons pour le défunt le repos, terme de tout désir, et nous prions Dieu pour cela. N 'est-il pas déraisonnable alors, de s 'affliger énormément à propos des morts ? « Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai le repos » (Mat. 11,28), dit le Seigneur. Voici nos défunts, qui se sont endormis dans une fin chrétienne, ils arrivent à cet appel du Seigneur, et se reposent. Pourquoi alors, s 'affliger ?

Qu 'est donc notre vie ? Une bougie qui brûle. Il suffit seulement à Celui qui l 'a donnée, de souffler dessus, et elle s 'éteint. Qu 'est-ce que notre vie ? La marche du voyageur : arrivé à une certaine limite, les portes s 'ouvrent devant lui, il quitte son vêtement de pélerin (son corps) et son bâton, et entre dans sa maison. Qu 'est-ce que notre vie ? Une guerre longue, sanglante, pour la conquête de la vraie patrie et de la vraie liberté. La guerre est terminée : vous êtes vainqueur, ou vaincu, vous êtes appelé du lieu de la bataille, vers celui du salaire, et vous recevez du Trésorier, soit la récompense et la gloire éternelle, soit le châtiment et la honte éternels.
La prière , c 'est le lien en or du chrétien, voyageur et étranger sur terre, avec le monde spirituel dont il fait partie, et surtout avec Dieu; l 'âme est venue de Dieu, et c'est vers Dieu qu 'elle retourne toujours à travers la prière. La prière apporte un grand bienfait à celui qui prie : elle apaise l 'âme et le corps, elle donne le repos non seulement à l 'âme de celui qui prie ( Je vous donnerai le repos - Mat. 11 : 28), mais aussi à celles de nos ancêtres, pères, frères et sœurs, déjà arrivés.
Voyez l 'importance de la prière !
Ainsi que la fumée du bois qui brûle monte vers le ciel, ainsi l 'âme hors du corps, livré à la corruption qui le consume.

Signification du "Kolivo", de l 'encensoir et des bougies.

Le "kolivo " ou "koutia " consiste en du blé cuit avec du miel. Le blé signifie ici que les morts ressusciteront hors de leurs tombeaux au jour de la Résurrection générale. Ainsi que le grain de blé semé en terre pourrit d 'abord et semble mourir, puis renaît et apporte du fruit. Le Sauveur Lui-même a dit à Ses disciples : « Amen, amen, Je vous le dis : si le grain tombé en terre ne meurt, il demeure seul, mais s 'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12: 24).
Le miel adoucissant le blé désigne les délices dont sera comblé le défunt pour l 'éternité.
L 'encensoir matérialise le parfum des prières élevées pour le mort, ainsi que le dit le psalmiste : Que ma prière s 'élève, comme l 'encans devant Toi (Ps.140).
Les bougies sont l 'image de ce mystère : celui qui a vécu selon la loi de Dieu, dans la Lumière de la foi Orthodoxe, est transféré de la vie sombre d 'ici-bas, vers la Lumière Céleste.

Considérations extraites de Ma Vie en Christ

Traduit du russe par N.M.Tikhomirova.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

В понедельник 4 ноября 2024 года наш приход Святого Иоанна Русского в Лионе будет иметь великую милость принять чудотворную икону Божией Матери Иверской с Гавайских островов, которая пробудет в Лионе весь день.

La paroisse de Lyon célèbre la première divine liturgie dans sa nouvelle église.

HORAIRES DE JANVIER 2025