Appel des Apôtres Pierre et Paul et Fête de saint Thomas

 


Appel des Apôtres Pierre et Paul et Fête de saint Thomas

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, Amen.

             Bien-aimés, aujourd'hui nous fêtons l'Apôtre Thomas et si l'Église a une telle vénération pour cet Apôtre qui, apparemment, a douté de la Résurrection du Christ, si l'Église apparemment a ce grand respect, cette vénération, cette prière et cette action de grâce pour cet Apôtre, c'est que nous sommes tous comme Thomas, tous nous avons une très grande difficulté à croire que le Christ est ressuscité parce que très souvent nous confondons ce qui ressort de notre compréhension avec ce qui ressort de la Parole, de l'affirmation même du Christ notre Dieu, de Sa présence avec ce qui ressort de la Révélation.

             Aujourd'hui, nous voyons des Apôtres ou plutôt des pécheurs, qui sont au bord du lac de Genezareth, qui montent sur l'une des deux barques qui sont là – la barque de Simon et celle de Jean, et le Christ demande à Simon de prendre place sur la barque. Les uns et les autres sont en train de réparer leurs filets. Le Christ Lui-même a quitté la Judée, St Jean vient d'être décapité et Le voilà Qui va vers la Galilée, le pays des Gentils, vers le pays des Non-juifs des non-Israël. Il va et là Il se met à annoncer la Parole. Mais Il commence par aller dans la ville où Il a grandi, Nazareth, et là vous le savez, Il a déroulé le rouleau d'Isaïe qui annonçait Sa venue, mais ceux qui le connaissaient, Lui et Sa famille, qui L'ont vu lire ce rouleau ont été stupéfaits car ils ne doutaient pas dans un sens de la réalité de la parole, car toute Parole lue à l'intérieur de la Synagogue est lue dans le rouleau même du Prophète, mais ils préféraient leur pensée à la Parole du Prophète – et leur pensée, c'était qu'ils connaissaient cette famille, qu'ils connaissaient Jésus. Comment était-il possible que ce fut Lui, Jésus, le Fils du Dieu Vivant ?

             Donc le Christ les laisse, Il va plus loin et les gens sont tellement étonnés que tout de suite c'est une foule entière qui Le suit la nuit même du jour où Il était à Nazareth. Il en guérit beaucoup, on Lui amène des gens de toute part, des possédés qu'Il délivre et la foule grandit, grandit, au point qu'au matin Il veut aller dans un endroit désert pour prier mais la foule Le suit, elle L'encercle littéralement et ne veut pas qu'Il parte, disant « reste avec nous ». Le Christ leur dit : non, il faut annoncer la Bonne Nouvelle à tous, pas seulement à vous.

             Alors Il va sur le bord du lac de Genezareth, là où les gens vivaient de la pêche, toute la foule Le suit et tout naturellement Il monte dans une barque, Il S'assied et Il commence à enseigner la foule. Mais l'Évangile ne nous rapporte pas Ses paroles, l'Évangile nous rapporte ce qu'Il fait. Par là-même l'Évangile veut nous apprendre d'abord, à agir comme le Christ a agi. Toute la foule écoute les paroles du Christ et nous, nous devons les écouter, c'est-à-dire les lire.

             Après, le Christ dit à Pierre : « éloigne-toi et pêche ». Tu vas t'éloigner pour pêcher, on va aller en eau profonde pour pêcher. Pierre lui répond : « Seigneur, nous avons pêché toute la nuit et nous n'avons rien pris. » Quand l'Apôtre Pierre dit cela, il faut se souvenir que l'Apôtre Pierre était pêcheur de son métier, il savait de quoi il parlait : d'habitude c'est la nuit qu'on pêche, le jour, les poissons ont peur de monter à la surface. Et, au lieu de dire au Seigneur : ce que Tu dis c'est un peu bête, c'est d'un ignorant – d'habitude c'est la nuit que l'on pêche, il dit simplement : Seigneur, nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre, mais puisque Tu le dis, on va y aller. Et il va, il jette le filet.

