A propos des hymnes acathistes L'hymne acathiste pour la Sainte Communion, dont nous donnons ci-dessous une traduction du slavon (*1), présente certaines particularités qu'il convient de préciser. Comme tout hymne acathiste, les fidèles peuvent en faire la récitation chez eux, tout particulièrement pour se préparer à la sainte communion. Dans certaines paroisses ou communautés monastiques russes, il est d'usage de le lire durant les complies à la veille du Jeudi Saint, quand normalement l' assemblée toute entière se dispose à communier au même calice ce jour même où nous commémorons l'institution de la Sainte Cène. C'est qu'en effet le texte même de l'acathiste récapitule l'enseignement de l'Eglise sur la participation au sacrement eucharistique, mettant en lumière ses préfigurations dans l'Ancien Testament, reprenant les paroles et les actes symboliques de Notre Seigneur et des Apôtres , soulignant la portée comme le mode de son accomplissement liturgique et la façon dont nous devons en approcher. D'une façon générale, les différents hymnes acathistes, qui se sont multipliés dans l'usage russe orthodoxe, sont tous construits sur le modèle de leur archétype, l'acathiste à la Mère de Dieu (*2), composé en 626 pour célébrer la délivrance miraculeuse de Constantinople assiégée par les Perses et les Avares: c'est un ensemble de treize kondakions et douze ikos lus en alternance: la fin du premier kondakion sert de refrain à tous les ikos, et tous les autres kondakions se terminent par alléluia! . Chaque ikos est lui-même formé d'une introduction puis d'une série d'exclamations qui commencent par le même mot (anaphoriques). Dans son usage liturgique, l'acathiste est souvent célébré après la sixième ode du canon, aux matines ou aux complies (puisqu'il sert de développement au premier kondakion, dont c'est la place naturelle), quoiqu'il puisse tout aussi bien constituer un office indépendant. Le kondakion initial, les alléluia et souvent aussi la partie anaphorique des ikos sont chantés, tandis que le reste est lu par le célébrant, le dernier kondakion trois fois. En conclusion, le premier ikos et le premier kondakion sont répétés. On trouve dans les recueils russes d'acathistes (frfabcnybr), des textes consacrés à la Trinité, ou à une des trois Personnes, à la Mère de Dieu ou à une de ses icones, à nombre des Saints, à la Croix,aux défunts. Particulièrement populaires en Russie, les acathistes offrent sous une forme simple et instructive des prières appropriées aux évènements particuliers qui peuvent marquer la vie spirituelle d'un fidèle ou d'une communauté: la vénération d'une icône miraculeuse (*3) ,un pélerinage, la fête d'un saint spécialement honoré etc... L'acathiste (prototype) à la Mère de Dieu fait partie intégrante de l'office des matines, le samedi de la cinquième semaine du Grand Carème, office nommé Louange de la Mère de Dieu. Quant à l'acathiste à Notre Seigneur Jésus Christ Très Doux (*4), il est lu comme préparation à la communion le samedi soir ou le dimanche matin, soit par les fidèles individuellement soit, dans certains monastères, durant l'office des petites vêpres associées aux complies. NOTES *1Acafiste ko pritchascheniyu sviatych Tain *2 une belle traduction en français par l'archimandrite Ambroise Fontrier (Livre de Prières 2, Fraternité Orthodoxe Saint Grégoire Palamas) . Une autre dans le tome 2 du Triode de Carème ou par P.Denis Guillaume ( 1978 , Collège Grec de Rome) ou ,par le même traducteur,sous forme d'un fascicule séparé,Acathiste et Paraclisis (2e édition1981,Diaconie Apostolique). *3 notamment celle de la Portaïtissa,dont nous espérons publier prochainement l'acathiste. *4 dont une traduction est préparée pour le prochain numéro de l'été 93.
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