Message de Grand Carême de l'Evêque Irénée au sujet de la réaction de notre diocèse à la situation en Ukraine.

 

28 MARS 2022 : Mes très révérends et honorables pères, pieux monastiques et fidèles du diocèse de Grande Bretagne et d'Europe occidentale gardé de Dieu. Alors que la terrible guerre en Ukraine se poursuit maintenant pour un deuxième mois navrant et que le sang continue à arroser le sol qu'ont foulé nos saints comme l'iniquité à diviser les peuples que Dieu a appelés à l'unité, je voudrais une fois encore exprimer ma gratitude devant Dieu pour l'esprit avec lequel les fidèles et pieux enfants de ce diocèse ont répondu et répondu à cette guerre indésirable et totalement lamentable.

Contrairement à l'habitude, nous sommes entrés en tant que chrétiens orthodoxes dans cette période actuelle du Grand Carême avec un cœur lourd, accablés par le poids de cette effusion de sang et de cette guerre non requise. Ici, en Europe, la peine de ces souffrances est proche de chez nous à la fois géographiquement, puisque l'Ukraine est si près du territoire de notre diocèse, mais surtout spirituellement, parce que nos frères et sœurs dans les terres si éprouvées d' L'Ukraine est précisément cela : nos frères et sœurs, nos mères et pères, et nos enfants, non seulement dans le sens général du lien commun à toute l'humanité, mais aussi dans le sens de la parenté spirituelle de notre foi orthodoxe. Nous sommes les enfants d'un même Dieu, vénérons les mêmes saints, partageons les saints Mystères de l'unique calice de l'Eglise du Christ;"Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi !" Où tu iras j'irai, où tu demeureas je demeureai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu" (Ruth 1:16).

Le chagrin que nous ressentons – que le sang de notre frère est versé, que la maison de notre sœur est en ruine, que les enfants souffrent et s'affligent – ​​​​ajoute une nouvelle peine à cette saison du repentir par laquelle nous nous préparons à la Résurrection du Seigneur. L'Église, par sa nature, appelle toujours à la paix ; et aux moments où la paix est dérobée par des actes de violence et une effusion de sang fratricide, il ne nous est que trop brutalement rappelé les paroles de notre Sauveur : la paix que le monde donne, qui s'effondre si facilement sous le poids de la haine et de la colère, n'a rien à voir avec la paix qu'il donne et que nous cherchons sans cesse. L'Église n'est pas une institution politique, appelée à s'exprimer politiquement. Et bien que certains persistent à demander à l'Eglise un commentaire politique,

Je voudrais exprimer ma profonde gratitude aux fidèles de notre diocèse qui, toutes ces semaines depuis l'apparition de cette situation lamentable, ont répondu avec une immense effusion d'amour et de labeur pour cette paix. Centré à Londres mais s'étendant sur onze pays et principautés d'Europe occidentale, notre diocèse s'est révélé béni d'avoir des pieux croyants qui, sans hésitation, ont vu les blessés et se sont précipités pour soigner leurs blessures ; ont constaté la détresse et cherché à procurer la consolation ; ont vu ceux qui étaient dans le besoin et se sont précipités pour leur fournir le nécessaire. Nos paroisses, dont certaines sont très grandes, mais dont beaucoup sont très réduites, ont indiqué nombre de dizaines de milliers de livres, d'euros et de francs – tout cela obtenu en quelques jours et envoyé directement à Sa Béatitude le métropolite Onuphry de Kiev et de toute l'Ukraine, Primat de l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne et notre bien aimé père, pasteur et témoin de la paix du Christ, un homme qui se tient avec son troupeau, prenant de tout son cœur soin du peuple ukrainien, et oeuvrant pour aider tous ceux qui sont maintenant dans les périls et les nécessités. Et nos paroisses ont mis en place tant d'autres moyens d'aide, et si rapidement : depuis les petites communautés qui mettent en place des kiosques pour lever des fonds de secours aux réfugiés, aux paroisses offrant l'asile dans les maisons de fidèles a des réfugiés d'Ukraine, aux paroisses situées en place une assistance juridique pour aider les réfugiés à obtenir un statut légal dans les pays européens où ils recherchent un abri, ou en collectant médicaments et vetements, et dans bien d'autres actes de charité et d'amour. Que Dieu vous bénisse tous, qui ont transformé l'amour en actes, et ceux d'entre vous qui se dépensent sans compter dans cette œuvre nécessaire.

