Épître pascale de l'évêque Irénée de Londres et d'Europe occidentale, 2022.

 


Au Vénérable Clergé, aux Moines aimants Dieu et aux Pieux Fidèles,

Enfants du Diocèse de Grande-Bretagne et d'Europe occidentale

Chers en Christ, Pères, Frères et Sœurs :

Le Christ est ressuscité !

Bien-aimés dans le Seigneur, Dieu, qui est miséricordieux et bon, nous a redonné, en ces jours pesants, ce mystère sacré dont nous ne sommes pas dignes : le mystère de son amour qui agit au milieu des maux de ce monde. La lumière d'une telle grâce est parfois difficile à percevoir, car de nos jours il y a beaucoup d'obscurité et de poids sur nos âmes ; mais dans ce monde vient le Seigneur, la Lumière même qui "brille dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l'ont pas saisi" (Jean 1, 5). C'est cette Lumière qui, au jour de la Résurrection du Christ, resplendit du tombeau, lieu de mort, avec la joie irradiante de la Vie qui vainc toutes choses.

Cependant, bien que le Christ ne puisse être vaincu, nous, ses enfants, suivons trop souvent un chemin d'obscurité à laquelle nous sommes habitués. Tout au long des siècles, l'Église a été trop souvent témoin des manigances de l'homme, révélant conflits et douleur, voire effusions de sang ; et qu'il est triste qu'à notre époque, nous ne puissions parler de cela comme de "l'histoire passée", alors que même maintenant, à l'heure présente, nous assistons à la déshumanisation de notre race, prête à verser le sang plutôt que de répandre le repentir, à condamner plutôt que de pardonner, à parler plutôt que de vouloir écouter, à haïr plutôt que de vouloir aimer.

Cependant, le message d'espoir, le Mystère de notre Foi, que nous proclamons aujourd'hui, c'est que la Lumière, le Christ lui-même, est venue dans les ténèbres, et même dans les noirceurs les plus obscurs que nous traversons maintenant, et que les ténèbres ne l'ont pas vaincue, qu'elle ne le sera jamais. Le Sauveur tout miséricordieux ne promet pas qu'il n'y aura pas de conflits dans cette vie; en effet, il leur a été confronté et s'est offert à eux ; il promet plutôt qu'à travers eux, au-delà d'eux, il apportera une paix véritable et durable. Il ne promet pas qu'il n'y aura pas de chagrin ; il promet plutôt que le chagrin peut être transformé en joie. Il ne promet pas qu'il n'y aura pas de mort ; aujourd'hui, il nous montre au contraire que même la mort peut être transformée en vie.

En période de peine, ce message peut être difficile à recevoir ; mais le chemin vers la joie de Pâques est toujours passé par celui des douleurs. Les saintes femmes porteuses de myrrhe, qui ont trouvé le Christ ressuscité, sont allées au tombeau en pleurant. Les apôtres les ont suivies, le cœur lourd et accablés de chagrin. La propre mère du Christ a pleuré lorsque, de bon matin, elle se rendait au sépulcre pour oindre son corps avec des aromates. Mais tous sont revenus le cœur transfiguré par la joie ; car alors, tout comme aujourd'hui, les créatures du Seigneur ont compris, ont constaté, que Dieu vainc la douleur, Dieu vainc le mal, et la vie règne. Aujourd'hui, nous crions avec eux dans les ténèbres de ce monde ces mots vivifiants : "Le Christ est ressuscité !" », et nous continuerons à le proclamer jusqu'à ce que le Seigneur ressuscité ramène le monde entier à Lui.

Que Dieu vous réconforte et vous console en ces jours difficiles, en nous accordant à tous la joie qui ne peut être enlevée. Puisse-t-il essuyer chaque larme et panser chaque blessure, apporter la paix à la place du trouble et de la guerre, et vous bénir toujours avec la richesse de sa grâce.

Vous accordant les bénédictions de notre Seigneur ressuscité et demandant vos prières,

+ Irénée

Évêque de Londres et de l'Europe occidentale, Église orthodoxe russe à l'étranger

Pâques, 2022.

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