             Bien-aimés, si l'Évangile nous donne d'entendre ce récit ce n'est pas seulement par amour du pittoresque qu'il peut y avoir dans cette merveilleuse matinée sur le lac avec ces pêcheurs attentifs, obéissants au Christ, c'est pour que nous apprenions nous-même l'obéissance, parce que la vraie obéissance c'est de faire ce que même nous ne comprenons pas, ce que même nous allons refuser en disant : ce n'est pas exact. L'obéissance c'est de faire le contraire de ce qui est notre opinion, tout à fait le contraire, tout à fait autrement. Et nous voyons comment l'Apôtre Pierre le fait avec douceur, avec humilité car il sait qu'il est devant le Christ notre Dieu. Nous savons que c'est le temps où St Jean Baptiste a été exécuté, les Apôtres Jacques et Jean étaient ses disciples, André en était un aussi, et le premier même appelé. C'est lui qu a été prévenir son frère Pierre en disant : « nous avons trouvé le Christ ». Donc Pierre savait très bien Qui était le Christ. C'est pourquoi les Apôtres ont pris le Christ sur leur barque et ont obéi. Ils n'ont pas obéi à n'importe qui mais à Celui Dont ils savaient qu'Il était le Messie – et nous qui savons Qui est le Christ, notre Dieu, le Fils du Dieu Vivant, nous devons obéir à Ses paroles, à Ses commandements, même quand cela nous paraît parfaitement impossible, parfaitement à contre-temps ; nous devons obéir avec la même douceur que l'Apôtre Pierre.

             Et voilà que les Apôtres reviennent avec leurs filets et qu'ils sont pleins à craquer. L'Apôtre Pierre appelle ses compagnons pour ramener les filets sur la rive. Et lui-même – relisez l'Évangile – parle comme toujours mais c'est au nom de tous, car les autres sont pris de la crainte de Dieu, et il dit : Seigneur, va-T-en, je suis un pécheur. « Je suis impur, Seigneur, va-T-en ».

             Donc, dans l'obéissance, bien-aimés, ce qui est le plus important c'est de savoir que c'est dans cette obéissance que nous rencontrons la Révélation. Saint Thomas que nous fêtons aujourd'hui, comme Saint Pierre savait des choses sur le Christ mais il voulait seulement comprendre. Or il ne comprenait pas la Résurrection, ce n'était pas possible pour sa compréhension, de même qu'il n'était pas possible pour Pierre qu'il y eut, ce jour-là, et à cette heure-là, des poissons dans le lac de Tibériade  Mais, lorsque saint Pierre a vu les poissons, il ne s'est pas seulement frotté les mains et dit qu'il avait une belle pêche, son âme a été remplie de la grâce de la Révélation. Bien-aimés, qu'est-ce que nous demandons avec les commandements du Christ, qu'est-ce que nous dit le Christ Lui-même ? Il nous dit « Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu ». et l'obéissance nous purifie, nous purifie tout à fait puisque ce n'est plus nous, ce n'est plus notre opinion, ce n'est pas notre désir auxquels nous obéissons. C'est cela l'obéissance, et dans l'obéissance, selon Sa promesse, le Christ nous donne de voir Dieu. Or l'Écriture Sainte nous le dit « nul ne peut voir Dieu sans mourir ». Mais, par la grâce de Dieu, ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu, l'homme ne meurt pas. L'Apôtre Pierre crie « je suis un pécheur » parce qu'il voit Dieu.

             Soyons nous-même obéissants. Aujourd'hui réfléchissons comment le Christ, lorsqu'Il était au milieu des Apôtres, a dit à Thomas : « viens et mets ta main dans Mon côté ». Il ne lui a pas dit, ce que réclamaient d'ailleurs les Juifs auxquels Il l'avait refusé, Il ne lui a pas dit : vois le miracle – les Juifs avaient dit : fais un miracle et on croira – non le Christ ne fait pas une chose spectaculaire pour démontrer Sa puissance, mais pour montrer Sa Passion, pour que saint Thomas participe à Sa Passion : mets la main dans Mon côté ». C'est le mystère de la Croix. Il n'est pas possible maintenant de parler de ce mystère, sachons simplement que l'obéissance nous donne de participer au mystère de la Croix, et nous donne la grâce de la Révélation pour que nous puissions dans la pureté, dans l'éclat et avec allégresse, glorifier la grâce du Père, du Fils et du St Esprit. Amen.

 

Sermon de l’Archiprêtre Michel de Castelbajac (+2019)

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