Mes frères, cela fait déjà plus d'un siècle que notre Église Hors-frontières constitue le havre de chrétiens orthodoxes dans le monde entier, dont beaucoup de ses paroisses, à travers la longue histoire de l'Orthodoxie dans son ensemble, fonctionne dans des lieux comme Londres, Vevey, Genève, Florence et ailleurs depuis même bien longtemps, avant même l'avènement il y a un siècle de notre Église hors-Frontières avec sa vie et son administration autonomes préservées jusqu'à ce jour, avec à sa tête notre Saint Synode et Son Primat, Son Eminence le Métropolite Hilarion d'Amérique Orientale, bases à New-York. Lies à aucun état ni gouvernement, sauf comme citoyens des diverses nations dans lesquels nous demeurons, ces paroisses et ce diocèse - comme tous nos diocèses de part le monde - rassemblent en eux des chrétiens orthodoxes de toute nationalité, race et langue, sans référence à des frontières ou des affiliations politiques. C'est précisément pour cette raison que nos fidèles ont instinctivement perçu la situation présente non comme celle de "nous et eux", mais simplement comme étant une peine pour nous tous - et par conséquent la raison de notre amour et action mutuelles, de Notre labeur commun.

J'exhorte chacun d'entre vous, avant tout, de prier le Dieu Tout-Puissant pour que cesse promptement cette effusion de sang, que les autorités civiles en charge des gouvernements et des armées se détournent immédiatement de la voie du glaive, et que la paix peut être promptement restaurée. La prière est l'instrument principal des chrétiens, un instrument puissant : manipulez-le correctement ! Dans chacune de nos paroisses, à chaque liturgie, nos prières liturgiques sont annoncées pour la prompte fin de l'effusion de sang en Ukraine : spécifié-vous de le faire aussi à la maison. Et je vous exhorte aussi à préserver par tous les moyens l'amour et la concorde de nos communautés dans ces moments de tension et de vive émotion. Ne laissez pas la peur, le chagrin ou la colère refroidissent vos coeurs ; car alors votre tristesse n'en sera qu'accumulée. Continuez plutôt d'être ce que vous êtes en vérité : des enfants de Dieu qui aiment tous les hommes, partageant et manifestant cet amour pour tous. Dans ce temps, restez en toute sécurité dans la stabilité de l'Église : elle est le Corps du Christ, et non pas un instrument des lubies politiques ou un roseau susceptible d'être emporté, même par les plus furieuses tempêtes des événements en ce monde - mais elle est le roc même sur lequel nous pouvons nous tenir ferme dans les moments d'épreuve, puisqu'elle existe pour procurer l'espérance aux désespérés, la consolation aux affligés, la joie à ceux qui sont dans la peine.

Tandis que nous continuons ce Grand Carême, gardez la paix dans vos propres coeurs, obtenez-la par la pratique ascétique de l'Eglise ; car si elle n'existe pas dans le coeur, nous ne pouvons pas y avoir part ailleurs. Soyez de véritables pacificateurs : acquérez l'Esprit de paix à l'intérieur de vous-même par la prière, le jeûne et les Mystères du Christ, et utilisez la force de cette paix pour œuvrer de concert, pour aider ceux qui se trouvent maintenant dans un tel besoin urgent d'assistance.

Puisse le Seigneur vous bénir. Puisse-t-Il promptement apporter la paix à l'Ukraine et ses enfants, unissant ceux qui sont divisés et guérissant ceux qui défendent, et peuvent Sa gloire être blessée même dans ces jours difficiles, pour le salut de Son bien-aimé genre humain .