Archimandrite Séraphim Klimkov. (Daniel dans le monachisme)

 

Archimandrite Séraphim Klimkov.  (Daniel dans le monachisme) Court exposé de sa vie. Le père Séraphim Klimkov était un des plus proches, par l’esprit, du supérieur du monastère Danilov, le confesseur Monseigneur Théodore.  Jusqu’à la fermeture du monastère par les communistes en 1928, les plus intègres et intransigeants confesseurs qui se prononçaient contre tout contact de l’Eglise avec le pouvoir soviétique se trouvaient dans ses murs, avec l’archevêque à leur tête.  L’archimandrite Séraphim, membre de cette communauté par appel de Dieu et obéissance à l’archevêque Théodore, nourrissait spirituellement les jeunes orthodoxes qui s’adressaient au monastère pour une aide spirituelle. Après 1928, le père Séraphim se cache, célèbre la divine Liturgie dans les temples orthodoxes des Catacombes. Il refuse de prendre le passeport soviétique. Et jusqu’en 1941, protégés par Dieu et ignorés du pouvoir satanique avec lequel collaborait le Patriarcat de Moscou, les offices religieux continuèrent à être célébrés, offices divins dont se souviennent encore certains orthodoxes vivant aujourd’hui.  A la veille de la Deuxième guerre mondiale, l’archimandrite Séraphim vit et officie à Toutchkovo (gare de Biélorussie). Le Seigneur le sauva plusieurs fois avec ses ouailles des agents du NKVD qui recherchaient tous ceux qui se cachaient et refusaient de collaborer avec eux.  Le Seigneur Dieu a gratifié l’archimandrite Séraphim d’un don particulier : à 30 ou 40 minutes d’une rafle ou d’une possible arrestation, Dieu avertissait le confesseur, après quoi lui-même et ses proches, ayant rassemblé les vases sacrés, l’autel portatif et les icônes, s’éloignaient vers un endroit sûr.  Dès l’entrée à Toutchkovo des armées allemandes, les enfants spirituels du père Séraphim s’adressèrent aux autorités allemandes, avec la prière de ne pas toucher au père Séraphim et d’autoriser son retour dans les Carpates d’où il était originaire. Les autorités allemandes ne touchèrent pas au prêtre et celui-ci, accompagné de sa fille spirituelle, partit, par Smolensk, pour le pays où il était né, à pied.  En chemin, il entrait dans les églises, mais n’officiait jamais qu’avec ceux des prêtres qui n’avaient pas fait allégeance à l’Église soviétique. Contournant Kiev et Jitomir, ce confesseur du Christ et sa fille spirituelle parvinrent avec de grosses difficultés au lieu de naissance du père Séraphim, dans les Carpates.  Après la guerre, le père Séraphim et sa fille spirituelle furent découverts et trahis par un prêtre du Patriarcat de Moscou qui indiqua au patriarche Alexis le lieu où ils se trouvaient. Aussitôt après, les représentants du pouvoir satanique les arrêtèrent et les envoyèrent, par Kiev, à Moscou. Après de longs interrogatoires à la Lioubianka, ils furent jugés et condamnés à être fusillés, mais cette sentence fut transformée en dix années de goulag, suivies de relégation. Après la mort de Staline et la fin de la relégation, le père Séraphim et sa fille spirituelle (qui vit actuellement en URSS) revinrent dans la partie européenne de l’URSS.  L’archimandrite Séraphim resta fidèle à l’Église des Catacombes. Il continua à officier en secret et resta toujours catégoriquement opposé à l’union ou à un quelconque compromis avec le Patriarcat de Moscou.  En 1960, à Moscou, il partit paisiblement vers le Seigneur. Avant sa mort, il fut tonsuré au Grand Habit sous le nom de Daniel. Il est inhumé dans un des cimetières de Moscou.  La vie étonnante de l’archimandrite Séraphim nécessite une édition en de nombreux tomes. Nous produisons quelques lettres écrites en relégation à sa fille spirituelle. Malheureusement, il n’est pas possible de tout éditer actuellement, car toutes ces lettres représentent plus de 600 pages de textes dactylographiés, cependant nous voulons croire que, par la miséricorde Divine, cette publication verra prochainement le jour.  24  janvier 1956